VOYAGE DANS LES GRAMINEES OU IVRESSE BUCOLIQUE DANS LES CHAMPS.

                                                                         A Brigitte Di Scala,

          C’est un voyage à ras de terre, au plus près des insectes qui butinent et lutinent dans les fleurs sauvages des prés. Graminées en goguette qui émerveillent le passant par cette profusion de beauté sauvage qui s’offre au regard du badaud. Les champs proposent leur symphonie de couleurs qui font palpiter les guêpes, bourdons ou autres abeilles, lorsqu’il ne s’agit pas du drone coloré en quadrichromie d’un papillon, sous la généreuse ombrelle végétale d’un bouton d’or, d’une bourrache, d’un épilobe ou d’un bleuet. Exubérance de ce jardin fou, qu’aucun chef d’orchestre pépiniériste ne vient catalyser et domestiquer. Nature en sa genèse première, livrée à son inspiration où l’être humain ne devient plus qu’un détail, qu’une peccadille dans le paysage. Presque une fourmi qui viendrait y apposer l’apostrophe de sa signature. Patte de mouche abandonnée à cette effusion de couleurs flamboyantes. 

Beauté de cet instant de grâce qui réinvente le monde. J’aime me coucher sur cet édredon de fleurs et de fougères, et là, me laisser emmener par cette vague verte qui m’emporte vers d’autres îles…

Océan champêtre où je deviens un naufragé heureux d’échouer sur le pistil, la tige ou le pétale d’une fleur. Là, je m’enivre de pollens comme on goutterait un nectar précieux.

Mon cœur jubile et palpite comme un coquelicot que je pose délicatement sur ce tableau buissonnier.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        12 août 2023

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