LA LUMIERE FINIRA BIEN PAR ENTRER PAR LES PAUPIERES FERMEES…

photo d’Alain Tigoulet

          Les temps glissent vers l’incertitude, l’obscurité a renversé sa palette sur nos rétines de fauves. Nous voulions tant un monde meilleur où le soleil pouvait jouer ses andantes à chaque instant. Des cloportes armés sont venus jouer le bal musette de l’apocalypse sous nos fenêtres. Nous vivions d’insouciance et de fantaisie, mais nous ne savions pas qu’il suffisait à des fous d’appuyer sur un bouton pour rendre le soleil borgne. Un monocle sur son œil rouge flamboyant. Des crayons aux mines bien taillées se sont dressés vers l’horizon, missiles de destruction comme si on voulait nous annoncer la fin du monde. Je croyais que les arbres et les fougères étaient plus forts que ces ombres menaçantes couleur kaki ! Des ogives nucléaires sortent de leurs fourreaux métalliques et menacent nos existences. Les nuages joufflus et cotonneux ne veulent pas de leurs particules et scories atomiques. Pourquoi toujours cette danse de Saint-Guy absurde et non pas la promesse des étoiles et des novae ?

Mais la lumière du soleil continue de se faufiler entre les persiennes.

C’est une espérance… chantait Jean Humenry. 

Moi, je veux croire encore au soleil, comme un tournesol planté dans du sable, un bouquet de coquelicot en plein désert de Gobi et un sourire sur l’adresse de l’absence. 

Les anges se sont déguisés en colombes pour venir rouvrir les paupières de nos volets…

                                                               © Laurent BAYART

                                                                        27 août 2022

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