LIVRE/ L’INCR0YABLE FRESQUE TIBETAINE DE FAN WEN « UNE TERRE DE LAIT ET DE MIEL ».

Ce morceau de pavé en feuillets fins a de quoi faire peur : pensez, quasiment 900 pages de littérature chinoise ! Autant dire qu’il faut que l’écrivain – en l’occurrence Fan Wen – puisse vous tenir en haleine, sinon on risque de prendre le bouquin pour un presse-papier…

Nous voilà entrainés dans les gorges du Mékong et la montagne sacrée du Khawa Karpo dont on dit que si, de son vivant, un Tibétain n’a pas tourné une fois autour de la montagne sacrée de Khawa Karpo, personne après sa mort ne voudra porter son cadavre considéré comme impurRoman singulier, nous précise t’on, dans le paysage de la littérature chinoise contemporaine. Histoire d’une Conquista version missionnaires français dans le Tibet. Communauté catholique, emmenée par le père Charles, qui érige une église avec en toile de fonds des conflits religieux et rivalités ancestrales. Depuis que nous avons reçu le baptême, nous sommes comme le sel dissous dans l’eau, qui en garde à jamais le goût ! Incroyable fresque qui nous transporte dans un vaste monde aux reliefs escarpés, avec une galerie de personnages hallucinants tel ce brigand, assoiffé de sang, Tsering Dawa qui finira dans la piété religieuse, prononçant ses vœux et prenant le nom de Chöphel. 

« Une terre de lait et de miel » nous entraine dans un tourbillon narratif impressionnant. Philosophie bouddhiste omniprésente, au fil des pages, comme ce On commence par faire du feu avec du bois, mais au final, c’est le feu qui détruit la forêt ! Nous sommes dans ce paysage pentu des terres tibétaines où les dieux et les esprits sont constamment présents car un homme sans rêves est comme un oiseau sans ailes…

                                                                           @ Laurent BAYART

Une terre de lait et de miel, de FAN Wen, éditions Picquier, roman traduit du chinois par Stéphane Lévêque, 2013.

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