BILLET D’HUMEUR / ACTE 67 /RACISME/ VIOLENCE OU LORSQUE LA NAUSEE ABONDE…

C’est un lieu commun d’affirmer que le monde marche sur le crâne et même sur des clous de fakir ! Depuis des semaines, des mois et même quelques années, on assiste à une banalisation de la violence et d’une haine tous azimuts qui se propagent telle une trainée de poudre… Jadis, les racistes agissaient (et agissent souvent encore) dans l’ombre, la nuit et l’obscurité en taguant ou dégradant des sépultures, mais aujourd’hui, on bascule dans l’abjection en plein jour et – qui plus est – devant les caméras et à la vue de tout un chacun ! On apostrophe des êtres humains, leur jette l’anathème parce qu’ils sont de confessions Juives mais aussi Chrétiennes et Musulmanes. L’histoire ne serait donc finalement qu’un éternel recommencement ? Une boîte à pogroms ? Un feu de la Saint Jean pour autodafés? A quoi servent tous ces livres d’histoire, ces plaques commémoratives, ces mémoriaux aux gerbes fleuries, ces actions éducatives dans les écoles, ces journées du souvenir et ces sermons que l’on assène aux jeunes générations  à longueur de journées: plus jamais ça…et pourtant ? Pour en arriver là ?

Comme si le passé n’était qu’un requiem d’éternel recommencement. La peste de la haine rouvre ses cahiers, presque, comme si de rien n’était ! Et son écriture noire macule les feuillets de ses taches qui se déversent comme des nappes de fioul dans un océan bleuté. 

Nous étions faits pour être libres / Nous étions faits pour être heureux/ comme la vitre pour le givre/ et les vêpres pour les aveux…écrivait Louis Aragon.

On en appelle toujours au sursaut, à la dignité, à retrouver ce goût et cette envie de l’autre. Et pourtant, on sait très bien où mène l’incandescence des braises attisées par un vent fou…Manifester son indignation et basta, on retourne aux affaires courantes ! Comme si de rien n’était. Trop beau et trop facile.

Le monde devenu pétaudière. Qui donc posera ses mains de prophète pour apaiser les flammes avant que les cendres ne se déversent sur nos existences, comme une encre qui aurait mal tournée dans un porte-plume ? Qui pour écrire des mots d’amour et de paix sur ces mêmes cahiers, les seuls capables d’éteindre les incendies ? Le monde a soif de cette eau-là. La seule qui puisse nous rassasier. Le reste n’est que de l’essence…

                                                                                @ Laurent Bayart

                                                                                    23 février 2019

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