A Camille,
En herbes folles de toison d’or, les cheveux de Camille dansent une bossa nova endiablée en l’honneur d’un peigne orphelin qui chercherait son Figaro émérite. Beauté sauvage de l’instant en ivresse de liberté. Lumière en liturgie de clarté vagabonde. La petite fille est une gerbe de fougères et de fleurs en goguette de blé, à l’effigie d’un soleil coquin et taciturne. Crins de chevelure qui dessinent des arabesques et esquissent quelques bouclettes diablotines sur sa tête. Un serre-tête peut-être ? Un bandeau, une queue de cheval ou des élastiques ? Diantre, Comment domestiquer ce petit champ fauve qui effarouche le quidam ?
Plus loin, des ciseaux font des ronds de jambe et écartent leurs lames tels des compas de géomètre.
Comme une menace de sécateurs sur l’exubérance d’une haie qui fait chanter les oiseaux, ta crinière est une symphonie écrite sur une invisible partition.
Le magistère/chef d’orchestre a perdu sa baguette…
© Laurent BAYART
10 janvier 2022