Archives de catégorie : Blog-Notes

BILLET D’HUMEUR / ACTE 166 / LA RE-CRAIE-CREATION SUR LES PAVES DE LA VILLE.

         L’enfant dessine à la craie ses rêves pour demain sur les pavés de la ville. Instant d’arrêt à ras des semelles. Il imagine un monde en couleurs sur l’ardoise du sol. C’est son Lascaux à lui. Une grotte de bique couchée sur la paroi des carreaux. C’est sa ré-craie-création dans cette cour d’école imaginaire. Sous le préau, la plage ? Cours de dessins improvisé, il suffit de se mettre par terre. Le petit – pavé de bonnes intentions – esquisse figurines et arabesques, lutinant avec les formes et les courbes.

Il griffonne, gribouillonne les images brouillonnes qui dansent dans sa tête. Drôles de personnages qui s’avèrent être papa, maman et le bébé qu’elle attend !

Une corneille de passage – en vue aérienne – s’interroge et essaie à déchiffrer ce message sibyllin, rédigé à hauteur de limace.

Alphonse écrit, joue de la musique et chante avec sa craie. Les petits pavements sont des partitions.

Il suffit simplement de jeter sur le Sol, la clef de sa mélodieuse poésie…Et la jubilation du bambin s’opère, grâce à la baguette magique d’une craie…

                                                                          ©  Laurent BAYART

                                                        21 avril 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 165 / GARE…AUX TROIS MOUSQUETAIRES !

C’était un jour à la gare de Haguenau, trois petits, scotchés au parapet d’un pont observaient un train en partance…Leurs regards noyés dans l’ivresse bleue d’une petite ligne d’horizon en mode travées de rails. Longues lignes droites qui s’en vont vers Strasbourg et même plus loin, en direction du sud : Sélestat, Colmar, Mulhouse, Marseille…la mer… Magie de l’évasion et de cette envie de partir sur les voies ferrées comme les voies lactées du cosmos. Désir de voyage et de liberté pour ses aficionados de la couche culotte. Des billes dans les yeux, mais sans billets dans les poches… Les trois enfants regardent le train s’en aller…Que c’est beau un autorail qui glisse sur son chemin de fer ! Et le conducteur de pousser un trille de connivences en forme de klaxon tintamarresque, histoire de leur faire un petit clin d’œil au passage. Coucou du cheminot aux enfants qui cheminent haut…

Trois gavroches à la gare de Haguenau. Il suffit de rien du tout pour faire rêver les gamins.

Quelques étoiles accrochées à des wagons, une station où les gens vont et viennent, transhumance du quotidien et ce pont, comme un observatoire ou un phare érigé face à l’immensité de l’océan où se joignent et rejoignent les routes des bouts du monde. L’Amérique des confins et de l’imaginaire ? Terra incognita et finistère ?

Enchantement d’une gare qui fait encore rêver les enfants…mais aussi les adultes qui les scrutent avec des fourmis dans les poignets qui tiennent leurs bagages brûlants…

Leurs tickets dans les mains qui font des étincelles de feux d’artifice.

                                                              © Laurent BAYART

                                                19 avril 2021

FOCUS / CYCLISME / HANDISPORT OU LES ANNEAUX OLYMPIQUES COLLES AUX JANTES DE KATELL ALENCON.

Le hasard des « amitiés » facebookiennes m’a guidé sur le parcours atypique d’une jeune cycliste handisport, aujourd’hui professionnelle dans l’équipe Cofidis, au parcours remarquable qui dépasse largement le cadre du sport de haut niveau. Il s’agit de Katell Alençon, jeune compétitrice dont la vie bascula (à 25 ans) en 2011 à la suite d’une complication après une entorse à la cheville. Elle sera amputée de la jambe droite ! Un séisme pour cette jeune femme passionnée de vélo qui ne lâchera jamais, malgré les vicissitudes et les épreuves de la vie. Elle se remettra à marcher, courir et à faire du sport. Respect et chapeau bas ! Une incroyable leçon de courage à méditer ! J’ai souvenance d’un titre d’ouvrage d’Eric Jalabert, récit/mémoire, dont le titre est déjà une citation d’aphorisme et qu’elle pourrait reprendre à son compte : A chacun son défi !

Incroyable itinéraire qui suscite la considération car, sans se décourager, elle reprendra la compétition, grâce à une prothèse et participera aux Jeux Paralympiques de Rio en 2016 où elle décrochera une neuvième place au contre-la-montre et une septième place dans la course en ligne. Elle prépare aujourd’hui, justement, les prochains Jeux qui auront lieu, normalement, cet été au Japon ( programmés en 2020, mais repoussés, suite à la pandémie). J’ai d’ailleurs fait sa « connaissance » sur sa page Facebook, lors du stage qu’elle a effectué récemment en haute montagne avec son équipe. Une belle découverte sur les réseaux sociaux ! Eh, oui, il n’y a pas seulement des photos de repas dans les assiettes !

J’avais envie d’écrire un petit texte/focus, hommage à cette jeune femme dont les médecins avaient prédit qu’elle ne ferait plus jamais de sport…Quel beau…pied de nez à l’adversité !

La vie est souvent une épreuve, un parcours de combattant parsemé de chausse-trapes et d’embûches. Cette jeune femme cycliste a déjà réussi l’essentiel qui vaut tous les podiums : faire en sorte que la roue (de l’infortune qu’elle a transformé en fortune) continue de tourner et le paysage à défiler.

Respect et admiration. Elle a déjà glané une incommensurable médaille d’or…

                                               © Laurent BAYART

BILLET D’HUMEUR / ACTE 164 / MON JARDIN A MUNDO COMME UN AGENDA BOURRE DE RENDEZ-VOUS…

         Outre, le fait d’avoir le nez et les bronches au grand air, de profiter des coups de grisou du vent, des bienfaits des labeurs et autres besognes de la terre, de la promiscuité de nos amis les oiseaux avec ses aréopages de corneilles, merles, pies, moineaux et j’en passe et des meilleurs à plumes…un autre avantage d’avoir un jardin-potager aux abords de la rue/route, c’est de côtoyer mes contemporains, fréquemment voire régulièrement. Voisins, passants, amis déambulateurs, joggeurs promeneurs, personnes en transit entre bus et train, courseurs (qui font les « commissions »), mamys et papys en balade, main dans la main, enfants faisant du vélo, gens rentrant du boulot  et tutti quanti….

Bonheur d’un petit bonjour, d’un clin d’œil, d’un bref arrêt pour discuter de la pluie et du beau temps, des petits riens et de nos bobos, de la pousse des salades, de l’arrivée des courgettes et des tomates, et que sais-je encore ! Jubilation des instants partagés et de suspendre les trémolos de la grande agitation afin de respirer un peu avec ces passants. Ouf. Ca fait du bien…

Mon jardin à Mundolsheim n’est pas seulement une salle de gym et de musculation en plein air, mais un lieu de rencontres et de connivences. Et parfois, assis sur ma chaise de jardin en train de siroter un café, des quidams n’hésitent pas à venir me faire un petit coucou en forme de conversation impromptue. Visages enjoués, derrière le grillage de la clôture qui ressemble à un parloir de prison. Mais ce n’est pas d’une geôle dont il s’agit mais d’un cachot verdoyant aux fenêtres grands ouvertes…

J’aime ces moments de partage où le temps traine ses semelles sur la moquette de la terre.

Ma fourche-bêche comme un sismographe qui mesurerait les pulsations et le pouls de nos contemporains. Vivre, c’est aussi prendre le temps de regarder les autres…

Et l’écrivain Gilles Lapouge d’affirmer : Si on est habile, on peut faire le tour du monde sans bouger de son jardin. Il suffit d’observer, chaque matin, chaque midi et chaque minuit…

Il avait tout compris ce littérateur de la (fausse) sédentarité.

L’humanité se trouve dans le jardin. Il n’est pas la peine de la chercher ailleurs ! Tel un orpailleur qui possèderait un trésor enterré dans son…jardin ! Inutile de courir le vaste monde !

                                                                   © Laurent BAYART

                                                     16 avril 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 163 / LA GRANDE VALSE ET AUTRE TANGO DES VACCINS.

         Quelle agitation et frénésie devant la sainte piquouze qui va (peut-être) nous sauver du méchant virus ! On assiste depuis quelque temps à une danse effrénée tout azimut et à tour de bras (c’est le cas de le dire !) sous les noms emblématiques d’AstraZeneca (qui a changé d’appellation !) de Moderna,de Pfizer, de Johnson & Johnson (les Dupont T et D de la vaccination), sans compter le Spoutnik qui vous enverra peut-être valdinguer dans les étoiles de l’infinitésimal microbien. J’en passe et (peut-être) des meilleurs. Foire à l’encans et grande bousculade en mode épique et pique et collégram…

Vaste tohu-bohu en mode masqué et piqûre anti-coronavirusième. 

La fièvre nous prend sous tous ses variants et autres gammes. On réquisitionne à toute berzingue pour trouer les épidermes. Petites mains mais grands effets…

Vivement un monde meilleur ! En attendant on fait la queue devant les vaccinodromes, immenses vélodromes de la sainte seringue où l’on bat les records de l’heure. Qui aurait cru que l’on aurait à vivre tout ça ?

La petite fiole qui nous rend fous et folles. Terminus pour le virus ? Vraiment ?

La question qui taraude et titille comme une pique d’aiguille en forme de point(e) d’interrogation.

                                                                                 Laurent BAYART

                                                                                     11 avril 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 162 / PÂQUES A POSE SES LAPINS OU LES ŒUFS (JEUX) sONT FEES…

          Fête de Pâques oblige, le jardin s’est transformé en « pâquodrome » pour une chasse aux lapins et aux œufs. Les « chasseurs », pacifiquement armés de petits paniers sont partis à la quête des gourmandises en chocolat pour le bonheur d’un butin partagé (enfin, à l’amiable, comme on dit !). Les conquistadors du cacao, fin limiers, ont ratissé/ratiboisé le jardin de « Papy Lo ». Le potager, encore en sommeil, s’est bien prêté aux jeux ou plutôt aux oeufs…

Réminiscences pour les adultes des conquêtes pascales de jadis et de cette bombance de cacaoyer qui finit souvent en crise de foie…

Le clocher de Mundolsheim sonnant à belles et toutes volées pour rappeler aux jeunes aventuriers que la foi n’est pas seulement une affaire d’estomac mais de résurrection. Pâques ou autrement dit pascha, mot hébraïque, signifierait – d’après Saint-Augustin, passage d’où le passage de la mort à la vie, tant pour les disciples du Sauveur que pour le Sauveur lui-même, nous spécifie les exégètes et autres érudits.

Donc, un peu de pédagogie buissonnière en mode école du dimanche, tout en vous délectant de vos chocolats…

Pendant ce temps-là, les lapins sont devenus sourds : les gavroches affamés et sans pitié leur ont croqué les oreilles !

                                                                © Laurent BAYART

                                                 5 avril 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 161 / LE VIRUS, C’EST PAS UN POISSON…

Corona tagada touin touin, le 1eravril ne se découvre pas d’un filet de pêche ! Le monde est sens dessus/ sens dessous avec cette pandémie qui nous plante ses arêtes dans la gorge…Le monde de l’infinitésimal et du  microcoméga de Voltaire n’est pas un long fleuve tranquille. Nous sommes devenus des Lilliputiens face à ce microcosme de virus qui écume les cours d’eau de nos existences. Son chant de sirène délétère égare les marins que nous sommes. Nous nous attachons au mât de nos espérances mais, tout semble chavirer autour de nous ! Quel appel d’air ! Un incompréhensible tsunami déferle sur la planète et chacun se retourne désormais vers le poisson espadon qui vous piquera de son vaccin salvateur. Ouf, ce n’est que le mot fou renversé…

Vite, vite…ré-enchanter nos cours d’eau de sérénité et retrouver l’envie de coller des poissons d’avril en papier dans le dos de nos contemporains!

Cette blague de potache avait le goût rassurant de la poésie qui chante la complainte des nageoires et autres écailles.

Et rire dans notre bocal en bulles d’oxygène qui éclatent comme des prouts, en feux d’artifice de bonne humeur, sur la surface bien lisse du fleuve. 

Le crapaud sur son nénuphar se gausse mais ne sombre pas. Il coasse, un poisson scotché sur l’échine. Mais qui donc ose faire le mariole dans ce cloaque d’étang ?

© Laurent BAYART

                                                                       1er avril 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 160/ CAS CONTACT OU L’EFFET QUEUE LEU LEU EN BOULE DE NEIGE.

En effets boules de neige, je te vois toi, tu me vois toi, on se voit et se croise. On aborde un quidam avec sa dame et en plus un inconnu qui lui même a côtoyé un autre inconnu, et c’est ainsi, la danse de la queue leu leu où tout le monde porte le masque qu’on ne voit même plus la grimace qu’il vous fait…Pis, quelques jours après, on apprend (par le téléphone arabe ou sarrasin) que l’une des personnes a choppé le virus du fameux Corona…Oups. Alors là, branle-bas-de-combat, vous v’là t’y pas considéré comme un cas à part, ou plutôt un cas contact/ caca contact ! T’avais… cas faire attention aux postillons ! Vous scrutez toutes les personnes abordées. Votre calepin est scanné/analysé ! Vous v’là désolé d’être isolé, mis en quarantaine.  Et tout est dépeuplé…

On retient son souffle (dans les poumons) en attendant les résultats du test ! Une paille enfoncée dans le nez et c’est fait !

Ouf, le virus ne vous a pas transformé en cactus ! Vous êtes sain et sauf.

Quel monde qui vous oxyde de trouille où chaque rencontre constitue désormais un risque ! C’est la victoire du solitaire sur le bambocheur !

Où dorénavant, pour vivre heureux, sortez de la meute et ne restez pas groupé…

Autrement dit, selon l’adage : Mieux vaut être seul que mal entouré ! 

Sale temps pour les humanistes…

                                                                   © Laurent BAYART

                                                                       28 mars 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 159/ IMMUNOGLOBULINES EN PETITES BULLES DE VIE.

                                                                                          A Claudia,

Immunoglobulines, j’ai mis du temps à réussir à prononcer ce mot tortueux, distillées aux comptes (contes ?) gouttes, perchées sur ce porte-manteau à perfusion dans cette petite bouteille renversée qui égrène, telle une clepsydre, son langoureux lamento à rebours des gouttelettes salvatrices. Il ne s’agit pas là, de comptabiliser le temps qui s’écoule avec des grains de sable, mais de vous fertiliser en gouttes hyper vitaminées qui pénètrent dans votre corps par la porte d’une veine…

Les scientifiques définissent ce nectar comme des globulines du plasma jouant le rôle d’anticorps et dotée de propriétés immunitaires. L’immunoglobuline prenant la forme d’une glycoprotéine soluble ou membranaire… Vous m’en direz tant ! Nous voilà donc, à glisser dans la littérature de la grande pharmacopée et du monde médical de la blouse blanche. Hermétique poésie des disciples d’Esculape.

Me voilà, à me repaître et me régaler régulièrement de ces immunoglobulines qui font chanter à nouveau mon corps et me « réparent » doucement…

Ces gouttelettes sont une ode à l’instant qui s’écoule doucement et graduellement. 

Une poésie liquide que je goûte à goutte et qui monte doucement jusqu’au delta de mon esprit pour prendre la forme d’un galet de texte en prose.

Immuno-littérature.

                                                                   © Laurent BAYART

                                                                                24 mars 2021

BILLET D’HUMEUR / ACTE 158 / J’AI LA TETE DANS LES NUAGES.

La tête dans les nuages en un  désir de ciel bleu. Envie d’écrire et de fixer des mots sur cette feuille azuréenne. Littérature de voyage. Littérature volage. M’évader dans les silences de l’instant. Echappée belle sur la crête d’un cumulus comme une bulle de savon ou une éponge de coton. Des oiseaux en porte-plume volant, passent devant ma fenêtre et dessinent un ballet de circonvolutions en batifolant avec le vent. Jeu de marelle à la craie de cirrostratus sur le goudron des nuées. Peut-être y percevrai-je Jonathan Livingston le goéland ? Une cigogne à la recherche d’un nid sur le clocher d’un village ? Ou quelques oiseaux fous se prenant pour des avions à réaction ?

Je me nourris de ce ciel qui m’offre sa sérénité bleue.

Ma tête se trouve dans les nuages. Je suis ivre de bulles d’oxygène. 

Et, n’allez pas chercher le soleil, je l’ai volé pour le fixer dans la grande penderie de mon cœur !

J’ai chaud de tant aimer le monde à ma fenêtre…

                                                                         ©   Laurent BAYART

                                                                             21 mars 2021