LIVRE/  LA POESIE DE L’ENTRE-DEUX.

Olivier Larizza, écrivain prolixe et pluridisciplinaire, s’il se trouve en quarantaine, c’est bien d’années dont il s’agit car cet auteur-professeur de langue et de littérature anglaises né à Thionville est un nomade habitué des marges qu’il affectionne particulièrement. Lui qui est comme suspendu à un fil entre deux continents, partageant son existence entre l’Alsace et la Martinique, entre 2003 et 2015. L’écriture poétique, sous forme de journal intime, s’imposa à lui comme une évidence : En somme, je n’ai jamais voulu écrire de la poésie : elle s’est imposée à moi, elle s’est emparée de moi en raison de la vie que je menais…Ecriture sensuelle, fulgurance d’images en échappée belle d’esprit et de sentiment, Larizza navigue sous le soleil des Caraïbes, lutinant et butinant avec délectation les joyeusetés locales, comme un personnage romantique de littérature libertine, écoutant Hôtel Californian (californique ?)avouant que mon siècle n’est pas le mien je me répands en lui mais ne l’aime point…Ecriture rythmée et cadensée par le son des vuvuzelas et exempte de pollution en mode virgules ou autres ponctuations. L’épicurien, chantre des tropiques, adoptant des codes typographiques qui confèrent à ses poésies des allures de musicalité originales. Fraîcheur de ce deuxième opus qui annonce un troisième tome à paraître dans la foulée.

Avec Olivier Larizza, la poésie est une manière de bourlinguer et de poser ses valises, l’espace d’un instant, dans l’entre-deux d’une salle d’attente imaginaire, avant de repartir pour d’autres aventures, histoire de faire tourner pages et plages dans l’ivresse des rencontres.

                                                                                                              @ Laurent BAYART

 * L’Entre-deux, collection Confidences, d’olivier Larizza, Andersen,  2017.

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