
Livre d’émerveillement et d’amour avant tout, dont le point de convergence est la nativité.
Aimer, toujours aimer, l’instant qui dure et nous entraîne dans une sorte d’éternité éphémère. Là, nos blessures se cicatrisent, des mains se tendent vers nous pour rapiécer le silence et recoudre nos humanités perdues, en inventant de nouvelles connivences et fraternités.
Plutôt adepte de Saint Nicolas, évêque de Myre que celle du père dodu en manteau rouge suspecté de commercialisation, mon œil sourcilleux accueille avec un certain désarroi le dernier opus de l’écrivain alsacien bien connu Laurent Bayart. L’on comprend toutefois vite qu’il s’agit d’une célébration magique de Noël.
Aujourd’hui, au pied du sapin, les rois mages sont de petits lutins qui préparent méticuleusement la féérie de Noël (…) Nous avons tant besoin de ces instants de merveilles pour rêver plus haut, jusqu’à la pointe de l’épicéa.
Bayart a gardé cette fraîcheur poétique qui le rapproche instinctivement de la crèche et de ses doux personnages, du légendaire sapin, des astres au-dessus de nos têtes et dans les yeux des tout-petits.
L’étoile du berger est sortie du grand train de la Voie lactée du ciel. Dieu a poinçonné le ticket en vérifiant l’heure et la date. C’est bien le jour de Noël dont il s’agit.
L’auteur passe d’une prose délicate et imagée à des textes « à la verticale », laquelle donne à ses mots l’occasion de s’habiller en flocons de neige…
Était-ce le Père Noël ?
J’ai vaguement aperçu le rouge
À lèvres de son grand manteau
Et son imposante barbe blanche
Comme une nappe dressée
Sur une table de fête
Jamais politique et sans prosélytisme, le poète ose quand même cette extrapolation, du plus profond de son âme :
Dans le silence neigeux
D’une nuit de décembre
Un clou s’enfonce un peu plus
Dans la chair de Jésus-Christ…
Mais pour l’instant, sur son passeport est indiqué : Le divin enfant est né !
Et l’écrivain de conclure : celui qui espère entendra toujours un cantique dans les grelots du silence.
En définitive, un livre chatoyant, issu d’un manteau rouge de bon aloi et qui fait le plus grand bien !
Claude LUEZIOR