LIVRE / LES DELICES DE TOKYO OU ET SI L’ESSENTIEL SE SITUAIT DANS LA GOURMANDISE D’UNE PATISSERIE ?

          Les Dorayaki, ça vous parle ? Ce sont tout simplement de délicieuses pâtisseries japonaises réalisées avec de la pâte de haricot. Ce livre intitulé « Les délices de Tokyo » en parle avec tendresse et gourmandise. Ouvrage de Durian Sukegawa qui avait été adapté pour le cinéma par Naomi Kawase, primé à Cannes, constituant une sublime et délicate ode à la cuisine et à la vie. J’avais eu le bonheur de voir ce film lors d’une édition du Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul, un régal pour les yeux et un cantique de plénitude et de beauté.

Histoire de cette vieille dame Tokue, aux doigts mystérieusement déformés (maladie de Hansen) qui « écoute la voie des haricots » et se fera embaucher dans sa boutique par Sentarô qu’elle considère un peu comme son fils…

L’attitude adoptée par Tokue envers les haricots était étrange. Elle approchait son visage des azuki. Tout près. Exactement comme si elle envoyait des ondes à chaque grain.  Et plus loin : Les oiseaux qui viennent au Tenshôen, les insectes, les arbres, les plantes, les fleurs. Le vent, la pluie et la lumière. La lune. Tous possèdent leurs propres mots, j’en suis convaincue…Outre cette très belle histoire entre un jeune homme et une vieille dame qui transporte ses secrets avec elle, il y a cette liturgie de l’ineffable et de l’invisible qui enchantent nos existences et ce culte de l’écoute à l’adresse de chaque choses, aliments ou petits organismes qui en fait un livre initiatique et magique, une grande symphonie de lumière et d’amour.

                                                                                 Laurent BAYART

  • Les délices de Tokyo, roman, de Durian Sukegawa, Albin Michel, 2016.

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