UN OISEAU NOIR TRAVERSE LE CIEL BLEU…

                                             Sur une photo de Nemorin, 

         Il faudra, un jour, réapprendre la grâce de croire encore aux chemins de l’ineffable. A se surprendre à lever la tête pour y admirer l’arpège du ciel et le majestueux cantique des étoiles. De blanche, la colombe a revêtu la soutane noire du pasteur. Mais le divin volatile n’en scande pas moins son chant d’espérance en mille trilles devant les drapeaux des patchworks de tous les pays de la planète. Tissus colorés qui portent en eux l’aiguillon des barbelés et le trait d’une barrière douanière. L’oiseau vole harmonieusement et traverse les nuées en proposant sa litanie de soleil à la cantonade. Il faudra bien se remettre à chanter au diapason de nos espérances disparues.

Croire toujours et encore en des lendemains meilleurs, voilà bien la destinée des hommes ! Les ailes des oiseaux sont des pages de livres qui battent comme des tambours sur le vélin-peau tendue de l’azur. 

Ils écrivent sur le drap du ciel ce qu’il reste d’amour à imaginer pour s’émerveiller de cette jubilation d’exister qui nous pousse à creuser des sentes dans les nuées.

Et s’enivrer d’azur afin d’ériger des cathédrales avec les briques légères des plumes de nuages.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                    12 octobre 2024

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