Tous les articles par Laurent Bayart

LES ENFANTS PATINENT ET TROTTINENT EN TROPTINETTE.

                            Avec la complicité d’Alphonse et de Gustave,

       Les enfants trottinent et patinent sur l’asphalte du village, le cœur léger et en roue libre, ils s’en vont allègrement en classe par le chemin des écoliers, et trottent et patinent sur les pavés du trottoir. Les cartables sont légers comme des courants d’air, et les cahiers glissent guillerets avec eux ! Et la maîtresse, elle vient en chambre à air ?

Les cahiers et les livres sont légers comme des courants d’air. Le vent, derrière les loupiots, s’amuse à les pousser, espiègle et taquin. Il révise avec eux l’abécédaire des courants coulis et coulants.

Sur le chemin de l’école, les enfants caracolent, on entendrait même glisser une comptine de Jacques Prévert.

La vie est belle ainsi. Le trottoir se transforme en une belle ardoise où les roues des trottinettes/patinettes inscrivent, à la craie, la leçon du jour.

                                                   © Laurent BAYART

                                                14 mars 2025

OU VONT NOS OMBRES LORSQUE LE SOLEIL S’EN VA ?…

                                   Sur une photo de l’ami Nemorin, alias Erik Vacquier.

       Fidèles, elles nous suivent à la trace sous le brasier ardent, projecteur du soleil et de sa luminosité, comme des âmes attachées à nos silhouettes. Nous jouons avec elles tels des félins noirs, nuages sur l’asphalte qui glissent au gré de nos déambulations de passants. Ludiques ombres qui dessinent d’étranges fresques et autres arabesques sur le sol, comme une espèce de ciel renversé. Mais où vont-elles donc se réfugier lorsque la lumière s’éclipse et que le soleil tire sa révérence sur l’horizon. Le crépuscule devient lui-même une immense ombre qui précède la nuit…

Où diantre vont-elles se cacher ?

Et nos âmes regagnent-elles alors le boitier de nos corps ?

                                                   © Laurent BAYART                                                          12 mars 2025

MARCHER AVEC UN TRAIT D’UNION VERTICAL…

                                   Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier,

       Marcher avec le timon-gouvernail d’une canne, bâton de pèlerin ou peut-être celui de Moïse qui ouvre les vagues de la Mer Rouge…Circonvolutions et tribulations au gré des chemins qui chantent sous les pas du vagabond brinquebalant. Canne telle une baguette de chef d’orchestre jouant un concerto en clef de sol…Ivresse de cette féconde déambulation pour aller – pourquoi pas ? – jusqu’à Saint-Jacques de Compostelle afin d’y accrocher sa canne, comme on le ferait pour des béquilles ! 

Se nourrir de la sente pour y parsemer le terreau des rencontres et des aventures de l’improbable.

Au bout du chemin, glisser un soleil comme l’artiste poserait sa signature dans une coin d’une aquarelle.

Et s’en aller, sur la pointe des pieds, telle une ballerine, en laissant sur la terre, le point d’exclamation d’une canne.

Comme si les pieds, devenus artistes, se mettaient soudain à parapher la sente…

                                                        © Laurent BAYART

                                                     9 mars 2025

NOUS SOMMES FAITS POUR LE CANTIQUE DE LA PLENITUDE ET DE L’AMOUR.

                               Sur une photo de Nemorin, alias Erik Vacquier.

      Les temps sont à la tourmente, les feux attisent les broussailles. L’incendie rogne les ronces et les sylves, menace les êtres humains dans cette danse de mort à la Strindberg, bossa nova de flammes qui met en péril désormais l’intégrité de l’humanité…

Il faut retrouver d’urgence les chemins de l’apaisement, de la paix et de la plénitude, malgré les malgré comme le répétait souvent l’ami Albert Strickler. 

Vents et turpitudes soufflent sur un monde qui se déchire à nouveau. Bruits de bottes et cliquetis d’armes qui semblent patienter pour la mise à feu des ogives. Les flammes n’attendent que l’allumette…

Retrouver les chemins de lumière et de l’amour qui peuvent changer – encore et toujours – le monde.

Nous n’avons d’autre chemin que de nous aimer. Le reste n’est que parabole de coquillage que l’océan engloutira dans son ressac.

Nos âmes sont des étoiles de mer qui ont pour destinée de se fixer à jamais dans un ciel apaisé et serein.

Car nous sommes faits pour le cantique de la plénitude et de l’amour.

                               © Laurent BAYART

                                    7 mars 2025

CACHE-CACHE…

                            Avec la complicité (des pieds) d’Alphonse et de Gustave,

        On se cache comme des carabins, les enfants sont des p’tits malins, ils connaissent toutes les ficelles pour la grande « cachoterie » et on court se planquer, pendant que le compte à rebours égraine sa liturgie de chronomètre. Le temps de trouver une bonne planque ; -Ahahah, tu m’trouveras pas, na ? Et voilà que les fins limiers cherchent vaille que vaille le papy planqué comme un gamin ! Non mais, tu n’as plus l’âge pour ça ! Et tes articulations qui grincent et grimacent de tous les côtés !!! Squelette rouillé des vieux qui s’imaginent encore se trouver dans une cour de récréation…

Dix secondes…écoulées, et les loupiots ont retrouvé le grand-père espiègle.

Avec les p’tits enfants le temps suspend son vol et je me retrouve dans la cour de l’école avec eux.

C’est tout juste si je ne suis pas affublé d’un bermuda, chaussettes montantes, avec un choco bn dans les mains.

La maîtresse (mamy !) siffle la fin des amusements !

Il est grand temps de reprendre son costume de vieux papy brinquebalant…

O temps suspend ton vol et merci de m’avoir redonné – l’espace d’un instant – l’âme d’un enfant !

                                                © Laurent BAYART

                                                           4 mars 2025

LE MONDE MARCHE SUR LA TETE OU LES PIEDS EN L’AIR !

                             Sur une photo de Nemorin, alias Erik Vacquier,

                            Le monde marche sur la tête ! Sur le haut du crâne pousse des doigts de pied comme de petites antennes paraboliques ou plutôt paradiaboliques ! 

Fête des fous ou Narrenschif comme l’aurait écrit l’écrivain humaniste Sébastien Brant. Envolée carnavalesque où le grand bal des sorcières vient apeurer la lugubre cavalcade d’un monde en déshérence. Qui pour nous remettre d’équerre et droit ? Humanité devenue une immense fête des fous où l’on esquisse des danses de mort. Il faudrait retrouver le goût de l’espérance et de l’amour avant que le chaos nous mette… k.O. !

Qui pour nous offrir quelques étoiles et des soleils à mettre dans nos âmes ?

Nous avons tant besoin de retrouver les chemins de la lumière.

La nuit n’invente que des ombres.

                                           ©  Laurent BAYART

                                                     2 mars 2025

IL Y A TOUJOURS LE CLIN D’ŒIL D’UN SOLEIL DANS LE COSMOS DES JOURS.

                                    Sur une photo de Rémi Picand,

       Nous gardons la signature du soleil dans la grande noirceur des ombres et du silence des jours qui basculent dans l’obscurité. Nuit opaque qui joue à nous faire chavirer dans le désespoir. 

Nos âmes ont tant besoin de ces étoiles qui chantent au tréfonds de nous, si loin et pourtant si proches…derrière les silences agités du cosmos. Là, les chemins ont perdu leur route mais l’ivresse des rencontres nous poussent toujours et encore plus loin…

Nous n’aurons pas assez de vie pour arriver jusqu’au bout. L’espace est incommensurable et l’infini si immense que les mots n’ont déjà plus de sens.

Mais nous portons en nous cette foi à renverser les montagnes, pour y déposer la clarté d’une chandelle ou d’une bougie. Déjà, la lumière annonce son cantique et le sourire de l’Ange fait jubiler nos âmes.

Nous ne sommes que des pèlerins à la recherche de la sente où tout au bout brille l’Esprit, lumignon et lutin de tabernacle.

                                                   © Laurent BAYART

                                                          25 février 2025

GARDER LE GOÛT DE LA FETE EN NOS TETES…

                             Avec la complicité de Gustave,

        Garder le goût de la fête en nos têtes, laisser nos cheveux être saupoudrés par le parmesan de quelques petites étoiles de confettis venus mettre des arpents de ciel sur notre cuir chevelu. Carnaval des mots qui volent, insouciants, essaimant le bonheur de l’instant présent, comme si l’éternité avait décidé d’enfiler quelques masques vénitiens pour nous emporter sur sa gondole dans les canaux en labyrinthes magiques de Venise. 

Ivresse de se laisser kidnapper par Pierrot et Colombine ou par la fée Mélusine. Cavalcade de liesse qui nous offre une parenthèse joyeuse dans nos vies. Retrouver nos âmes d’enfants et se moquer des sorcières et de leurs balais ainsi que des monstres de pacotille qui tirent la langue aux spectateurs…

Faire un pied de nez aux monstres du quotidien et aux muses aveugles des faiseurs de guerre qui menacent le monde.

Serpentins d’allégresse de cette vie qui vient chanter dans les rues, telle une délivrance.

Retrouver le goût de la fête avec des cotillons d’étoiles dans nos cheveux.

Le coeur chaviré par les joies d’un simple sourire de temps enfin apaisés, les rayons du soleil ouvrant les portes de nos âmes. 

                                           © Laurent BAYART

                                        19 février 2025

L’ECHIQUIER DE LA VIE…

                                    Avec la complicité d’un échiquier réalisé par bayartbois,

               Ne serions-nous, finalement, que de simples pions à nous déplacer sur le damier d’un jeu qu’on appellerait tout simplement la vie… ? Tenter d’avancer, coûte que coûte, sans se faire renverser par un roi, une reine, valdinguer d’un coups de sabot de cheval ou un potentat en bois qui nous broierait sans pitié. Ne pas se laisser estourbir par l’échec, et continuer d’avancer sur ce chemin/ jeu damier où chaque case peut s’avérer être une chausse-trape. L’existence est parfois (et souvent) un jeu de guerre où il nous faut parvenir jusqu’à la dernière ligne où la mort devient l’enjeu suprême. 

Damer la piste et poursuivre le lent glissement de sa marche…

Et puis, arrivé au bout, devenir une étoile filante sur ce jeu de bois où l’âme d’un arbre nous accueillera.

Échec et mat. Écriture rimbaldienne du déplacement à ras de case.

Jeu est décidément un autre.

                                           © Laurent BAYART

                                          16 février 2025

L’ASIE DES CINEMAS QUI COLORIENT NOS YEUX…

                                          Sur une photo de Némorin, alias Erik Vacquier, Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul.

              C’est un tourbillon multicolore et multilingue qui déroule son tapis rouge sur les écrans de cinéma qui deviennent des terminaux d’aéroports. Magie des films asiatiques qui égrènent leurs romances en version sous-titrée. Ainsi, se délecte-t-on des images et de la poésie, ainsi que de l’exotisme des parlers et des idioms des langues de là-bas…, mais aussi, en même temps, on lit les dialogues, plaisir des yeux qui font du yoyo sur les images animées…On devine que les spectateurs ou plutôt les festivaliers sont de vrais polyglottes ! Vastes Liseuses en quadricolore, les mots s’écrivent devant nos pupilles émerveillées. 

Les couloirs sont d’interminables routes de la soie qui nous (em)mènent dans d’improbables pays, loin du paillasson de notre maison, abandonné pendant quelques jours…

On découvre alors que même notre facteur a les yeux bridés et des accents coréens ou japonais, à moins que cela ne soit du mongolien ? 

Et qu’il vient, non pas à bicyclette mais monté sur un chameau de Bactriane.

Le monde fait son cinéma et l’on voyage, vaille que vaille, coûte que coûte, dans l’émerveillement des découvertes. 

Les fauteuils rouge de la salle de cinéma sont devenus des tapis volants…

                                                   © Laurent BAYART

                                                          16 février 2025