LIVRE/ VOYAGE AU BOUT DE LA CHAINE… « PARTIR, SE RETROUVER »

 

imgres-1Des récits de bourlingue à vélo, il y en a aujourd’hui une pléthore en matière éditoriale, mais ce Vosgien un peu farfelu, un rien charmeur et tête brûlée, sort des sentiers – ou plutôt des routes – battus…

Michaël Pierré a quitté ses Vosges (Fraize) en septembre 2005 pour courir le vaste monde à bicyclette jusqu’en juillet 2007, avec au compteur, un total de 53.500 kilomètres parcourus, soit 120 ou 130 kilomètres par jour en moyenne…Oups !

L’intérêt de l’ouvrage et sa faiblesse, réside dans le fait que l’auteur a quasiment laissé en l’état ses notes, non expurgées ni sujettes à censure et souvent sans corrections, avec –tout de même de grosses fautes et erreurs, et moult répétitions…Mais, nonobstant ces réticences, ses carnets de route nous permettent de le suivre jour après jour et – en quelque sorte – de l’accompagner à travers ses pérégrinations.

En manière d’anecdotes, on notera que la première crevaison intervient après 14.000 kilomètres à Udaipur, dans le Rajasthan, en Inde. Bravo les pneus ! (schwalbe) L’impénitent voyageur signale ainsi que la Chine avec ses Mac Do et autres KFC ressemble aujourd’hui à n’importe quelle grande ville occidentale…Marrant aussi lorsqu’il avoue parler souvent tout seul, sur son vélo…Solitude du cycliste faisant le constat : La mappemonde qui se trouve sur le mur de ma chambre bien sûr. Aujourd’hui encore elle produit sur moi le même effet, à la différence que je peux maintenant associer des gens et des paysages à un certain nombre de pays…Et puis, faisant référence à l’Amérique, Michaël Pierré analyse : Alors qu’en Amérique Latine par exemple, les villes se déploient autour d’une belle place centrale (où l’on retrouve souvent une église), le tribunal est très souvent le cœur de la petite ville ou de la ville moyenne des Etats-Unis ! Bref, la justice vaut bien une messe…

A noter aussi que notre ami évoque le fameux « mur » qui intervient – à l’image du marathon – au bout de 7/8 mois passés à l’étranger. Le mal du pays en quelque sorte…

Et puis, à force de rouler, notre sportif émérite en arrive – philosophe et sage – à cette formule que je trouve très belle : La vie est comme une boite vide qui nous est offerte à la naissance. On peut la garder vide, la remplir de boulons ou de cailloux, ou même de merde, ou bien la remplir de trésors…

Au final, ces notes de voyage sont tout à fait passionnantes et nous font tourner autour de cette mappemonde qu’il a désormais su apprivoiser.

                                                                                                                      Laurent BAYART

* Partir, se retrouver de Michaël Pierré, Jérôme Do Bentzinger Editeur, 2009.

 

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