BILLET D’HUMEUR / ACTE 165 / GARE…AUX TROIS MOUSQUETAIRES !

C’était un jour à la gare de Haguenau, trois petits, scotchés au parapet d’un pont observaient un train en partance…Leurs regards noyés dans l’ivresse bleue d’une petite ligne d’horizon en mode travées de rails. Longues lignes droites qui s’en vont vers Strasbourg et même plus loin, en direction du sud : Sélestat, Colmar, Mulhouse, Marseille…la mer… Magie de l’évasion et de cette envie de partir sur les voies ferrées comme les voies lactées du cosmos. Désir de voyage et de liberté pour ses aficionados de la couche culotte. Des billes dans les yeux, mais sans billets dans les poches… Les trois enfants regardent le train s’en aller…Que c’est beau un autorail qui glisse sur son chemin de fer ! Et le conducteur de pousser un trille de connivences en forme de klaxon tintamarresque, histoire de leur faire un petit clin d’œil au passage. Coucou du cheminot aux enfants qui cheminent haut…

Trois gavroches à la gare de Haguenau. Il suffit de rien du tout pour faire rêver les gamins.

Quelques étoiles accrochées à des wagons, une station où les gens vont et viennent, transhumance du quotidien et ce pont, comme un observatoire ou un phare érigé face à l’immensité de l’océan où se joignent et rejoignent les routes des bouts du monde. L’Amérique des confins et de l’imaginaire ? Terra incognita et finistère ?

Enchantement d’une gare qui fait encore rêver les enfants…mais aussi les adultes qui les scrutent avec des fourmis dans les poignets qui tiennent leurs bagages brûlants…

Leurs tickets dans les mains qui font des étincelles de feux d’artifice.

                                                              © Laurent BAYART

                                                19 avril 2021

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