BILLET D’HUMEUR / ACTE 116 / GESTES BARRIERES, SAVONNADES ET AUTRES MASQUES VU (OU PLUTOT ENTENDU) DE MON JARDIN !

          Résidant en face de la gare, le jardiniste potageur n’arrête plus d’être admonesté par les annonces vocales qui ne cessent de rappeler – à tout un chacun – qu’il convient de porter le masque ad hoc avant et après être entré dans le train, d’appliquer les « gestes barrières » ainsi que de se laver les mains régulièrement ! Oups. Ce leitmotiv se trouve en mode répétition/bourrage de crâne à l’adresse…surtout des habitants du quartier et des maisons qui longent la voie ferrée, je dirais – un zest sarcastique et ironique – « la voix ferrée ! » !

Antienne répétitive à haute dose et gros volume sonore qui s’adresse souvent à des quais quasi désertés, à des trains qui filent en tégévisant à toute vitesse ou à des tortillards de marchandise, bourrés de conteneurs, jouant les gastéropodes en mode lenteur, se déroulant comme de langoureuses et interminables chenilles…

Bref, ces annonces cassent les oreilles des riverains et du jardinier qui, en bêchant, se doit de se savonner les paluches régulièrement, d’appliquer la distanciation sociale (vis à vis des quelques oiseaux et lombrics que je côtoie dans mon périmètre vert) et d’être affublé d’un masque sous peine de…récolter une amende ou une prune ! Tout manquement vous exposerait à des sanctions…

Dont acte. Zut, faudrait même que je puisse être en possession de mon portefeuille, enfoncé dans la poche de mon pantalon de jardinier ! Dès fois qu’un contrôleur zélé, en sabot ou en botte, ne vienne me titiller et me coller une contravention sur mon râteau, tel un post-it.

Pendant, ce temps-là, la voix charmante de la dame du panneau électronique recommence sa nième litanie.

Moi, sympa et empathique, je lui propose un petit café, histoire de la détendre. Nenni que tout cela, Monsieur, me répond-elle de sa voix électronique : – Vous ne portez pas de masque et n’appliquez pas les gestes barrière ! Voilà, une belle manière de me…rembarrer.

Pantois et dubitatif, je me suis contenté d’un haussement d’épaules, poursuivant mes travaux de compostage (eh oui, même sans billet !), en prenant bien garde ne pas tomber dans le panneau et sur la voix (ferrée) ! 

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                                6 juillet 2020

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