Telle une antenne droite et en bois, ma canne martèle la marche à suivre et m’accompagne fidèlement dans mes pérégrinations de brinquebalant. Comme un doigt levé vers le ciel. Boussole, elle m’indique la direction de la rose des vents. Elle semble aussi percevoir le chuchotement des étoiles et la psalmodie du soleil.
Marcher, c’est poser des bornes devant soi et semer des petits cailloux derrière. Sillage du bateau qui laisse l’éphémère empreinte de ses vagues…
Pérégrin boiteux, je me dirige vers cette cathédrale de Compostelle qui ne dit pas son nom.
Le chemin, qui se déroule devant moi, constitue déjà un sanctuaire, alors pourquoi demander à Dieu l’obole d’un miracle et la grâce de son aide, si j’avance toujours et encore ?
© Laurent BAYART
22 octobre 2025

