Les médias nous inondent, jusqu’à la noyade (faut se doter d’un masque avec option tuba !), d’une littérature spéciale virus, covid 19èmedu nom. Les billettistes et autres palefreniers du verbe y allant allègrement avec leurs gestes barrières et autres rapports « distanciels » ! Oups. Le monde est devenu froid comme une solution hydro-alcoolique. Et surtout, ne vous avisez pas à vouloir serrer une paluche, faire la bise et vous rapprocher d’un visage pour un chuchotis dans l’oreille, vous risqueriez une cuisante rebuffade !
Bienvenue dans une société de visioconférence, via Google Meet,ou pour vivre heureux, il convient de garder ses distances ! Aujourd’hui, celui qui reste à la maison, faisant fi de la bourlingue voyagiste, n’est plus considéré comme un sédentaire mais un confiné ! Et, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit… Désormais, on ne se rend plus au bureau mais dans son salon ou chambre à coucher afin de s’adonner au télétravail (prière, tout de même, de ranger vos caleçons qui trainent, svp…). Fini les blagues vaseuses devant la machine à café et les longues conversations avec les collègues dans les couloirs, sous l’œil courroucé du chef ou de la cheftaine. Le monde a désormais basculé dans l’infinie platitude de la distance tout azimut. Exit la fraternité et l’amour. Vous vous livrerez à vos effusions amoureuses via les réseaux sociaux interposés. Avec un solide anti-virus sur votre ordinateur ! Le préservatif dématérialisé, en quelque sorte ! Vous ne vous en porterez que mieux.
Nous voilà, en mode déshumanisé à notre corps défendant. Que nenni, nous appliquons tout simplement la « distanciation sociale ».
Dormez sur vos deux oreilles, votre écran de veille (sur vous !) vous observe dans le bleu des yeux, malgré le port du masque…
Copyright : Laurent BAYART
16 juin 2020