NOUVELLE EDITION DU FESTIVAL INTERNATIONAL DES CINEMAS D’ASIE DE VESOUL OU LE VIRUS DU CINEMA QUI NOUS DONNE LA FIEVRE DU SAMEDI SOIR, MAIS PAS QUE…

         Après une année blanche (2021), à l’instar d’une toile d’écran de projection, la passion et cette irrésistible envie d’Asie reprennent leurs droits à Vesoul avec la 28èmeédition du Festival International des Cinémas d’Asie qui nous emmène dans un caravansérail d’images époustouflantes vers cette Eurasie si fertile en imaginaire. Pas facile de se remettre sur la route cinématographique de la soie dans un contexte étriqué et compliqué, via le passeport ou plutôt les barrières (sans gestes !) de la pandémie de ce fichu covid… 

Martine et Jean-Marc Therouanne ont repris leur bâton de pèlerin pour un chemin de Compostelle asiatique qui nous emmène, en tapis persan, jusqu’en Iran, Afghanistan, Kazakhstan, Ouzbékistan, Kirghizistan et Tadjikistan…Excusez du peu, comme on dit ! Cette année, les thématiques sont multiples : L’histoire en toile de fond, Visages des cinémas d’Asie contemporain, Regard sur les cinémas des routes de la soie, hommage à Kôji Fukada et Xie Fei, Regard de l’Occident sur l’Asie….sans compter les nombreux films en compétition dans plusieurs sections.

Et puis, il y aussi ce focus si tendre et attachant, rendu à Marc Haaz, qui fut la cheville ouvrière du Festival, disparu tragiquement en juillet dernier. Jean-Marc Therouanne a écrit ce texte magistral pour lui rendre un vibrant et émouvant hommage, tel un chant de grâce et d’amour lancé à cette silhouette qui hante désormais les coursives du Majestic : Tu vois Marc, ce n’est pas le scénario que l’on avait convenu. C’est toi qui aurais dû dire quelques mots le jour où mon heure serait venue, mais la Parque aveugle nous a censuré en coupant injustement la pellicule  du film de la vie…

Que le spectacle continue ! Qu’on a coutume de lancer en ces circonstances. Même si l’ombre de Marc veille discrètement sur la technique, la régie, l’équipe des bénévoles et la bonne synchro des films présentés, en jouant à saute-mouton avec son casque audio en collier, entre les différentes salles, ajustant le micro des invités et autres…

Qu’importe le chemin pourvu qu’il mène à un autel…déclarait un personnage de film*, alors gageons que cette dernière sente t’emmènera dans une bobine enchantée qui ne connaîtra jamais le mot fin.

C’est peut-être ça, après tout, la magie humaniste de ce festival « où chaque spectateur porte un nom »**, à savoir que l’on reste présent pour l’éternité, à l’image d’un fidèle spectateur… 

                                                                                 © Laurent BAYART

Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, du 1erau 8 février 2022

www.cinemas-asie.com

** extrait de mon livre « V’Asie à Vesoul ! » paru en 2019 avec des photos de Nemorin.

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