LIVRE / UNE PASSIONNANTE INTRIGUE DANS LE MARSEILLE DU MOYEN-AGE.

Jean d’Aillon vit à Aix-en-Provence et rédige des romans policiers autour de l’histoire de France, et c’est –tout simplement – passionnant d’érudition. Cet auteur atypique a réalisé une grande partie de sa carrière à l’université en tant qu’enseignant en histoire économique et en macroéconomie. Il a démissionné de l’administration des finances afin de se consacrer à l’écriture. Jean d’Aillon, probablement un pseudonyme, est l’auteur d ‘une vingtaine de romans historiques qui s’articulent autour d’intrigues criminelles, avec une saga qui concerne « les aventures de Guilhem d’Ussel » dont cet ouvrage que je tiens entre les mains : Marseille, 1198, Enquêtes et complots au cœur du Moyen Age.

 Enlevé par des inconnus, Roncelin, vicomte de Marseille, a disparu. Surgit une galerie de personnages, anciens croisés, chevaliers, troubadours, princes, soudards, intriguants et autres archers avec ce fameux Guilhem d’Ussel, joueur de vielle et ménestrel. Les descriptions de ce Marseille médiéval sont magistralement bien campées : En cette fin de siècle, on entendait toutes sortes de dialectes dans l’antique cité phocéenne, on y voyait des vêtements extravaguants, on rencontrait sur les quais et dans les auberges aussi bien des chevaliers et des troubadours que des pèlerins ou des religieux. Ils attendaient d’embarquer pour la Palestine, ou ils en revenaient. Ce livre est instructif et didactique, même si on entre souvent dans la barbarie de l’époque qui avait ses « spécialités » dont le cruel gang des « écorcheurs », pas vraiment sympathique pour passer, comme on dit, « l’arme à gauche » ! On voit aussi apparaître un Robin des Bois, appelé ici « Robin au Capuchon » qui ne serait  autre qu’un certain Locksley ! Ca trucide à vau l’eau, précipite les suppliciés dans le trou des remparts et viole à tire larigot. Cette seigneurie armurée a des mœurs bien délurées ! L’intrigue est menée avec maestria et il n’y a pas de temps morts. Et puis, l’on aperçoit –au fil de la narration – des gens célèbres et renommés comme un certain Ibn Rushd, plus connu en Occident sous le nom d’Averroès, médecin et philosophe. L’auteur nous précisant à la fin du livre la part d’imaginaire et celle réservée à l’histoire, rajoutant pour conclure : A part les églises et des noms de rue, il ne reste rien du Marseille du XIIème siècle.

Que dire, sinon que l’on a envie de découvrir les autres ouvrages de ce romancier qui mélange, avec justesse, l’histoire, la narration et l’intrigue policière.

© Laurent BAYART

Les aventures de Guilhem d’Ussel, chevalier troubadour, Marseille, 1198 de Jean d’Aillon, Editions J’ai lu, 2009

Laisser un commentaire