ATTENDRE ET PARTIR LENTEMENT…

                                    Sur une photo (Inde) de Némorin, alias Erik Vacquier.

          La vie n’a jamais cessé de poser la limaille de ses chaînes, le lierre de l’habitude et de rouiller nos articulations ankylosées. Regarder vers le lointain telle une inaccessible chimère en forme de terra incognita. Besoin de partir, de prendre la poudre d’escampette et de mettre les bouts, mais il y a les mais…qui nous retiennent inexorablement à ces existences de barreaux de chaise. Et puis, un jour, un train s’arrête sur un quai, un avion se pose sur un tarmac, une voilier accoste sur la jetée d’un port, une automobiles suspend sa course et s’arrête au ras d’un trottoir, un vélo vous aborde avec sa chambre à air, une main se tend vers vous…

Suspendre son regard tendu sur l’horizon et s’en aller enfin. Les plus beaux voyages sont ceux que l’on n’avait ni cartographié, programmé et même imaginé.

S’en aller en emportant l’anneau de votre chaîne comme l’alliance d’un nouveau départ.

La destination ? Elle demeure illisible sur le billet qui n’est pas encore imprimé.

D’ailleurs, l’agence de voyage est aussi immense que votre âme qui respire les effluves des étoiles et de la voie lactée.

Partir si loin que l’on ne sait même pas par quelle sente revenir.

                                                               © Laurent BAYART

                                                26 février 2024

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