LIVRE / LES BOXEURS FINISSENT MAL…EN GENERAL OU UNE CERTAINE IDEE DE LA CHUTE.

En matière de littérature et autres récits sportifs lus ces dernières années, les ouvrages sur la boxe se révèlent les plus intéressants et passionnants. Celui de l’écrivain et journaliste à Libé, Lionel Froissart, mérite une mention particulière et je ne parle pas que du titre Les boxeurs finissent mal…en général, ni de la superbe photo de couverture : gant et bandelettes, fourreaux des poings-enclumes des boxeurs. Tout un symbole.

Cet ouvrage, rédigé en 12 rounds, raconte la sortie des projecteurs, « clarté d’une gloire éphémère », de quelques boxeurs emblématiques qui se livrèrent à ce combat de trop dont on parle souvent : Tu connais un boxeur, toi, qui a refusé le combat de trop ou qui l’a vu venir ? Evocations romancées des carrières et claps de fin de Sonny Liston, Benny « Kid » Paret, Davey Moore, Marcel Cerdan ou encore le mythique Mike Tyson. L’auteur décrit avec maestria le monde interlope du noble art : Sexe, argent, trucage (ils ne se doutaient pas qu’il existait un sport de combat pour lequel on désignait officiellement les vainqueurs avant de monter sur le ring…), drogue, dopage, mafia…Puis cette inexorable chute vers l’abime comme le dénouement d’un opéra, souvent dramatique, où la mort envoie ces fantassins de la gloire au tapis. La défaite, mon vieux. On ne l’attend jamais et surtout on ne s’y habitue pas…Ces gladiateurs en short de boxe sont à la fois immenses et pathétiques d’humanité, souvent issus de la rue, ces destins constituent une façon de contes de fée noire…On côtoie les lieux mythiques tel le fameux Madison Square Garden ou bien Las Vegas, temple en carton-pâte du jeu et cette ambiance frelatée des combats qui sentent la sueur et l’embrocation. Le plus comique, c’est qu’une soirée de boxe pouvait réunir en quelques mètres carrés les pires voyous de la création accompagnés de leurs hommes de main, parfois simplement séparés par de la flicaille en civil…

Concernant la chute finale, à l’image de la littérature, Lionel Froissart conclut, lucide : Tout le monde perd un jour ou l’autre. Sur un ring ou dans la vie. 

                                                                            @ Laurent BAYART

Les boxeurs finissent mal…en général, roman de Lionel Froissart, éditions Héloïse d’Ormesson, 2018.

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