
A Fabien Christophel,
Il fait de la chorégraphie et des entrechats avec ses doigts sur le clavier, boutons de nacre de l’accordéon. Et dansent les notes, pianotent allégrement pour envoyer les sons guillerets avec leurs airs de guinguette. Batifolent et farandolent, les croches en do ré mi fa sol la si do… Elles vont se suspendre à quelques nuages de passage en faisant de petits concertos de partitions volantes. Le soleil apprécie et mouline le tempo avec ses baguettes de rayons. Quel chef d’orchestre ! Le soufflet s’étire ainsi comme un rideau de théâtre, poumons de l’instrument, dit-on…Envoutement de la musique qui remplit nos cœurs de joie et de palpitations de bonheur, en nous rendant la vie plus légère.
J’aime ces instants échappés à la fuite du temps où mon âme se remplit de sérénité et de quiétude.
Là tout s’arrête. On dirait que l’éternité joue un bal musette, comme si la vie se suspendait à cette boite noire magique…
Nos oreilles sont devenues des coquillages où à la place du bruit des mouettes et de la mer, on peut percevoir le chant, chalutier d’un accordéon…
Le musicien est un marin qui nous fait prendre le large…
© Laurent BAYART
14 juin 2025