Il N’EST PAS D’HABITUDE NI DE BANALITE EN CHAMBRE A AIR/ BILLET D’HUMEUR / ACTE 13

La rouille de l’habitude n’existe pas pour l’observateur quotidien en chambre à air. Arpenter les pistes et autres bandes cyclables permet – pour celui qui est attentif – d’être émerveillé par des chromos ou petites aquarelles qui sont créés dans l’instantané de l’éphémère. Tous les jours, d’autres détails apparaissent, un peu comme si un trésor dévoilait parcimonieusement ses poussières d’or et autres miettes argentées. Rester la tête dans le guidon serait – à l’instar de ceux qui ont les oreilles obstruées par « des bouchons de musique » – refuser, quelque part, la beauté de l’instant et l’envie de communiquer avec son contemporain…

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Ainsi, chaque jour, de drôles d’aphorismes ou fables sont rédigés devant moi. Il suffit simplement de les lire et de bien vouloir déchiffrer le secret de leur signification. Cocasse parfois, en lisère des champs de maïs près de Lampertheim, d’apercevoir un chien attendant discrètement, campé sur le séant, que son maître ait terminé de satisfaire ses besoins naturels. En général c’est plutôt le contraire ! J’entends encore le bruit d’une pétarade en feux d’artifice, non loin du pont tournant de Vendenheim. Des centaines de corneilles ou corbeaux se propageant, telle une nuée de fourmis volantes, dans le ciel… Et puis, en milieu urbain, surprise du cycliste d’apercevoir tôt le matin des dames de petite vertu aux abords de la place de la Bourse ( ???). L’une me gratifia même d’un signe de la main…Oups ! Je me rappelais que de pareilles dames se trouvaient un jour en pleine cambrousse, aux abords des champs, non loin de Cora…L’hypermarché du charme en quelque sorte moins les caddies… Je pense aussi et surtout à ces inconnus qui me gratifient d’un salut complice ; bonjour qui me réchauffe le cœur, car l’indifférence régnant en souverain sur la bande goudronnée fait que des gens passent aujourd’hui sans prêter la moindre attention à l’autre.

Moi, avec ma bicyclette, j’aime envoyer quelques aubades de bonne humeur à ceux que je croise. Manière d’embellir la banalité du quotidien répétitif qui n’a d’habitude que ce qu’on veut finalement bien lui donner.

                                                                                                                     Laurent BAYART

Une réflexion sur « Il N’EST PAS D’HABITUDE NI DE BANALITE EN CHAMBRE A AIR/ BILLET D’HUMEUR / ACTE 13 »

  1. Bonjour Laurent
    certains écrivent l’instant par les mots , d’autres le couchent sur papier argentique
    Enfin d’autres encore pour l’éternité …un éclair …puis la nuit!Fugitive beauté dont le regard m’a fait soudainement renaître…mais pas à bicyclette
    Amitiés
    Françoise

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