LIVRE/ JOURNAL D’UN ANGE GARDIEN OU Ô TEMPS SUSPENDS TON VOL…

          Il faut reconnaître que la couverture est superbe, quant au titre il intrigue et interroge. Un ouvrage, nous dit-on, best-seller et succès international, qui laisse pantois, où se mêlent êtres humains (vivants), anges et démons (morts). Bref, un grand tohu-bohu surnaturel et melting-pot sur…prenant où l’on essaie de « remixer » le passé !

Je me suis donc plongé dans cette lecture « irrationnelle » de Carolyn Jess-Cooke. L’histoire de Margot Delacroix (un message chrétien ?) qui meurt à quarante ans, droguée et totalement déjantée, mariée et mère de famille qui a phagocyté son couple et sa famille par ses addictions. Elle est « envoyée » sur terre afin de tirer la leçon de ses bourdes et lourdes erreurs…Mais ne pourra – évidemment – pas modifier le cours de la destinée. Belle citation en exergue de Saint Augustin : Les anges sont des esprits, mais ce n’est pas parce qu’ils sont des esprits qu’ils sont des anges. Ils deviennent des anges quand ils sont envoyés en mission. Et l’auteur de nous rappeler que les anges n’ont pas d’ailes d’oiseau…/…En fait, ce ne sont pas des plumes, mais de l’eau.Pourquoi pas ? Dans la mesure où le corps humain est quasiment composé d’élément liquide…Et notre ange de rappeler qu’elle ne voit pas de pluie mais des milliards d’atomes d’hydrogène se frotter contre leurs voisins, les atomes d’oxygène. Tout redevenant atome esquivant la poésie des formes. Et les nuages de poussière qui flottent ne sont finalement que des essaims de maladies à travers lesquels des hommes et des femmes passaient sans défiance. Tout est ainsi tourneboulé, métamorphosé et plus limpide. Toby, son mari, est un écrivain à succès et son fils Théo (étymologiquement qui veut dire Dieu) est un enfant qui part en « vrille » et commettra un meurtre. Curieux en effet que Margot se soit transformée en son propre ange gardien ! C’était la seule façon pour toi d’accomplir ton cheminement spirituel. 

Cet ouvrage est un beau message d’amour, une échappée de lumière vers ce monde invisible qui jouxte le nôtre et dans lequel elle glisse ses chuchotements venus de l’au-delà : Je lui parle. Je lui raconte comment ça se passe, ici. Je lui dis d’aller voir le médecin…/…Et je lui dis que je suis là, toujours. Que je l’attends.

Et si l’imaginaire de l’ineffable absence n’était pas tout simplement des signes pour nous rapprocher de l’éternité, dont on perçoit la buée sur les carreaux des vitres ?

                                                      © Laurent BAYART

  • Journal d’un ange gardien, roman, de Carolyn Jess-Cooke, JC Lattès, 2012.

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