MOI, LES TRAINS ME FONT JONGLER SUR LE FIL TENDU DE L’IMAGINAIRE.

                                             Pour Alphonse,

photo Marie Bayart

Moi, les trains me font jongler sur le fil tendu de l’imaginaire. Les rails m’emmènent très loin dans des nuages de ballast et de caténaires. J’aime laisser vagabonder mes yeux et faire l’inventaire de la magie de l’instant. Les voies ferrées sont comme des phrases qui m’entrainent dans la grammaire du monde en destination du point final d’une gare. A moins que ce ne soit qu’un point de suspension ou un point virgule, avant que le train ne s’ébranle et reparte vers des terra incognita, tel un Orient-Express qui traverserait les steppes de l’Eurasie. 

J’aime observer le monde avec mes petites billes de yeux émerveillés. Les trains sont des écoles ambulantes destinées à nous apprendre les voyages.

Partir avec un cartable en forme de passeport ou de ticket. La maîtresse, en contrôleuse accorte, poinçonne mon billet…Mon carnet de notes, en quelque sorte.

Et vogue la galère… Le chef de gare siffle la fin de la récréation. 

Ma classe devenant une salle d’attente ou de pas perdus. Les ardoises affichent des noms de villes.

Moi, les trains me font jongler sur le fil tendu de l’imaginaire.

                                                  © Laurent BAYART

                                                 29 novembre 2021

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