LIVRE / ERIC GENETET OU « TOMBER » SUR LA TERRE BATTUE D’UNE VIE…

J’avais aimé et découvert l’écriture singulière d’Eric Genetet dans « Le fiancé de la lune », musicalité dans le phrasé littéraire des notes de jazz. Ce livre, au titre laconique, « Tomber » raconte le ralenti d’une chute, comme un dribbleur qui se fait « sécher » dans la surface de réparation, là où il est question de foot alors que cet ouvrage a pour décor la finale mythique de Roland-Garros entre Yannick Noah et Mats Wilander, en 1983…Histoire d’un couple en chute libre et d’un petit garçon dyslexique (quelle belle couverture qui exprime cet embrouillamini, sens dessus, sens dessous !). Errance de ce gamin qui traîne ce match de tennis et le naufrage d’un père abandonné à ses pschitt d’alcoolique. Justesse de ce vagabondage de mots et de ce môme qui raconte le séisme dont il est l’épicentre : Je n’en peux plus de vivre avec les cris que je ne pousse pas, ou encore : Mes parents m’aiment d’un mauvais amour, un amour avec des fautes de frappe, un amour pour dyslexique…Match à trois qui se déroule jusqu’à l’ultime dramaturgie d’un dernier set, manière de délivrance. Beauté d’un texte qui a connu un vif succès à sa parution. Et le dénouement, la chute, comme on dit dans la littérature, est une manière de smash envoyé à la destinée. Le sport constitue souvent le dur apprentissage de la vie…

@ Laurent BAYART

Tomber d’Eric Genetet, Editions Heloïse d’Ormesson, 2016.

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