MARC MEINAU : LE BONHEUR EST SUR LA COLLINE, COURS-Y VITE, COURS-Y VITE, IL VA FILER (VOLER)…


Après de surprenantes pérégrinations tout autour de Mundolsheim, il y a deux ans, le photopoète  comme il aime se définir avait parcouru, avec la méticulosité d’un géographe du cadastre, le sens de l’observation et du détail, en amoureux des lieux, le périmètre exact de Mundolsheim durant l’année 2015. Ainsi, à toute heure du jour et de la nuit, le vagabond à l’œil inspiré nous a fait découvrir les multiples facettes de notre « ville-village » entre chemin de fer, autoroute et sentiers bucoliques. Découvertes improbables, rendez-vous poétiques impromptus et autres noisettes de l’instant dont on s’est délectés. Voilà que cette année, cet arpenteur du quotidien – notre Sylvain Tesson moins les toits et les tuiles -décide deux ans après, de venir visiter « la colline » de Mundolsheim : Point de repère pour les uns/ Destination pour les autres./ Point d’envol pour certains./ Lieu de rencontre pour tous. 

Et le voilà de « Re-Tour » à Mundo, en une sorte de résidence artistique à la bibliothèque devenue espace de décollage ou d’échappée artistique pour la circonstance, afin de poser la rétine avisée de son appareil photo sur ce lieu emblématique de la commune. Colline inspirée à la Maurice Barrès ou celle du compositeur Jean-Michel Carradec qui chantait, jadis, les « corallines ». Marc lui ne chante pas mais enchante. Il part en quête de rencontres, de sensations et d’images flamboyantes qui prennent leur envol à l’instar des parapentistes, troubadours ailés qui s’en vont à la rencontre des nuages, du panorama et du paysage sous le regard complice du soleil. A-t-il rencontré Icare avec son tube de colle ? L’Albatros de Baudelaire dont les ailes de géant l’empêchent de marcher ? A moins qu’il n’ait bâti une maison bleue adossée à la colline, comme le chantait Maxime Le Forestier. D’ailleurs, des marcheurs, des coureurs, des promeneurs, des badauds, des cyclistes et autres sportifs tous azimuts, il en a côtoyé, tout au long de ses aubades photographiques, sur les flancs de cette colline. On ne le dira jamais assez, celle-ci garde un côté magique, mystique et mystérieux. Là où les rencontres nous permettent aussi de nous envoler vers l’autre. Et en ces temps de disette, c’est une espèce de grâce de l’éphémère dont il nous gratifie. Marc nous redonne le goût de cette humanité retrouvée.

Non, il n’est pas besoin d’aller se frotter aux méridiens, se perdre aux tréfonds des îles et d’écumer les confins de notre planète, afin de connaître la plénitude et de se retrouver.

La colline offre une aubade de paix et de sérénité. Le temps d’un clic, on ne perçoit plus le temps qui claque, les flops du moment, les tics et les tocs de nos obsessions…Et en y regardant de plus près, vous percevrez – dans la fragmentation de la seconde – un oiseau prendre son envol comme on épouse les vents ascendants d’une colline…Bon voyage !

Laurent BAYART

13 octobre 2017

* A la bibliothèque « L’arbre à lire » de Mundolsheim, durant le mois d’octobre

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