BILLET D’HUMEUR / ACTE 53/ VITE, VITE ET VITE…L’INDEMNITE KILOMETRIQUE VELO !

On nous a raboté la jante à l’annonce de cette merveilleuse et géniale « Indemnité kilométrique vélo », permettant aux salariés utilisant leur bicyclette pour se rendre au boulot de bénéficier d’une petite manne financière. Outre le fait de rembourser un peu les frais d’entretien de leur monture, celle-ci aurait permis de faire transpirer les ex-automobilistes et d’(es)souffler les futurs cyclistes. Et plop…une crevaison lente a fait oublier cette belle mesure qui n’a – nous apprend-on – quasiment jamais été appliquée et proposée par les entreprises. Quel flop ! On apprend ainsi que, seules 85 structures (soit 0,5% des actifs !) ont mis en place cette super mesure pour le bien-vivre, la santé et l’équilibre des employés, contre l’engorgement des routes et cette pollution qui ne cesse de broyer les poumons des citadins. Bref, un sacré coup de pompe donné aux déplacements cyclistes urbains et quotidiens et un camouflet pour cette politique de véritable transition énergétique ! Car le vélo c’est – n’en doutez pas – la solution à beaucoup de problèmes. D’ailleurs, cyclistes, vous le savez autant que moi, il suffit de faire tourner les jambes sur les pistes cyclables pour que chaque problème trouve sa solution et que se délassent les inextricables nœuds des interrogations… On ne dira jamais assez l’incroyable pouvoir d’un dérailleur et la force salvatrice du noir cambouis sur nos existences.

Ainsi, voilà que le gouvernement souhaite reprendre le guidon et rendre obligatoire cette mesure destinée aux salariés des entreprises. Objectif visé : passer, en quatre ans, de 700.000 à 1.400.000 d’usagers en chambre à air qui se rendent au boulot. On sait, aujourd’hui, que 70% des déplacements de moins de 5 kilomètres sont effectués en voiture…Deux études, dont une menée aux Pays-Bas où ce type d’indemnité existe depuis 1995, ont permis de constater que la réduction des arrêts maladie pouvait aller jusqu’à 15%…

Autant dire qu’il faut vite, et même très vite, appliquer – à grande échelle – cette mesure qui offrira un panel de bienfaits à tous les cyclistes ! Et puis, peut-être arrêtera t’on enfin de faire couler des tonnes et des tonnes de bitume sur les terres cultivables et les champs, afin de les transformer en routes !

Juste une petite exception pour les fines (et peu dispendieuses) bandes et pistes cyclables où le temps passe décidément moins vite, les oiseaux et les chats farnientent et les hommes devenus cyclistes prennent loisirs d’aller –guillerets – à la rencontre de leurs contemporains, en se disant Bonjour !

Eh, vous avez déjà vu des automobilistes se faire un petit coucou de la main ? A part des doigts et autres bras d’honneur, bien sûr…

Laurent BAYART

 

 

 

 

2 réflexions sur « BILLET D’HUMEUR / ACTE 53/ VITE, VITE ET VITE…L’INDEMNITE KILOMETRIQUE VELO ! »

  1. Bonjour Laurent,
    Merci pour ton billet toujours plein d’humour! Et souvent l’humour s’allie à la sagesse.
    Tu le sais sûrement je ne suis pas un adepte du vélo, et d’ailleurs j’utilise plus souvent le mot bicyclette car je suis un inconditionnel de Montant. Bon la bicyclette, ou le vélo, comme tu voudras, moi ça m’épuise moralement, un peu physiquement aussi. Alors quand ca monte, je descends et quand ça descend je monte. Tu auras compris que c’est sur la bicyclette! Moi, je préfère la marche à pied. Pas seulement sur les chemins qui mènent à Compostelle mais aussi en ville sur les trottoirs, et bien entendu sur les chemins de randonnées. Tiens, pas plus tard que le 25 decembre, mon epouse et moi, sommes partis marcher le long du canal qui longe la Moselle. Nous étions seuls ou presque. Peu de cyclistes, et peu de marcheurs. Nous avons rencontré …. des herons. Stoppant notre marche nous les avons observés, jouant à qui restera le plus longtemps immobile. L’un d’eux nous a même donné une belle leçon de nature: nous ayant vu arriver il avait gentiment voleter quelques mètres plus loin, histoire de savoir à qui il avait affaire. Constatant notre envie de partager une leçon de chose et de notre volonté d’en apprendre sur la nature, il avait de nouveau voleté vers nous, s’arrêtant droit, le cou dressé et le bec tendu. Une vraie fleur de strelizia. A mon avis, c’était un héron lettre, qui connaissait les bons auteurs si tu vois qui je veux dire. Et, il fait semblant d’être indifférent… Soudain, le bec plonge dans les herbes hautes et ressort tenant dans un étau un petit mulot. Notre héron fort de sa prise, tourna casaque, étendit ses ailes et s’envola au-dessus des eaux calmes pour gagner l’autre berge, nous laissant réfléchir a notre sort de marcheur et à notre méditation sur la fable racontant l’histoire d’un animal emmanche d’un long cou.
    Pour revenir à ton propos, j’ai demandé à des députés En Marche que je croyais de mon côté, vu leur intitulé, d’inscrire dans la loi de finance une mesure pour favoriser la marche à pied. Peine perdue. Je n’ai pas obtenu de baisse de la TVA sur les lacets et encore moins une déduction fiscale.
    Tu vois, bicyclette, vélo et chaussures de marche nous restons les oubliés de la République.
    Bonnes fêtes quand même.

  2. Merci Michel pour ce petit texte ! Vélo ou bicyclette : qu’importe le flacon, pourvu qu’on…et bravo pour la marche qui permet d’apprécier à vitesse humaine les belles choses du paysages et les rencontres impromptues. Belles fêtes…en marchant !

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