BILLET D’HUMEUR / ACTE 32 / LE FIL TENDU


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Equilibristes des bouts du monde, nous dansons sur un fil tendu, les bras en balancier. L’appel du vide est intense. Nous sommes dans l’instant du basculement. Nous ne glissons plus sur la corde mais tanguons dans un tango macabre. Ainsi, nos sociétés se trouvent sur la corde raide. Un rien peut nous entraîner dans le charivari des cauchemars éveillés. La violence pose son désespoir et son désarroi. L’avenue éclairée devient obscure impasse. Qu’avons-nous fait de ces promesses de moisson ? De l’amour qui nous tendait les bras ? Les images véhiculées par les médias sont devenues des chemins de croix où chaque station pose un cran supplémentaire dans l’horreur. Qui nous essuiera la sueur et le sang de nos fronts ? Des bombes explosent çà et là, comme un reniement à toute humanité. Absurdité des chaos que l’on provoque. Parler de paix et de fraternité devient dérisoire, voire illusoire mais immensément essentiel… Qui donc pour porter la beauté du verbe sur l’autre ? Car au début était le verbe ? Pourquoi la mort n’arrête plus de dessiner ses paysages en bousculant la soif de vivre qui nous animait.

Et ce fil tendu à l’extrême sur lequel nous marchons. Comme un filigrane de chemin posé entre deux arbres dans le ciel.

Tomber, ce serait marcher à l’envers sur la terre. Le parachute refusant de fonctionner. La chute ne représente finalement qu’un nœud que la corde nous offre à notre cou -licou d’équilibristes maladroits -.

Gisant sur le sol, le gros boudin de fil n’est plus qu’un serpent qui cherche sa ligne droite. Le chemin le plus court pour marcher sur les nuages.

                                                                                                                      Laurent BAYART

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