BANC REPOSOIR

                                     Sur une photo de Nemorin, alias Erik Vacquier.

          Se poser dans l’instant en grignotant, comme des noisettes, les secondes qui s’égrènent lentement. O temps suspends ton vol…Une hirondelle s’est posée sur un banc et vient lisser ses plumes dans l’air vivifiant. Avant de reprendre son vol (long courrier) pour une échappée volage qui porte les nuages sous son flanc. S’asseoir et surseoir, s’allonger de toute sa langueur/longueur dans la plénitude de ce moment précieux qui ne s’écoule plus. Les pendules hululent et les montres se démontent… Les passants passent, si pressés d’arriver à l’heure sur l’aiguillon d’une montre où le lierre de la lassitude et de l’habitude pulvérise la plénitude de vivre. Si écartelés qu’ils en ont même oublié leur destination !

Ce banc est une barque qui vous emmène sur des îles qui ne portent pas de noms.

Banc-reposoir pour y inscrire ses mots d’amour avec le canif de son âme.

Vivre, c’est s’asseoir et savourer le bonheur de ne passer qu’au ralenti. On appelle cela l’éternité.

Attendre, celle qui viendra à ce rendez-vous impromptu. Et commencer avec elle, une autre histoire en se remettant en marche, doucement, lentement. 

Debout en faisant chanter nos ombres.

                                                      © Laurent BAYART

                                          24 mai 2024

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