BILLET D’HUMEUR / ACTE 97 / JOURS HEUREUX DANS LE JARDIN

          Pendant que je travaille « d’arrache-pied » dans mon jardin, les oiseaux qui m’entourent me gratifient d’un concerto en flutes à bec. Le printemps réveille les mélomanes à plumes qui s’ébrouent comme de guillerets feux follets. Parfois même, une corneille ou une mésange se pose près de moi. Confidences d’ailes complices chuchotées dans la conque de mon oreille. J’ai même vu filer, comme un mirage, un merle transportant quelques brindilles de lilas, parfumant l’air à son passage. Gourmandises d’oxygène vivifiant qui me fait oublier la pesanteur du confinement dans la maison. 

Je suis en extérieur/jour dans le potager. Ravissement de ces instants précieux à croquer l’éphémère et savourer la seconde qui se pose langoureusement. La terre me chante la romance du labeur qui fait psalmodier la sueur le long de mon corps. Violoncelle dégoulinant et ruisselant d’un mince filet d’eau, telle une source bienfaitrice. Le jardin est une façon de salle de sport, en fenêtres grandes ouvertes sur un ciel azuréen et son bulbe de soleil rouge. J’aperçois un insecte lambda faire du rameur, un lézard s’adonner aux bienfaits d’un vélo elliptique, une fourmi  courir frénétiquement, une serviette éponge autour du cou, sur un tapis de course, tandis qu’un lombric tortille son corps d’athlète en faisant de la musculation…ventrale. J’ai même aperçu un chat de gouttière s’abandonner à l’agitation physique en s’octroyant quelques « pompes » avant de s’écrouler en tapis de poils sur une motte de terre, terrassé par les affres du sommeil. Les zzz d’une sonate en sieste majeure s’échappant de son museau…Quant au jardinier, pas de repos pour le spartiate/maraîcher de cet espace vert, le voilà qu’il s’attelle à bêcher son jardin, son dos tel un stradivarius voulant à tout prix éviter la fausse note du tour de rein.. 

Oui, qu’on se le dise, le jardin est une vaste et aérée salle de gymnastique !

Plus tard, en avançant dans la saison, les salades, haricots, courgettes, concombres ou autres potimarrons prendront  eux aussi leurs abonnements, mais là, il s’agit d’une autre histoire…

Celle des anneaux olympiques de l’assiette.

                                                          Copyright : Laurent BAYART

                                                                       21 avril 2020

3 réflexions sur « BILLET D’HUMEUR / ACTE 97 / JOURS HEUREUX DANS LE JARDIN »

    1. Coucou Brigitte,
      mon tracteur étant en panne (ah ah ah…)je me suis mis à commencer à bêcher la terre.
      Pour l’instant, j’ai semé des salades qui poussent bien et montrent leurs oreilles…ainsi
      que des betteraves, persil, basilic…Trop tôt pour les haricots en attente. Et
      hier, commencé à faire des plants : choux, courgettes (en mode trompette), etc…

  1. ton agendda est bien remplie: le jour de mon anif j’arrive au rdv de la brasserie… Val – heureuse? pour une lecture et un verre

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