MARCHER DANS LES PAS (FECONDS) D’UN ENFANT…

                                            A Gustave qui m’accompagne sur la sente. (Photo Marie Bayart)

         Nous glissons sur le chemin plus que nous ne marchons. Dans la connivence des rencontres partagées de la forêt. Côte à côte, pas à pas, chaque foulée nous rapproche et nous raconte la sente forestière. Les années qui nous séparent ne sont que des parenthèses, de simples minuscules… L’essentiel est dans cette complicité de la seconde qui passe. La forêt chante et enchante les pérégrins qui cheminent. Petit garçon, tu émerveilles ma route et m’offres ta main, comme une canne de hêtre…Tout autour de nous des petits cerfs-volants papillonnent pour nous donner une aubade de printemps dans l’air bleuté. Bouffée de lumière au creux de cette cathédrale à ciel ouvert.

 Il fait déjà chaud, en ces derniers jours d’avril, pour celui qui marche et illumine le layon bordé de fougères et de quelques ruisselets. Autour de nous, les arbres sont des candélabres verts qui produisent de vivifiantes bulles de savon en milliards de particules d’oxygène. Les oiseaux poussent leurs trilles comme des petits chanteurs à la croix de bois. Chorale improvisée des clairières où jouent les hautbois et les violoncelles des chênes et des pins sylvestres.

Le bonheur, c’est de cheminer en ces instants échappés à la fuite du temps.

S’arrêter et prendre quelques miettes d’éternité, comme les coquillages du chemin de Compostelle, et s’imaginer pèlerins sans destination.

Mais avec quelqu’Un, tout au bout, pour nous attendre.

                                                               © Laurent BAYART

                                                30 avril 2024

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