
A mon jardin,
Tu colories mon âme de la multiplicité des tons verts que tu m’offres et qui me grisent de félicité. Dans mon jardin, mon esprit vagabonde et cherche la sérénité des éléments végétaux qui sont comme des sonates distillées, m’offrant la plénitude de l’instant.
Là, dans ces machicoulis et entrelacs de verdure, mon cœur devient une laitue ou le buisson d’un groseillier qui bat au rythme bienfaisant de la terre en myriades de pulsations.
Un merle se pose près de moi, compagnon et frère de l’impromptu. Ange gardien ailé qui vient me donner des nouvelles des mondes d’à côté, comme une étoile composée de plumes et de notes de musique, concerto en flûte à bec.
La voie lactée n’est finalement qu’une sente verte où fusent les novae. Nos futurs corps célestes ?
Dans mon jardin, l’éternité semble s’être posée, comme une aire de repos sur le long tarmac des routes et autres chemins goudronnés.
Je suis un pèlerin assis sur un banc de pierre et admire, au loin, la flèche, empennage de la cathédrale.
Tel un chemin de Compostelle, mon jardin avance jusqu’à l’inaccessible lumière de l’étoile.
Et là, me glisser sur une feuille de pommier ou de pêcher en leur dédicaçant ma sérénité.
© Laurent BAYART
28 juillet 2025