CASCADE ET OMBRES FURTIVES DANS LA FORET.

photo Marie Bayart

Jubilation de la cascade qui vient faire chanter les fougères et les ronces de la forêt. Des filets d’eau vive fusent entre les pierres et les rocailles habillées de mousse comme une rouille minérale. L’humus des sapins constitue un épais tapis moelleux qui exhale les odeurs de la terre et de l’indicible. Quelques cèpes, giroles et autres pieds de mouton ont chaussé leurs palmes afin de taquiner un aréopage de truites buissonnières. La sylve se retrouve hantée par quelques ondines et lutins cueilleurs de bluets et de mûres sauvages. La musique du torrent propose sa symphonie en chute mineure. La nature offre sa magie et rend grâce à ses divinités domestiques.

Dans les broussailles, l’ombre fugace d’un cerf ou d’un sanglier vient poser sa signature déambulatoire sur ce paysage de verdure.

Plus loin, un claquement sourd se fait entendre. Un chasseur en treillis tente de remplir son havresac. Il se rend au supermarché de la forêt, avec son caddie/gibecière, le fusil en bandoulière et fait la queue au rayon viande.

Mais personne pour le servir. Il n’a pas pris de ticket.

Un chevreuil magasinier lui demande de faire la queue comme tout le monde…

Aujourd’hui : promo à deux balles.

                                                         © Laurent BAYART 

                                                                                      24 janvier 2022

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