Archives de catégorie : Blog-Notes

MON JARDIN A REVETU SON MANTEAU DE FOIN…

       Mon jardin a endossé son duvet en habit de foin, dissimulant son épiderme brun, comme une jolie fille cacherait sa douce peau d’ondine derrière le rideau d’un affriolant caraco. Dentelle de la terre qui se pâme de beauté. Elle se prépare doucement pour l’hiver et rêve déjà d’un printemps fécond pour y faire danser légumes et fruits.

Quelques rouges-gorges, pinsons ou mésanges volent au-dessus de ce territoire qui sommeille chaleureusement.

Anges-gardiens ailés qui veillent au repos de la terre.

Plus loin, le jardinier hiberne lui-aussi. Ses bottes sommeillent dans la cabane et rêvent de futures odyssées potagères.

Le jardin est en mode pause et ronronne tel un chat qui dort paisiblement sur le duvet d’un lit…

                                                     © Laurent BAYART

                                             20 novembre 2025

CINQUANTIEME RUGISSANT…

                                    A mes cinquante ans d’écriture (1975-2025)

         C’est tous les jours Noël quand on écrit avec la jubilation d’avancer et de (se) découvrir chaque jour un peu plus. Bonheur de semer quelques coquillages et cerfs-volants, dans le ciel et la terre, telles des pépites de jubilation, en son existence.

Le temps passe et file mais l’essentiel étant qu’il reste fertile et fécond ! J’aime ces instants qui embellissent mon âme et l’installent déjà dans une sorte de nirvana qui ne dit pas son nom.

Je suis une cédille, un papillon, un instant qui s’installe dans l’éternité.

Ecrire, c’est poser des cailloux sur son passage, mais sans jamais revenir en arrière, sans jamais se retourner.

Parti, en quête d’océan, voici cinquante ans, il m’est désormais impossible de revenir en arrière.

Les vagues ont refermé ma route et ont posé leur nappe bleue immaculée, comme si aucun esquif n’était jamais passé.

Un goéland ou une mouette vole au-dessus de moi, comme un ange-gardien. 

Est-ce mon âme qui trace le chemin ?

                                                   © Laurent BAYART

                                            19 novembre 2025

HOMMAGE / ALAIN TIGOULET EST PARTI EN VOYAGE SUR LE TAPIS VOLANT D’UNE ETOILE.

        Voici déjà quelques mois, ami Alain, que tu as pris la poudre d’escampette en laissant ton appareil photo pour t’en aller voyager sur le tapis volant d’une étoile. C’était l’un des derniers jours de mai de cette année…Le temps passe et file mais pour toi, il s’est fixé à jamais dans l’infini. Parti sans laisser d’adresse, peut-être pour un Périgord plein de novae et d’astres lumineux ? Qui sait ? Nous ne savons rien des rendez-vous qui nous attendent de l’autre côté du miroir ? Peut-être as-tu rencontré, là-bas, ce Magicien en manteau rouge dont tu m’avais offert cette si belle couverture de livre, afin d’émerveiller encore les plus grands et enchanter les plus petits ?

Nous sommes des passagers qui ne connaissons rien de notre destination.

Nous nous contentons simplement de faire confiance au pilote, ce Magicien qui nous ouvre la route du cosmos et pousse l’immense rideau blanc de l’éternité…

                                                   © Laurent BAYART

                                            14 novembre 2025

UNE ECHAPPEE DE LUMIERE EN FEUILLES ET FEUILLETS SUR LE PORTE-MANTEAU DES ETAGERES…

                                                      Bibliothèque municipale de Mundolsheim,

          Ivresse d’une bulle de lumière dans une échappée de livres qui sont comme des feuilles et feuillets accrochés aux branches d’un arbre. La bibliothèque est une respiration de l’âme qui nourrit notre besoin d’évasion et de découvertes. Baguenauder, entre les allées et les rayonnages, pour aller « piocher » un ouvrage qui n’est autre qu’un papillon ne demandant qu’à s’envoler à votre passage. Prendre les airs et s’accrocher, en cerfs-volants, aux cimaises du ciel, ses ailes en pages imprimées racontant mille histoires…

La bibliothécaire se transforme en aiguilleur du ciel…

Lecteur/voyageur dont le seul passeport constitue sa curiosité et sa passion, de partir à l’aventure de la lecture.

La bibliothèque devient un vaste aéroport où les mots et les livres sont des avions qui s’en vont vers des destinations exotiques.

Lire, c’est un peu comme devenir globe-trotter et faire palpiter les méridiens.

Puis, revenir de ses pérégrinations en passant par la douane de la banque de prêt…

Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage…

                                                             © Laurent BAYART

                                          12 novembre 2025

LIVRE / DE L’IMMENSE ESTUAIRE DES ETOILES, ALBERT STRICKLER CONTINUE DE NOUS ENCHANTER.

         Parti, voici désormais deux ans, Albert Strickler continue de nous chuchoter à l’oreille et de parler de son émerveillement qui se poursuit de l’autre côté du miroir. 

Ainsi, vient de paraître son nouvel opus de poésie, voix éteinte mais si présente. Il nous répète, inlassable arpenteur des sublimes territoires de l’absolu : Qu’il faut/Le labyrinthe qui mène/Quelque part à la Présence.Gageons qu’il a trouvé cette pépite qui illumine son âme, telle la Vierge Marie dont il me parlait souvent dans ses missives matutinales en forme de courriels…

Cet ouvrage sera officiellement disponible lors du festival du livre de Colmar Fdl Colmar où les Éditions du Tourneciel auront un stand (Hall 3 /331) les 22 et 23 novembre prochains. A noter, la superbe couverture d’Olivier Klencklen.

LA FENETRE QUI FAIT CHANTER MON AME.

        Elle est le miroir du dehors, de l’outre paysage qui sollicite en moi la folle envie de prendre le large, la poudre d’escampette… 

La fenêtre m’offre la lumière des étoiles et l’astre du soleil. Parfois, un papillon vient illuminer l’encadrement en esquissant des arabesques autour des croisées. Parfois, aussi un merle ou une pie vient jouer une partition aérienne autour de cette lucarne qui devient magique…

Les vitres sont mes écrans de téléviseur sur lesquelles le monde s’affiche et me propose la magnificence de ses programmes.

J’observe avec émerveillement le tableau du paysage. Dès fois, aussi, j’aperçois le flûteau d’un avion qui passe dans le ciel en laissant la trace de sa partition.

Et parfois, aussi, le chat pose sont séant soyeux sur le rebord et m’accompagne, complice de connivence, dans cette muette contemplation.

Regarder, c’est un peu s’adonner à la prière avec le bréviaire de ses yeux.

                                                   © Laurent BAYART

                                            8 novembre 2025

LIVRE / « Y-A-T-IL DES LECONS DE L’HISTOIRE ? » D’EGAR MORIN OU LA JEUNESSE QUI N’A PAS D’AGE.

       Edgar Morin, sociologue et philosophe, continue d’être le témoin vigilant et attentif d’un monde qui se délite. A cent-quatre ans, il nous apprend, avec son nouveau livre, que les destructeurs peuvent être aussi de grands civilisateurs, que les mythes influent puissamment sur le réel, qu’un seul individu peut parfois changer le cours de l’histoire…

En seize « leçons », ce sage éclairé nous revisite l’histoire et la généalogie de la barbarie et des guerres, entre le passé, l’histoire immédiate et le présent qui fait grincer nos existences. Et Morin de rappeler judicieusement, au vue de ce qui se déroule actuellement au Proche-Orient : Une autre leçon à tirer de cette histoire est qu’il ne suffit pas d’avoir été persécuté pour ne pas devenir persécuteur. Et plus loin, de rajouter, comme une évidence que la rationalité des sciences et des techniques est amplement mise au service des guerres.

Et l’écrivain de rappeler que L’invasion de la Gaule par Rome a créé une entité gallo-romaine elle-même transformée par l’invasion des Francs puis la formation, à partir d’un petit royaume capétien, d’une nouvelle civilisation qui sera celle de la France.

Voici un petit livre qui nous rafraîchit la mémoire en essayant de « tirer » quelques leçons de l’histoire où Rien n’est plus humain et plus inhumain que la guerre. 

Plus loin, en forme de conclusion, pas vraiment rassurante, Edgar Morin rajoute : …une élite technocratique californienne a ressuscité puis mondialisé une croyance en le progrès fondée sur les succès des sciences. Cette idéologie promet à la fois l’immortalité, une société parfaite régulée par l’intelligence artificielle…

                                                      © Laurent BAYART

  • Y a-t-il des leçons de l’histoire ? d’Edgar Morin, Denoël, 2025.

LIVRE / LES ŒUVRES COMPLETES DE GEORGES BRASSENS OU LE POETE DU PHONOGRAPHE.

        Monumental ouvrage totalement exhaustif consacré à Georges Brassens (1921-1981), celui qui a fait entrer la poésie dans la chanson : poèmes, romans, préfaces, écrits libertaires, correspondance, poèmes et chansons, bien sûr, emblématiques, enregistrées, posthumes, orphelines, pour les autres, retrouvées, esquisses…

Adolescent, ce jeune homme inspiré se destinait à l’écriture, il ambitionnait vraiment d’être écrivain, il s’imaginait volontiers poète…Et le prologue de ce pavé (sous la plage !) de stipuler :L’écriture n’a jamais cessé d’être sa vraie passion. Brassens a été un auteur acharné, opiniâtre, capable de peaufiner les paroles d’une chanson pendant des mois…D’ailleurs, on découvrira plus loin les premiers jets et brouillons de ses futurs « tubes ». De ses chansons à lire, on se délecte et déguste cette écriture qui chante, où finalement, la spiritualité n’est pas totalement absente, loin de là ! : Si l’éternel existe, en fin de compte, il voit/ Qu’je m’conduis guèr’ plus mal que si j’avais la foi. Pourfendeur invétéré de tous les uniformes, il fustige le kaki emmédaillé: C’est beau les marches militaires, / Ca nous fait battre les artères./ On semble un peu moins fanfaron,/ Sitôt qu’on approche du front.

Ecléctique, le chanteur à la pipe, a également publié deux romans ! Dont un chez Gallimard ! Eh oui, sauf que… : Les critiques ont reçu cette semaine un livre édité par Gallimard. Titre : « La lune écoute aux portes ». Auteur : Georges-Charles Brassens. Et le journal de préciser : A la page 31, on peut lire, M. Henri Bordeaux, roi des cons ; M. Gallimard, voleur monstrueux…Il n’est pas coutume qu’un auteur insulte son éditeur. (1947) Sauf, qu’il s’avère qu’il s’agit d’un faux ! Brassens a estampillé le logo de Gallimard sur son ouvrage publié à compte d’auteur ! Iconoclaste et provocateur. Dans cet opus, on découvrira les innombrables préfaces et la profusion de sa correspondance qu’il abandonnera ensuite : Pour ce qui est des lettres, j’ai décidé de ne plus les ouvrir, de faire comme si je ne les recevais pas. Il me faudrait sept heures par jour pour les lire et leur donner suite…

Autodidacte, Georges Brassens aimait les mots et les travaillait, tel un orfèvre du verbe, avec amour et passion.

L’éditeur de cet ouvrage-référence nous révèle l’alchimie et l’architecture de ses créations singulières et atypiques : L’objet des Œuvres complètes n’est pas de publier l’intégralité des brouillons de Georges Brassens. Mais le lecteur de l’ouvrage a le droit de savoir comment l’auteur écrivait, comment il se colletait avec cette langue qui lui tenait tant à cœur.

Un artiste génial qui a posé ses pépites de mots dans l’oreille du phonographe.

                                                    © Laurent BAYART

  • Georges Brassens, œuvres complètes (Cherche Midi), 2007. 

1586 pages.

MARIE, LA GRACE DE DIEU QUI M’ACCOMPAGNE SUR LA SENTE…

                             Sur une photo de Rémi Picand,

         Le temps passe et file inexorablement et je perçois toujours cette indicible et inexplicable présence, si proche dans l’invisible de ces amours qui viennent de l’autre côté des apparences. Comment expliquer ce fil d’or auquel je suis relié à cette Dame du rocher ? Tu gardes et veilles sur ce petit garçon, abandonné, errant et brinquebalé par l’existence, loupiot qui est resté en moi et me colle à l’âme…

Comment exprimer cette présence sans rituels, sans sacrements, sans églises, sans ordonnances épiscopales ?

Voilà, que tout simplement, tu tiens -toujours et encore – la main à ce petit garçon.

L’autre jour, au moment où je ne le l’attendais pas, tu m’as fait un petit signe pour me signifier ta présence.

Croire, c’est mettre des paillettes d’or sur sa vie et marcher devant soi, sans même voir le chemin…

…et suivre, aveuglément, cette Vierge Marie, gardienne de tous les enfants qui ont gardé leur âme, comme on laisserait un caillou dans sa poche…

                                                    © Laurent BAYART

                                                3 novembre 2025

ALLO WEEN ? OU UN COUP DE FEEL MONSTRE…

A l’occasion d’Halloween…

              C’est un jour de monstruosités où l’on joue à se faire peur. C’est glaglaçant/sang. Le téléphone sonne et vibre, résonne comme dans un film d’horreur. Allo Ween ? – Qui est à l’appareil ? Quel est le pendu qui se balance de l’autre côté de la ligne ? Un squelette ? Un zombi ? Un spectre ? – Allo ! Personne ne répond…et puis, une voix (électronique) d’outre-tombe me fait la promotion de ses produits !

Ouf, ce n’est qu’un appel publicitaire. Une boîte de pompes funèbres me propose ses services !

Je ne réponds pas…la laisse débiter son baratin et – ironie du sort – je fais même le mort…

Écrivain, j’ai toujours adoré les cadavres exquis !

                                           © Laurent BAYART

                                        31 octobre 2025