LIVRE / TOUT LE BLEU DU CIEL POUR NOUS NOYER DANS L’ESSENTIEL.

Merci à Brigitte Picand de m’avoir fait découvrir ce livre !

         C’est un pavé (et parfois, la plage se trouve juste en dessous, ou du moins, le ciel !) de 830 pages, roman initiatique (d’ailleurs, Paulo Coelho y est souvent cité) comme un chemin, avec certes, quelques longueurs et répétitions, mais ce livre est – tout de même – un joyau, une petite merveille. Et parfois, il est bon de se laisser guider par une narration si puissante, singulière et originale. Récit dans lequel on y parle méditation et « pleine conscience » en envolée mystique.

L’histoire ? Un jeune homme de 26 ans, « condamné par un Alzheimer précoce (eh, oui, ca existe !), souhaite prendre le large pour un ultime voyage ». Emile pourrait mariner à l’hôpital, avec une batterie d’essais cliniques, jusqu’à la fin de ses jours, mais préfère se payer un ultime road-trip avec un camping-car dans les Pyrénées. Voilà qu’il lance une annonce afin d’avoir une personne qui pourrait l’accompagner pour cet ultime voyage. Et voilà que Joanne, surgie avec ses parts d’ombre et ses bagages bien lourds…

Mélissa Da Costa raconte, avec simplicité, ce retour à la vie et cette envie de mettre une majuscule dans un point final.  C’est magique, magnifique et sublime. Comment tu as attrapé ça ? – Je n’ai rien attrapé du tout. C’est une maladie orpheline génétique, c’est tout. Et les voilà partis, en couple dépareillé, Joanne devenant épouse et tutrice avant que son improbable mari ne perde le fil de sa mémoire, black out de plus en plus fréquent, et retour vers le passé…Rencontres pleines de tendresse et rendez-vous avec un enfant mort noyé qui revient pour enchanter ce voyage et dénouer les inextricables fils qui les retenaient. Il remplissait des pages et des pages de bleu. Rien d’autre que du bleu. On ne sait pas si c’était le ciel ou la mer qu’il dessinait…Cet enfant disparu, fantôme fécond, qui chante le silence de l’au-delà. Le noir du deuil laissant la place à l’immensité du bleu. Epoustouflant.

Ce livre est une ode à la vie et à l’existence, à ce chemin étranglé qui mène jusqu’au ciel : Si nous pleurons parce que le soleil n’est plus là, nos larmes nous empêcheront de voir les étoiles.

Et, notre destin n’est-il pas de les regarder à jamais ?

                                                                        ©  Laurent BAYART

Tout le bleu du ciel de Mélissa Da Costa, Libraire Générale Française, 2020.

2 réflexions sur « LIVRE / TOUT LE BLEU DU CIEL POUR NOUS NOYER DANS L’ESSENTIEL. »

Laisser un commentaire