LES YEUX DES ARBRES SONT NOS BALISES SUR LES SENTIERS…

                                             Sur une photo de René Roesch,

          Dans la forêt, j’ai senti leurs pupilles en écorce m’observer avec bienveillance. Me dévisager ? Regarder à l’intérieur de mon cœur et m’ausculter l’âme. Tel un scan en train de m’analyser et de me cartographier. Malaise du promeneur qui se sent contemplé… Je marchais sous le regard curieux des arbres et de leurs iris grands ouverts se mettant au diapason de mes pas. Chacun prévenant l’autre de la venue d’un visiteur/pérégrin en quête de sente pour aller jusqu’à Compostelle ? Qui sait ? Mais, il n’y avait pas de coquillages pour m’indiquer le chemin ! Juste des épicéas et des fougères, comme des cierges, illuminant ma route de caillasses et d’aiguilles de sapins. Je marchais en sifflant, l’aventure en bandoulière, en essayant de laisser derrière moi le tapis moussu de mon paillasson et le coquillage de ma maison.

Partir, comme une goulée de kilomètres où les bornes seraient des flacons d’alcool.

Ivresse de ces instants où de mes paupières sortent des oiseaux de couleurs qui viennent se fixer aux branches des arbres.

Pour ne cesser de me regarder…Les yeux dans les yeux.

                                                                  © Laurent BAYART

                                                 3 mars 2024

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