Elle coule et s’écoule langoureusement dans les prés, entre les herbes et les champs, et court la prétentaine en jouant de l’arpège avec ses galets. Quelques poissons vagabonds se faufilent telles des andouilles à écailles dans une marmite d’eau vive. La Combeauté lutine, batifole et s’amuse entre les champs. Elle s’en va vagabonder au gré de son inspiration d’eau vive. Cette petite rivière est une fée qui enchante le Val de Joye. Dites donc, c’est encore loin la mer ? Semble demander une truite. Vous n’êtes pas rendue mon amie ! lui répond une rainette ! Quand vous passerez par Fougerolles, n’oubliez pas de vous affubler de quelques cerises à mettre sur vos nageoires comme un divin collier ! La goutte qui fait déborder le vase…avec un hic qui se termine en queue de poisson.
La Combeauté lutine et creuse langoureusement son chemin dans ce Val qui porte fièrement son nom.
Elle s’en va traverser quelques villages, frétille aussi jusqu’à Corbenay, la patrie de ma chère et tendre.
Ivresse de cette eau telle une courte poésie, haiku abandonné sur un coin d’herbe, telle une signature. A peine commencé elle offre offre déjà son dernier vers…
La Combeauté est bel et bien un poème qui traverse le Val d’Ajol.
© Laurent BAYART
20 août 2024