Tous les articles par Laurent Bayart

LIVRE / LA COQUILLE DE MOUSTAFA KHALIFE OU LA SYRIE NOIRE.

Voici un récit romancé comme un témoignage poignant et hallucinant de l’univers carcéral syrien. Œuvre à vif qui vous tombe littéralement des mains et jette l’effroi. La coquille de Moustafa Khalifé, raconte, avec distance, cette longue et lente descente en enfer, vécue dans l’extrême bestialité d’une gigantesque prison syrienne située en plein désert. Le narrateur, après six ans de séjour en France où il a obtenu un diplôme d’études cinématographiques, décide de son propre chef de rentrer au pays où il est « cueillit » (sans ménagement) à l’aéroport de Damas…En route pour treize ans, trois mois et treize jours de pandémonium où l’absurde côtoie l’horreur quotidiennement. Pris pour un activiste islamiste alors qu’il est chrétien grec-catholique…

Il faudra une incommensurable volonté et force de caractère afin de surmonter toutes ces épreuves faites d’humiliations et de tortures, lui qui trouva les ressources pour résister à la barbarie grâce à son esprit : les rêves éveillés. Cela me procure beaucoup de plaisir, c’est ma drogue. Je construis le rêve petit à petit…Oubliant ainsi le bruit de cet hélicoptère se posant deux fois par semaine dans la cour de la prison, avec sa liste de condamnés à mort, jetant l’effroi sur les prisonniers mais aussi, provocant la chair de poule aux policiers et aux limiers « municipaux », sbires du président Hafez al-Assad, c’est tout dire…

Tortures, disions-nous, il lâche : La douleur était atroce, mais je n’avais pas peur. A présent, j’avais de l’expérience…Musée de l’horreur où l’humanité semble s’être complètement fourvoyée. Moustafa Khalifé fera sienne cet adage qui circule dans cet univers carcéral : La main que tu ne peux pas mordre, baise-là et prie pour qu’elle se casse.

Il sortira de l’enfer mais à quel prix ? Libéré, certes, mais reclus à jamais dans une improbable coquille…

                                                                            @ Laurent BAYART

*  La coquille de Moustafa Khalifé, prisonnier politique en Syrie, Babel Actes Sud, 2007. 

EDITION 2019 DES CONCERTS DE NOEL DE L’ENSEMBLE D’ACCORDEONS DE STRASBOURG

Pour la quatrième année consécutive, Laurent Bayart participera aux concerts de Noël organisés par l’Ensemble d’Accordéons de Strasbourg, dirigé par Fabien Christophel. L’écrivain-poète a écrit cinq nouveaux textes sur le thème de « L’Enfance ». Moments de gourmandise musicale, de recueillement et de luminosité autour des choristes, enfants et adultes, ainsi que des musiciens de cet ensemble à l’ambiance chaleureuse et familiale qui vous emmèneront dans la magie de Noël retrouvée. Venez nombreux pour cette nouvelle fête musicale à l’occasion des fêtes de fin d’année. Le poète sera présent à Mittelschaeffolsheim.

  • Dimanche 8 décembre à 18h à l’église protestante de Neudorf.
  • Samedi 14 décembre à 19h à l’église catholique de Mittelschaeffolsheim. (entrée gratuite).

LAURENT BAYART RECOMPENSé AU SALON DU LIVRE NATURE DE STRASBOURG !

« J’ai mon voyage » aux éditions Orizons à Paris.

Le livre de Laurent Bayart « J’ai mon voyage » a obtenu une belle distinction pour le Prix du Jury, lors du salon Du livre « De la nature du livre » qui a eu lieu durant le week-end du 16 et 17 Novembre à Strasbourg-Robertsau. Une belle récompense pour ce livre qui vante les mérites du vrai voyage, celui qui fait vibrer les rencontres humaines et chanter les paysages ! Les membres du jury  ont beaucoup aimé « cette réflexion sur le voyage, sur le tourisme, sur la découverte et sur l’intériorité, et apprécié son style d’écriture et son humour. »

  • « J’ai mon voyage », récit d’un sédentaire, éditions Orizons.

dimanche 17 novembre a 15h/ LECTURE MUSICALE AUTOUR DE « J’AI MON VOYAGE » au cine de bussierre de la robertsau.

photo de @ Marc Meinau

Laurent Bayart proposera une nouvelle lecture musicale autour de son livre « J’ai mon voyage, récit d’un sédentaire », dans le cadre du salon « De la nature du livre » au Cine de Bussierre à la Robertsau. Il sera accompagné par son ami accordéoniste Fabien Christophel, compagnon musical de toutes les bourlingues !

  • salon « De la nature du livre », 155, rue Kempf, à la Robertsau, le dimanche 17 novembre à 15h. entrée libre.

LAURENT BAYART AU SALON DU LIVRE CINE DE BUSSIERRE A LA ROBERTSAU

Fidèle depuis sa création, Laurent Bayart sera présent les 16 et 17 novembre 2019 à la nouvelle édition du salon « De la nature du livre » qui aura lieu au Ciné de Bussierre à la Robertsau. Il présentera ses nombreux ouvrages ayant trait à la nature et notamment « J’ai mon voyage », récit d’un sédentaire car il est bien connu que l’invétéré voyageur est un sacré pollueur…Ode et culte du sédentaire qui cultive la terre et la respecte !

  • le 16 (après-midi) et 17 novembre 2019 au ciné de Bussierre à la Robertsau, 155, rue Kempf. Entrée gratuite.

LIVRE / LE VOILE DE TEHERAN OU LE DESTIN D’UNE FEMME EN MODE FEMININ SINGULIER.

Sociologue et psychologue, mais surtout connue comme romancière iranienne, vivant à Téhéran, Parinoush Saniee avait publié assez récemment La voix cachée. Retour sur un autre de ses livres, plus anciens celui-là, mais d’une brûlante actualité : Le voile de Téhéran (interdit de publication dans son pays) où cette femme exceptionnelle raconte la vie de Massoumeh, demoiselle puis épouse, prise dans l’étau d’une famille où les hommes décident pour elle, en la mariant de force. Récit poignant et haletant de plus de six cents pages, dans cet Iran dominé par l’omnipotent Reza Pahlavi, autrement dit le Shah et sa police politique la Savak qui pourchasse les opposants, en l’occurrence un mari fantôme, militant communiste et activiste qui finira par croupir en prison.

Puis, surgissent les Islamistes qui feront basculer l’empire persan dans un autre fondamentaliste et dictature. La femme étant toujours soumise à l’autoritarisme masculin et à ce code de l’honneur qui emprisonne ses héroïnes dans le carcan des traditions. Cette épouse, éprise de liberté, après avoir subi les humiliations a pris sa destinée à bras le corps : J’ai porté le tchador à Qum, j’ai porté le foulard à Téhéran, quand j’ai épousé ton père il n’a pas voulu que je porte le moindre hijab, puis la révolution est venue et j’ai dû porter un foulard et un manteau qui me descendait jusqu’aux pieds…

Aléas et turbulences de l’histoire où la passion amoureuse reste soumise au diktat et au poids des traditions qui font qu’elle ne pourra pas se remarier et vivre avec celui dont elle a toujours été fidèle et amoureuse : – Tout être humain a le droit de décider de sa vie. – Oui, bien sûr, Maman, c’est ton droit. Mais serais-tu prête à exercer ce droit au prix de l’honneur et de la réputation de tes enfants ? Encore un véto au bout du chemin…

Ce livre, d’une force remarquable, est un requiem pour cette liberté au féminin très singulier.

                                                                           @ Laurent BAYART

Le voile de Téhéran de Parinoush Saniee, éditions Robert Laffont, 2015.

CONTRIBUTION DE LAURENT BAYART DANS LE LIVRE/BIOGRAPHIE DE JEAN HUMENRY

La biographie de Jean Humenry rédigée par Nicolas Céléguègne, écrivain et chansonnier, vient de paraître chez l’Harmattan « Itinéraire d’un chanteur obstiné ». Livre somptueux et complet auquel j’ai eu l’honneur de participer – bien modestement – en racontant ma rencontre avec Jean Humenry. Si vous êtes à Paris, vous pourrez venir le 20 décembre à l’Espace l’Harmattan pour fêter la sortie du livre ! Bravo à l’écrivain marseillais Nicolas Céléguègne pour son travail remarquable.

  • « Itinéraire d’un chanteur obstiné » de Nicolas Céléguègne,, 25 Euros chez l’Harmattan. www.editions-harmattan.fr

https://www.editions-harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=64314

LIVRE / NADIA COMANECI OU LA ROUMANIE AU PAS DE GYM.

Fascinant et passionnant livre/récit sur Nadia Comaneci ou La petite communiste qui ne souriait jamais. L’auteure, Lola Lafon, tisse son imaginaire sur la vie réelle de cette (très) jeune championne roumaine de gymnastique au destin fabuleux qui affola l’ordinateur Longinesdu décompte des points lors des Jeux Olympiques de Montréal en 1976. Notée dix sur dix, phénomène rarissime ! Cette Lolita olympique d’à peine quarante kilos, écolière de quatorze ans à la silhouette de jeune garçon…pulvérise les statistiques qui la font entrer dans l’histoire du sport. 

Lola Lafon a choisi de remplir les silences de l’histoire et ceux de l’héroïne et de garder la trace des multitudes hypothèses et versions d’un monde évanoui. L’échange entre la narratrice du roman et la gymnaste reste une fiction rêvée…

Imaginaire certes, mais retranscrit, rédigé comme un reportage inspiré où elle décrit la (jeune) existence de cette Jeanne d’Arc magnésique.On découvre des personnages charismatiques dont ce fameux manager qui transformera la frêle fillette en machine à gagner des médailles d’or : le Hongrois Bela Kàrolyi. Née à Onesti, ville de Moldavie roumaine située au nord-est de Bucarest où d’aucuns diraient qu’une fois qu’on fait le tour de la ville, on n’a qu’à le refaire dans l’autre sens…Humour roumain toujours finement coloré.

Belle description de cette Roumanie dirigée par Nicolas Ceausescu, le Conducator fou (adulé pourtant par les dirigeants occidentaux de l’époque !). Il fit de Nadia l’emblème de la « réussite » de son pays. On assiste à cette étrange « révolution », puis la fuite de Nadia Comaneci qui suivra celle de son entraineur. A t’elle collaboré, participé à cette utopie collective ? L’auteure imagine et laisse planer l’ombre d’un doute ou d’une suspicion.

Mais l’histoire ne retiendra que cette étincelle virevoltante de fillette, égérie des poutres et des barres, qui posa l’étincelle de son talent dans les salles de gymnastique du monde entier.

                                                                       @ Laurent BAYART

La petite communiste qui ne souriait jamais, roman, de Lola Lafon, Actes Sud, 2014.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 80 / AU FEU LES POMPIERS, Y’A DES TETES QUI BRULENT !

@ photo de Némorin, alias Erik Vacquier.

Les villes sont rouge sang, des flammes embrasent des immeubles et des automobiles. On hurle au feu et à cet incendie qui lèche les corps, avant que les épidermes se couvrent de cloques et que les hommes soient noyés dans des rideaux de cendres. Disparaissent à jamais. Des hommes en rouge surgissent, en toute urgence, avec leur grande échelle et leurs longues lances pour venir cracher des puissants torrents d’eau… Apaiser les flammèches. Afin d’éteindre ces limons de brasiers ardents qui détruisent tout et que peut-être, d’autres ont allumés… 

Mais, que se passe t’il ? Des cailloux sont jetés sur leurs véhicules qui pimponnentpour venir sauver leurs contemporains ? Mais qui sont ces fourbes, ces fous,  pour leur  jeter ainsi des pierres enflammées ? Qui sont donc ces insensés ? 

Plus loin, une ambulance, floquée d’une croix rouge, pousse des cris stridents. Gyrophares tournicotants. Cette fois-ci, ce sont des  hommes en blanc qui viennent éteindre les incendies du corps. De l’hémoglobine qui embrase les noires blessures et le désespoir des vies menacées. Vite, vite…l’urgence chante l’humaine détresse. Mais, les mêmes apprentis de l’absurdité viennent – eux aussi – bousculer ceux qui viennent soigner et sauver…C’est à ne plus rien y     comprendre ? Que se passe t-il dans la tête de ces hommes qui semblent avoir perdu toute raison ?

Les sirènes hululent et plus personne pour les entendre, ni les comprendre. Non assistance à personne en danger ont-ils éructés, ceux-là même qui…

Mais qui donc éteindra l’incendie qui se propage dans la tête des fous et remettra un peu de lumière dans les yeux des aveugles ?

                                                                            @ Laurent BAYART

                                                                               

EXPOSITION DE PHOTOGRAPHIES A LA BIBLIOTHEQUE DE MUNDOLSHEIM OU 24 H ET UNE HEURE A LA PENDULE DE L’APPAREIL PHOTO DE MARC MEINAU/

@ Marc Meinau

C’est la saison 3 des pérégrinations photographiques de Marc Meinau à Mundolsheim. Et n’allez pas croire que Meinau rime ici avec Krimmeri, C’est bien – petit cours d’eau local oblige – au cœur de la Souffel et du Kochersberg que Marc a posé ses images en instantanées de poésie. 

Il nous avait déjà offert un incroyable tour de Mundo, arpentant minutieusement le périmètre (à la virgule kilométrique près !) de la commune, puis, une balade aérienne et bucolique sur la colline, avec notamment les parapentistes et autres assoiffés d’azur. Aujourd’hui, Marc, (dont la pendule est un peu toquée), nous offre 24h + 1 h à Mundolsheim, passées en juin dernier dans une champêtre déambulation au gré d’un village en fête, pétillant de lieux de rencontres, effervescent comme une bulle de champagne (ou plutôt de crémant !). Cet infatigable observateur, laboureur d’horizons, l’objectif en bandoulière, est parti pour une nouvelle quête, avide de surprises, de fantaisies, de paysages et d’improbables découvertes. 

@ Marc Meinau

Ainsi, Mundolsheim a sorti ses pépites pour cette journée mémorable où chaque habitant devient l’étoile d’une voie lactée dressée à la périphérie de Strasbourg. C’était un jour du mois de juin, le grand 8, plus précisément,  où notre ami alla se joindre à la liesse et aux nombreuses activités organisées à l’occasion de la « Fête de l’été », à la manière de notre Johnny Halliday national, il « alluma le feu » (en quelque sorte !) en compagnie des sapeurs-pompiers locaux, esquissa une ronde en pas de danse avec quelques adolescents, se mêla à la foule, non sans avoir au préalable fait son marché de fruits et légumes sur le parvis de la mairie. Puis, il se fit inviter à une « fête des voisins », comme quoi, notre Marc est devenu un vrai Mundolsheimois ! Après avoir participé à un apéro littéraire et musical, l’appareil photo en goguette en faisant valser quelques courgettes trompettes,  et devinez-où ? 

Au total, vingt-cinq heures ne furent pas de trop pour que notre cicérone vous dresse la carte d’une journée bien remplie à Mundolsheim !

Et le voilà qui vous invite à mettre l’heure exacte sur ses clichés. Une manière de se prendre au jeu. Et vous serez parfois surpris en découvrant la solution… A la bonheur comme disent certains ! Les aiguilles de l’horloge faisant foi, si ce n’est le clic du déclencheur de l’appareil. Souriez, vous êtes sur la photo !  

C’était un jour de juin de cette année, et l’été s’en souvient encore car il avait posé son soleil en épis d’or sur les pupilles de l’objectif de Marc.

                                                                            @ Laurent BAYART

* exposition photo 24 heures à Mundo de Marc Meinau, bibliothèque L’arbre à lire de Mundolsheim, durant tout le mois d’octobre 2019.