BILLET D’HUMEUR / ACTE 102/ LA PLUIE « CONFINE » L’EAU SUR LA VITRE

L’autre jour, les nuages ont joué un ballet aérien en mode arrosage intensif. Staccatos et bourrades de vents en grains de pluie de haute densité de vibrations. Des gouttes d’eau, en lutins de flaques venues du ciel, se sont invitées sur les parois des vitres de la maison. Voici qu’elles ont dessiné une bien curieuse et surprenante carte de la météo du jour. Pas folichon ! Arabesques multiformes qui s’écoulent et gouttent, figées sur la surface de ce miroir/fenêtre. Multitudes de cotillons translucides et liquident qui s’accrochent à ce paysage, œilletons de grésil qui fixent le proche voisinage. Elles sont belles et vivaces ces instantanées de printemps grivois qui se prennent à raconter leur histoire d’eau. Erotisme fluvial en mode imaginaire.

Moi, j’aime entendre et regarder postillonner la pluie sur les carreaux. Porte-voix des nuages qui filent dans le ciel à toute berzingue, poussés par la turbulente brise rebelle, comme des cerfs-volants, dont le bout de ficelle aurait craqué. Les mains d’un enfant les ont laissé filer…comme on jette une bouteille à la mer.

La pluie est restée « confinée » sur la vitre. Elle prend le tempo de l’actualité, avant de repartir pour les lointains. Le soleil ayant passé son sèche-cheveu sur l’éphémère existence  de ces gouttelettes désormais évaporées. 

Elle semble cependant avoir dactylographié un sibyllin message sur la feuille de la vitre. Hiéroglyphe que je suis bien incapable de déchiffrer. Il faudrait un Champollion en parapluie et sa grenouille savante pour me dévoiler le secret de ces mots en gouttelettes d’alphabet.

Qu’a voulu me dire la pluie ?

                                                           Copyright : Laurent BAYART

Laisser un commentaire