MA TERRE, UNE HIRONDELLE BRUNE QUI VOLE EN RASE MOTTES…

          Sanctuaire comme une chapelle couchée par terre, mon jardin m’enivre et remplit mon âme de cette félicité qui vient des profondeurs du cosmos. A l’instar de ce proverbe chinois qui dit que la vie commence lorsqu’on se met à jardiner…Qui sait ? Labeur et besogne faisant de vos veinules de petites rivières de félicité qui coulent comme les ruisseaux bienfaisants et rafraîchissants de montagne. Cascadelles et rus qui frétillent en pulsation liquide dans le corps. Ivresse de se rafraîchir l’âme en côtoyant ce terreau fertile qui pose sa lumière dans mon corps. Jardin, telle une succursale du paradis où je chante les louanges de la genèse et découvre le bonheur de vivre profondément l’instant qui s’éternise. Le trait d’un sillon chante les graines couchées dans la fécondité du sol. Elles s’impatientent et veulent prendre leur envol vers le ciel.

J’attends l’enchantement de leur levée. Un cordeau de ficelle tendue, tel le fil de l’horizon, trace un trait droit dans le potager.

Ce simple rendez-vous suffit à remplir mon âme de cette joie qui psalmodie en moi sa musique muette. Ma bêche est un stylo qui court sur la page (encore blanche) de mon potager.

Le printemps s’est installé dans mon âme de jardinier.

© Laurent BAYART

                                                 2 juin 2024

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