LA SIGNATURE DE MA SOIF.

         Les mots ont soif et s’offrent une petite pause détente. Bière d’encre pour rassasier le feu de la syntaxe, l’incendie du vocabulaire et de la grammaire. Houblon noir qui se fixe sur les feuillets de l’imaginaire. L’alphabet s’encanaille joyeusement et se concocte des ivresses calligraphiques. L’inspiration baguenaude nonchalamment au bout de mon stylo/stylet. Ecrire pour voyager debout, toujours en instance de fuite et de vagabondage. Sur ma table défilent des mondes à inventer. J’écris comme un noctambule illumine ses nuits et un funambule dame son fil, farté de ses pas d’équilibriste.

Pendant ce temps-là, les feuilles se remplissent d’un désir d’encre.

Et mon verre à l’image d’une clepsydre s’avère orphelin de son divin breuvage. 

Ma soif est rassasiée. Mon inspiration apaisée.

Au bas de la page, comme un stigmate sur un verre, la signature de mes lèvres…

                                                                          ©Laurent BAYART 

                                                                              14 janvier 2022

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