DES ROULEAUX DE PRINTEMPS QUI CHANTENT LA CHANSON DU FOIN.

                                          A Didier Helmstetter, Le jardin du Paresseux. Photo de Marie Bayart.

        Et roulent roulent les rouleaux de printemps qui chantent la chanson du foin. Et roulent roulent en venant tapisser mon jardin potager de son épais pelage, telle une petite laine d’hiver tricotée par les jours qui passent et que revêt ma terre. Sous son duvet bien douillet, les organismes se délectent et les mauvaises herbes, autrement dit adventices, s’étiolent et se pâment en se transformant en énergie et en vitamines. Le compost et autres confettis de résidus ménagers brûlent de mille feux sous son manteau de foin. Les voilà qu’ils se parent d’une deuxième vie ! Rien ne meurt et tout se recycle. Mon jardin attend avec impatience les jours en goguette afin d’être enchanté par un aréopage de légumes, comme des instruments de musique, pour une symphonie et autre aubade sous la baguette du grand chef d’orchestre, le maestro du soleil ! 

Déjà une oreille semble sortir de la glèbe, est-ce une frisée, une scarole ou une laitue qui écoute le chant du monde ?

Mais, c’est peut-être un chouïa trop tôt, car déjà s’annoncent les pinces et autres sécateurs givrés de l’hiver…

                                                   © Laurent BAYART

                                                          5 janvier 2024

3 réflexions sur « DES ROULEAUX DE PRINTEMPS QUI CHANTENT LA CHANSON DU FOIN. »

  1. Petite luciole dans un monde devenu fou, où les deuils commencent à formater les habits de l’humanité toute entière sous les malveillants discours de haine…

    Merci de tenir la lampe allumée bien cher Laurent !

    Hubert

      1. Merci pour ce message qui me touche énormément, une belle vision
        bonne et fine analyse d’une société et d’un monde qui marche sur la tête…Oui, merci. J’ai reçu ton message
        mais c’est anonyme, je voulais juste savoir qui me l’a écrit ? Merci en tout
        cas !

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