BILLET D’HUMEUR / ACTE 30 / DERNIER AVIS AVANT LIQUIDATION.

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Il semble que nous assistons (impuissants ou indifférents ?) au grand chambardement d’un monde et d’une Europe qui se décomposent, peu à peu. La barbarie est devenue une image presque habituelle dont le visage n’est même plus flouté. Erotisme macabre d’un siècle qui rogne inlassablement nos valeurs de liberté et d’espérance. O incandescence des jours gris sur lesquels les colombes font office de cible pour tireurs d’élite de fête foraine. Le basculement est latent. Les frontières, que l’on croyait abandonnées aux musées des rétrospectives, s’érigent de nouveau avec des cheveux de frise en sus. Les horizons sont de feu et de flammes et les rendez-vous guerriers.

L’étranger piaffe d’impatience à nos portes. Le voilà qu’il constitue une menace, tandis que les chants de haine des séides de l’apocalypse font voler leurs oriflammes à tête de mort. Et comme si cela ne suffisait pas, les hommes –corporatistes à souhait – se déchirent l’héritage du père pendant que l’incendie se propage…

Peut-être faudra-t-il réinventer des espérances pour ne pas sombrer dans ce grand trou noir sidéral que les humains ont mis en place ? La matière y serait absorbée prétendent les scientifiques ? Ainsi, nous pourrions être amenés à disparaître. Car, pendant ce temps-là, – n’est-ce pas monsieur Hulot ? – les glaciers se délitent et les océans montent tel le mercure d’un ancestral thermomètre. La clepsydre se vide et se fiche éperdument de nos agendas Outlook. Demain est un rendez-vous en pointillé. Mettez-vous bien ça dans la tête ou marquez-le bien en rouge dans ce qui reste de vos éphémérides…

                                                                                                                      Laurent BAYART

  • photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

Une réflexion sur « BILLET D’HUMEUR / ACTE 30 / DERNIER AVIS AVANT LIQUIDATION. »

  1. De nouvelles jeunesses se lèvent, certaines avec des idées nauséabondes héritées de leurs pairs, d’autres prenant à bras le corps les travaux laissés à l’abandon sur le chemin de leurs ainés.
    Rien n’est jamais perdu. C’est bien cela le sel de la vie;
    Nous nous sommes habitués, nous les occidentaux, à la facilité et l’aisance glanées par les générations précédentes, qui pour beaucoup le méritaient bien. Mais nous abusons trop de ces états de faits, prenant quotidiennement la température de notre nombril.
    La vie a un prix et celui ci se mesure à l’échelle des luttes individuelles et collectives à livrer encore et toujours, malgré les repus, les satisfaits, les méprisants, les suffisants, les sûrs de tout, tous ceux qui jouent à l’autruche, les abrutis, les cons de tous bords… j’ai vu des jeunes plein de courage et de volonté avec des idées plus belles encore que celles que nous avions à leur âge, et c’est en eux que je crois et auxquels je m’associe.

    Ton Némorin…

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