BILLET D’HUMEUR / ACTE 56 /GCO / GRAND CON-TOURNEMENT COMPLETEMENT A L’OUEST ?


Cycliste, amoureux du Kochersberg,  lorsque je suis en chambre à air, je me régale et savoure les paysages vallonnés de ces terres colorées par les champs de céréales et les piliers des houblonnières dressés comme de vertes partitions musicales sur les petites collines enchantées de ce patchwork de couleurs. En roulant sur le tapis noir du goudron, truffé de cotillons-bolides automobiles se déplaçant souvent à toute berzingue, mes neurones n’arrêtent plus de tintinnabuler sous le couvercle de mon crâne, posant la lancinante question :Pourquoi couler encore et encore du goudron sur ces terres si fertiles et dans ce paysage si bucolique ? Pourquoi toujours et encore mettre la bagnole au centre de nos existences ? N’est-il pas (grand) temps de changer de braquet ? N’avait-on pas affirmé ici et là l’importance de placer cette fameuse « transition écologique » au cœur de nos vies ? De mettre en « pédale douce » les carrosseries motorisées. L’autoroute à hauteur de Strasbourg serait encombrée – nous dit-on – de plus 160.000 véhicules aux heures de pointe ! Ca fait une belle procession funeste pour nos poumons ! Tous ces petits popotins en pots d’échappement qui nous gazent à feu doux… Ras la chaîne de vélo aussi de ces fusées à carrosserie qui frôlent les bicyclistes sur les routes du Kochersberg, avec l’envie de les éliminer du paysage. Mortel tango en gymkhana. Qu’est-ce qu’ils foutent donc dans mes jantes ces vélocipédistes qui n’ont pas besoin de stations essences pour recharger leur batterie !Nom d’une pompe…à vélo. Plutôt que cette pollution en puanteur de d’exhalaisons carboniques, ces embouteillages quotidiens, des bidons et encore des bidons cyclistes à la queue leu leu…Je me dis en pédalant, guilleret et allègre, qu’il est vraiment temps de peindre en vert le noir de nos routes. Et la meilleure peinture, n’est-ce pas le vélo, non ? L’ambassadeur du bien vivre, de la santé, de la forme, des rencontres, de l’humanisme et de la bonne humeur.

Vous arrive-t-il de siffler le matin dans l’habitacle de votre voiture pour vous rendre au boulot ? Moi oui ! Sur ma monture, c’est comme si je glissais une piécette de joie dans le cadre de ma petite reine qui se transforme –pour la circonstance – en juke-box ambulant ! La musique du pédalier faisant foi du bonheur de l’instant.

Nul besoin de contournement et d’un nouveau rouleau d’asphalte épais pour comprimer le paysage. La voie est toujours libre et chantante quand on roule en chambre à air !

Et si la vraie modernité venait finalement de cette vieille invention qu’est la bicyclette ?

                                                                                                           @Laurent BAYART

                                                                               

 

 

                                                              

 

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