LE BATELIER DU DANUBE DORT SUR LE PONTEAU…

                                    Pour Eric Baude, Sur une photo de Carmen Andreï, chez elle à Galati, avec vue sur le Danube…

                  Le Danube, tel un félin nonchalant, déambule au fil des paysages roumains de Galati, ancienne cité de Galatz. Des monts et des plaines se profilent à l’horizon en steppes de l’infini. Triangle des enchantements et carrefours des routes maritimes et fluviales. L’eau, langoureuse, s’écoule et laisse caresser l’onde de son râble par la coque des bateaux aux milles pavillons pavoisés. Ils s’en vont baguenauder jusqu’à la mer Noire, via le Delta. Magique Danube qui nous ensorcelle de sa grâce et de sa divine beauté. Ivresse de ce chant muet qui ravit et illumine notre âme de ses pépites d’eaux majestueuses. Des sirènes psalmodient la complainte et le cantique du fleuve dans le bréviaire des étoiles. Dieu a dû imaginer un paradis dans l’andante de ses rives. Les fées et les ondines, tels des bateliers, protègent ses berges et des gladiateurs armés de rets que sont les pêcheurs. De sa tour de guet, un chat jonché sur la tourelle de la hune d’un bateau observe le ballet des oiseaux/navires qui glissent sur le fleuve comme sur l’azur du ciel. 

Long filament limoneux, à l’image d’une clepsydre, le Danube offre au temps qui passe une aubade d’éternité.

Les pendules se figent dans leur cadran et les chats se délectent à regarder le fleuve ondoyer en caressant, de leurs vibrisses, le gouvernail des esquifs…

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        8 mars 2024

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