BILLET D’HUMEUR / ACTE 40/ ALEP VILLE MARTYRE

Est-ce ainsi que les hommes vivent / Et leurs baisers au loin les suivent/Comme des soleils révolus, s’interrogeait Louis Aragon et chantait Léo Ferré…A voir les images de cette apocalypse qu’est devenue la ville syrienne martyre d’Alep, on se demande jusqu’où va aller l’esprit destructeur de l’être humain. Cette cité qui ne ressemble à plus rien, qui n’est plus qu’un tas de gravats, de graviers, de béton fracassé, de bouts de ferraille, de poussière…de cadavres, de sang éparpillé…Des pluies de missiles se fracassent sur ce qui était encore une métropole avec des habitants (il en resterait 250 à 300.000  sur les 2 millions d’avant la révolution)…Surtout, on se demande jusqu’où va aller le pire ? On reste effaré devant l’étourdissant silence des politiques du monde entier…L’ONU ? Comme si la messe était déjà dite. Qu’il fallait faire table rase de tout cela… Qu’il n’y a plus qu’à attendre que la curée soit achevée, que le job des militaires soit effectué… Et puis, comme il en va pour toutes les guerres, la paix revenue, les cimetières bien remplis –repus même – on signera des accords, des protocoles avec de belles poignées de main chaleureuses devant des grappes de photographes accrédités et cætera.

Puis viendra le temps du business, des entreprises, des bâtisseurs, des hommes d’affaires, des contrats (juteux pour certains pays, les mêmes qui ont jeté l’effroi sur ces ruines ?) et l’on reconstruira sur cette dévastation. Les bulldozers des bombes étant déjà passés…C’est déjà ça de fait !

Est-ce ainsi que les hommes vivent ? …pour en arriver toujours là, on ne pourrait pas –finalement – faire l’économie de tous ces morts, ces blessés, ces vies foutues en l’air ? Proposer tout simplement la paix avant même la guerre ? Ce serait tellement plus simple et surtout plus…humain.

Laurent BAYART

30 septembre 2016

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