UN JOUR DE JANVIER DANS MON JARDIN POTAGER…

          Ivresse du labeur hivernal dans mon jardin potager. Travailler le 3 janvier, et besogner la terre qui chante étrangement au diapason de mes muscles, constitue une surprise de taille (haie) ! Étrange printemps qui vient jeter ses graines de douceur, avec un soleil qui rayonne comme un pinson sur une branche. Ou bien s’agit-il d’une hirondelle qui invente son propre printemps, faisant (déjà) fi d’un calendrier trompeur ? Je bêche et fais chanter ma terre qui m’offre un rendez-vous impromptu. Ce jour de janvier, je vois même, les yeux écarquillés, un papillon, les ailes en quadrichromie, esquisser des arabesques dans le ciel. Du jamais vu ! Des perce-neiges montrent leurs museaux de fleurs blanches. Je suis abasourdi. Knout out debout.

Aujourd’hui, le monde a la tête à l’envers. Ma fourche-bêche est un stradivarius qui joue sur les partition des mottes de terre.

J’aime le printemps lorsqu’il arrive à l’improviste dans mon jardin.

Mes salades dressent leurs oreilles, elles aussi, vaguement goguenardes.

Ma bêche représente un thermomètre qui affiche la température de la glèbe. Le malade va-t-il s’en sortir ? semble me demander un merle qui a endossé la blouse blanche de l’infirmière. A moins que cela soit une fauvette ? 

Le printemps a mis le tapis du jardin en accordéon…

                                                               © Laurent BAYART

                                             4 janvier 2023

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