LIVRE/ LA YOURTE, EN MODE CHAMANIQUE, D’UN ECRIVAIN QUI VIENT DES STEPPES DE MONGOLIE.

          Les voix, sous forme de littérature, nous provenant de Mongolie sont rares. Galsan Tschinag est l’une d’elle, totalement atypique, cet écrivain a passé de nombreuses années à écumer le vaste monde avant de revenir vers son peuple de nomades du Haut-Altaï ; les Touvas. Séjournant aussi en Allemagne, il a commencé à écrire dans la langue de Goethe ! Et voilà que je tombe sur un de ses ouvrages simplement intitulé « Chaman » qui résume peut-être son singulier parcours initié par les voies de l’invisible et ses rêves (souvent) prémonitoires. L’auteur nous confie que chaque être humain est le rêve d’un être supérieur. Il suffit que celui-ci se réveille, là-bas, pour qu’une vie humaine s’achève ici. Plus loin, prenant exemple de l’eau qui gèle et de ses cristaux, Tschinag affirme : la goutte ronde reparaît. La mort n’est qu’un état transitoire. L’emblématique yourte photographiée en couverture constitue le cosmos de cet univers de pérégrins : Ce que les chameaux transportent, c’est notre logis, notre yourte, sans doute inspirée des nids que construisent les oiseaux. D’ailleurs, il écrit un peu plus loin que les chameaux comptent parmi les animaux au souffle froid ? Et ne peut donc faire l’objet d’un cadeau ! 

Nous traversons ce livre, dense et rempli de souvenirs et de récits, comme sa première rencontre avec le Dalaï-Lama ou sa scolarité durant les années staliniennes avant de reprendre le mode de vie traditionnel nomade.

Beauté de ces paysages en caravanes itinérantes, tout au long de cet infini des steppes où même le plus rapide des chevaux ne peut rattraper un mot prononcé !

                                                                             Laurent BAYART

  • Chaman de Galsan Tschinag, éditions Métailié, 2012.

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