Tous les articles par Laurent Bayart

LES AILES EN COULEURS DANS LE CIEL FONT REVER LES ENFANTS…

                                   Avec la complicité de Jules, sur la colline de Mundolsheim.

         Les ailes colorées des parapentistes font toujours rêver les enfants. Leurs tissus poussés par les vents semblent avoir été peints par des artistes inspirés. Palettes en courants d’air qui glissent dans le ciel bleuté. Ces fildeféristes, affranchis de leurs fils en artistes de l’envolée, font des arabesques et des figures d’acrobates dans l’azur.

Les hommes n’ayant pas d’ailes, ils s’en sont inventés afin d’aller faire la conversation avec le soleil.

Quelques oiseaux les accompagnent comme des poissons pilotes dans l’océan.

Pendant ce temps-là, sur le plancher des vaches, les enfants et les adultes admirent leurs circonvolutions de circassiens.

Le ciel est devenu une vaste cour de récréation déguisée en aérodrome…

                                                   © Laurent BAYART

                                                18 juillet 2025

NEMORIN OU LE PHOTOGRAPHE QUI FAIT GLISSER LES ETOILES DANS SES IMAGES.

                                          A Némorin, alias Erik Vacquier, l’ami photographe depuis si longtemps.

       Ami, capteur de l’impromptu merveilleux et de la poésie des jours qui filent, tu sais faire chanter le cantique de l’émerveillement avec ton troisième œil, objectif immensément ouvert sur le monde, nos humanités et nos âmes qui prient dans tes yeux. Liturgie en mille couleurs et palettes magiques.

 Tu fais chuchoter le silence et psalmodier les palpitations du cœur. Tes photos sont des voyages, des tourbillons de sensations et d’émotions. Visages inconnus qui nous racontent l’histoire de leurs vies, les sentes de leurs rides, paysages d’épopées à couper le souffle et moments figés dans la genèse d’une seconde qui s’arrête de s’écouler, comme un sablier qui serait, soudain, devenu muet.

Ami, tes photos sont des poésies que l’on récite avec nos pupilles et nos iris.

Tu écris sur le temps et laisse la signature de l’instant sur cette éternité qui nous échappe mais que tu apprivoises en un clic argenté.

Avec toi, le nomade devient voyageur.

                                                   © Laurent BAYART

                                                15 juillet 2025

ENTRECHATS, VIBRISSES ET COUSSINETS.

                                          A Noëlle, sur une photo de Rémi Picand.

        Pattes de velours qui font des entrechats dans notre maison. Le félin est un candélabre de lumière et d’ondes bienfaisantes qui irradie notre foyer. Vibrations ondoyantes et tapis de pelage noir, doux comme l’amour qui ronronne en nous. Le chat tel un andante ou un concerto nous offre son cantique et sa liturgie en majuscule. J’aime sa délicate présence si apaisante et cette luminosité qui parle à nos âmes.

Les chats sont des messagers de l’au delà et, quelque part, nos anges gardiens protecteurs.

Une silhouette à l’image d’une prière silencieuse. 

Quels genoux, notre divine minette choisira pour terre d’accueil et de repos en quête de sa sieste ?

Notre chatte, Señorita en coussinets, choisira le coussin qui lui siéra le mieux.

La grâce de Dieu se trouve déjà là.

                                           © Laurent BAYART

                                           14 juillet 2025

LA PORTE, LE…PORTE-MANTEAU DE LA MAISON…

                                          Sur une photo de Nemorin, alias Erik Vacquier.

       C’est le sas d’entrée et de sortie de la maison, porte ouverte sur les voyages et l’aventure. Odyssée qui mène sur les chemins de traverse, il suffit juste de passer…cette cloison en bois ou en métal. Partir, comme une ivresse qui s’adresserait à notre âme. Quitter les dieux lares de sa bâtisse pour s’en aller dans l’errance de la découverte et des impromptus de l’instant. La paillasson franchi, les verbes se conjuguent tout naturellement au futur.

Demain est une porte ouverte sur d’autres mondes.

Chaque rencontre est un caillou qui fait chanter nos semelles.

La sente serpente jusqu’au…seuil de l’horizon.

Et là, une autre porte s’ouvre avec le verrou du soleil.

                                                       © Laurent BAYART

                                                              8 juillet 2025

AU LOINTAIN DES REGARDS.

                                          Avec la complicité d’Alphonse et de Gustave,

       Jumelles accolées sur nos yeux, nos iris explorent l’horizon jusqu’aux confins. Peut-être pour y lire l’avenir dans les yeux d’une tourterelle et sur la panse gazeuse d’un ventripotent nuage ? Ritournelles du monde qui font chanter les enfants de joie. Partir et s’envoler sur le tapis volant de son imaginaire. Regards espiègles qui scrutent l’espace. Une île à l’horizon ? Une terre ?

Faire danser ses pupilles sur la ligne d’horizon à l’image d’une corde à sauter.

Les enfants, c’est bien connu, voient plus loin que nous !

                                                   © Laurent BAYART

                                                4 juillet 2025

GOURMANDISE DE MISE EN BIERE…

       Pierre qui roule n’amasse pas mousse et pourtant bière qui coule dans mon bock me fait vibrer d’un cantique de houblon…Gourmandise de binouze faisant chanter ma glotte à tue-tête du plaisir de savourer l’instant, de me délecter de ses saveurs de cônes qui poussent sur leurs grandes échasses en rafraîchissant mon palais.

J’aime ainsi suspendre le temps à défaut de l’arrêter…

Ce breuvage rend le poète et l’écrivain philosophe. De là, à m’inspirer, sait-on jamais…

Belle mise en bière à consommer avec (im)modération.

Le reste est laissé à la discrétion et à l’inspiration du verre ou du vers.

                                                   © Laurent BAYART

                                                3 juillet 2025

LES JOURS S’ENVOLENT AVEC LE VENT ET LES NUAGES…

          Passants, nous glissons tels des nuages sur la terre, à l’image de nos frères de gaze sur le carrelage bleu de l’azur. Nous ne faisons que passer, en transit vers d’autres mondes, d’autres sentes et paysages. Nous avons oublié que nous ne sommes que des nomades…Nous avons perdu à l’esprit que nous filons et déambulons sur un invisible fil, en transit entre deux voies.

Partir, toujours et encore, ailleurs et nulle part dans l’invisible de l’absolu qui s’appelle l’éternité.

Les cimetières ne sont que de vastes tarmacs où nos corps demeurent en partance pour une autre destination.

Un nom gravé sur une étoile dans l’une des milliards et des milliards de voie lactées et autres systèmes solaires qui composent l’univers.

Nos corps sont des bouts de confettis abandonnés dans la grande kermesse de la vie.

                                                               © Laurent BAYART

                                                30 juin 2025

ALBERT STRICKLER OU LA LUMIERE DE L’ETOILE QU’IL NOUS GLISSE COMME UN CHUCHOTEMENT…

         C’est avec une infinie émotion que j’ai lu le dernier opus littéraire de l’ami et frère en littérature qu’était Albert Strickler. Son ultime journal de l’année 2023 est comme un dernier pinceau de lumière qu’il nous adresse d’une étoile si lointaine, désormais disparue et pourtant si proche, vivante et clarteuse.

Adieu à la splendeur constitue une échappée du verbe et de la poésie dans le quotidien qui illumine nos existences. Matutinaux, tous les deux, nous avions entamé une conversation épistolaire par mail, tel un rendez-vous informel dans lequel nous échangions quotidiennement sur l’essentiel et les banalités des jours qui éclairaient nos existences. Albert était un porteur de lumière qu’il reste encore aujourd’hui, malgré sa disparition. Il est ainsi des étoiles dont la clarté continue de parvenir jusqu’à nous, bien après leur disparition…

Dernier volume de cette grande aventure littéraire. Le 7 novembre 2023, Albert a quitté son navire. Pour le lecteur, pour l’ami, c’est une sensation étrange d’avancer à ses côtés au cours d’une année qu’il ne finira pas. Vision prémonitoire, lui qui avait intitulé l’un de ses opus justement Boîter jusqu’au ciel ! Réveillé très tôt, mais dans l’impossibilité de me lever, je contemple la marqueterie de mon plafond comme une constellation de bois, dont je déchiffre les nœuds. Lui qui souffrait le martyr avec une maladie de Lyme qui le…laminait et lui déchirait les articulations : Pauvre de moi ! Je secoue mon tapis de bain par la fenêtre et vois, arrachés par la douleur, s’envoler mes bras. 

Merveille de cette écriture quotidienne qu’il sublime en orpailleur du verbe et des mots. Immensément touché aussi lorsque nous nous revîmes (la dernière fois) à Mundolsheim et qu’il voulut me prendre en photo dans mon jardin…Joie aussi de revoir Laurent Bayart, local de l’étape, et frère en « brinquebalance », qui pointe désormais l’horizon avec sa canne…Appendice devenu indispensable comme un trait d’union vertical qui m’aide à ouvrir ma sente tel Moïse la Mer rouge !

Que d’émotions en relisant cette feuille de route que constitue son journal. Nous nous connaissions depuis les années quatre-vingt en nous découvrant – sur le tard – d’incroyables connivences ! La vie est belle comme le répétait son petit père…

Prémonition ? Le 11 février, Albert écrivait comme un cri en une ultime confidence : Pas seulement au bout du rouleau, mais au bord du précipice. Un pas de plus, et je tombe dans l’abîme.

Non, Albert, tu n’es pas « tombé », mais tu planes désormais dans la plénitude de l’éternité. Ainsi, tu continues de m’adresser quelques missives, désormais en provenance de la boite mail du cosmos et de l’invisible…Mais qu’importe, nous continuons notre indicible et fécond dialogue !

                                                                   © Laurent BAYART

  • Adieu à la splendeur, journal 2023, d’Albert Strickler, Éditions du Tourneciel, Collection le Chant du merle.

CINQUANTE ANS QUE LES MOTS DANSENT ET TOURBILLONNENT EN MOI…

                                            Dans le jardin d’Elisabeth et de Didier, à Betschdorf.

         Le temps joue de la bossa nova en nous, court et file au gré du grand sablier qui égrène la vie. Ecrire demeure un miracle quotidien, une grâce de chaque moment qui reste en moi, après tant et tant d’années…

Les mots comme des cantiques ont semé des graines d’amour et de passion. Qui aurait cru, qu’en commençant à noircir quelques feuillets, j’allais continuer et persévérer pendant plus d’un demi-siècle ?

Dans mes veines coule le sang de la passion qui m’a ouvert au monde et aux découvertes de chaque instant.

Ecrire, une pépite qui a posé son or dans mes pupilles. Et depuis, chaque mot que je rédige est comme de l’eau de source qui sortirait du vivier de mon âme.

Je suis un ruisseau qui, un jour, deviendra rivière pour me jeter inéluctablement dans l’océan du cosmos.

Pour écrire à jamais sur l’échine d’une étoile.

                                                               © Laurent BAYART

                                                27 juin 2025

TANT D’ANNEES A TRIMBALER MES MOTS…

                                                     Sur une photo prise dans le jardin d’Elisabeth et de Didier à Betschdorf.

                  Ils sortent de la boite noire de mon inspiration/respiration et bourlinguent avec moi au fil des années…Cinquante ans de pérégrinations au fil des mots sur les sentes de l’imaginaire que je ne cesse d’arpenter au fil des jours. Qui aurait cru en commençant à noircir le papier au printemps de ma vie ? 

Des livres comme des bornes pour baliser mon chemin, des autels de papier sur la caillasse de ces layons de l’émerveillement. Inspirer/respirer. L’écriture a enchanté ainsi mon quotidien et posé ses étoiles et marque-pages sur l’éphéméride des jours qui passent mais ne filent plus…

Tels des galets peints, mes mots se sont posés sur mon itinéraire comme des bornes kilométriques.

Qui aurait cru continuer et poursuivre cette route ?

Chemin de Compostelle qui s’arrêtera lorsque j’aurais atteint la cathédrale sacrée.

Et là, j’allumerai une bougie et partirai avec elle dans la clarté de l’éternité.

                                                           © Laurent BAYART

                                                 23 juin 2025