BILLET D’HUMEUR / ACTE 109 / CAMILLE COMME UNE CHANSON D’HENRI DES.

(magnifique) photo de Marie Bayart

Camille, chaque fois que je te vois, j’entends Jules, ton frérot chantonner la merveilleuse et si tendre chanson d’Henri Dès : « Ma petite sœur est jolie ». Sais-tu que son nom, c’est Camille ? C-A, ca, M-I, mille/ elle a trois cheveux sur la tête et pas une dent/ on dirait une pâquerette avec un ruban…Impétueux torrent, rivière qui déborde d’énergie et ratisse ses berges, ruisseau qui gigote et frétille dans la nervosité de l’instant et l’intensité de ses gestes en bouquet de mouvements…Et, pourtant, petite fée électrique, scotchée sur ta feuille de papier, tu t’appliques – méticuleusement – à mettre de la couleur dans les traits des dessins comme si tu voulais ré-enchanter le monde de demain…Déjà petite élève appliquée qui joue à faire ses classes avec les crayons magiques du dessin. Tu apprends ainsi à mesurer le temps et à canaliser ton inépuisable énergie de petite fille. Pâquerette d’Henri Dès qui illumine les jours de ceux qui te suivent et te regardent. Elle a deux petites menottes/ Ainsi-si font-font/ Gigoti, elles gigotent/ Comme des poissons…

Peut-être que toi aussi, Camille, demain tu écriras des chansons, des textes et des poèmes, tu peindras et dessineras, offriras quelques étoiles à ceux qui n’ont plus rien dans leur cosmos. Balanceras de la lumière sur la noirceur, en cécité de papiers trop sombres pour offrir quelque espoir aux êtres humains en mal d’espérance.

Et, comme Henri Dès, tu poseras délicatement le velours de la tendresse sur la barbarie du monde. Les doigts sur les cordes d’une guitare ? Sais-tu que son nom, c’est Camille ? chantera Jules qui veillera sur sa petite sœur, comme le bon lait sous la flamme qui chante.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                       31 mai 2020

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