Incroyable et improbable Dordogne qui offre de la poésie en images aux quatre coins de ses paysages pittoresques. Ainsi, à Brantôme, qualifié de « Venise du Périgord », édifié autour de son magnifique et magistrale abbaye, enfoncée dans la falaise, le touriste lambda aperçoit dans le cours d’eau appelé « Dronne » une échelle fichée dans l’eau…Homme grenouille de passage ? Trait d’union entre la terre, le ciel et l’eau ? Escabeau pour rainettes météorologues ? Mille questions qui taraudent l’œil du poète-touriste. Finalement, il semblerait que cette scala ait été installée pour le bateau touristique –tout rustique – qui écume cette eau truffée d’algues.
Qu’importe après tout, l’essentiel étant la poésie de cette échelle qui semble jouer la pagaie ou la rame pour une gondole imaginaire dans cette Venise où les gens se baladent avec leurs masques en sautoirs, mais il ne s’agit pas là d’un carnaval, sinon celui du coronavirus…déguisé en promeneur !
L’ombre perdue ou plutôt…pommée dans mes pensées. Un plateau d’abondance m’incite à croquer le fruit (défendu ?). Y-a-t-il un serpent pour jouer les tentateurs ? Et Eve, que fait-elle ? J’imagine qu’elle prépare les pépins…dans l’atelier du paradis. Mes pensées vagabondent et se voient déjà en train de bouillir dans une marmite pour devenir compote. Où sont passées les lucarnes de mes yeux ? La lumière s’est éteinte.
Un diablotin, haut comme trois pommes, telle la sorcière de Cendrillon veut me faire glisser son poison (d’avril ?) sur ma langue.
Mais voilà que je m’égare et ferme le commutateur qui se trouve en haut, à droite du cliché.
La photo devient noire et ma silhouette a pris la poudre d’escampette, en emportant quelques pommes au passage…
De fil en aiguille, drôle de conversation muette entre Inima le chat et Robin (des bois qui n’est pas, fichtre, le diable !). Museau et truffe en mode connivences. On se partage et scrute, tels des amis de Facebook, le « profil ». Chien et chat se risquent un regard langoureux près du « parloir» de la fenêtre. Echange furtif entre animaux à quatre pattes.
–Veux-tu jouer avec moi ? –Non mais ! Au chat et à la souris ? Pendant que tu y es !
– Tu veux un coup de griffe sur le pif ?
Le photographe observe la scène et finit par tirer le rideau de la fenêtre.
N’manquerait plus qu’un oiseau passe par là…pour poser un cuicui entre miaou et waouaf waouf !
La Meinau à Mundo, la rime est belle mais non, je ne parle pas de ce quartier emblématique de Strasbourg en mode footballistique, mais de l’ami photographe Marc Meinau qui vient nous proposer sa quatrième saison de ce tour de Mundolsheim, initié voici donc déjà 8 ans. Marc arpente le cadastre enchanté de la commune jusqu’aux limites extrêmes des terra incognita pour y nous émerveiller de ses petits clics où il fait s’envoler un oiseau magique et observateur de son appareil photo !
Ainsi, connaît-il notre commune comme sa poche y dégottant chaque fois quelques petites merveilles dans le fourmillement des détails de la poésie du quotidien et de ses enchantements. Symphonie de verdure, sonate de fleurs, marguerites en goguette, tournesols qui lutinent dans les champs en ivresse végétale, nefs des églises protestante et catholique qui jouent des gammes dans le ciel, grande roue qui tourne comme une oriflamme dans la nouvelle zone commerciale, vergers et pommiers telles des notes de musique posées dans l’ivresse champêtre et bucolique, colline inspirée où les ailes volantes s’envoient en l’air dans un tourbillon céruléen, paysage chamboulé et chantourné qui chante sous l’objectif du poète des images, à coup de grand angle et de zoom…
Cette année, voilà que Marc met en lumière la nature, présente étrangement dans les lisières de la ville, l’homme y laissant son empreinte, sa présence muette voire invisible. Sigillé comme on paraphe un tableau en bas de la toile.
Ce nouveau tour de Mundo est comme un petit tour du monde qui vient nous rappeler, avec bonheur, qu’il ne sert à rien de courir le vaste monde si l’on ne connaît pas les trésors qui se trouvent à portée de nos paillassons.
Merci, Marc, de nous donner envie de nous évader dans notre propre maison. Il a simplement ouvert les fenêtres et a pris son bâton de pèlerin qui se termine par un œil de verre photographique.
Chemin de Compostelle où la licorne, emblème de la commune, a remplacé le coquillage mythique…
Oui, Mundo rime désormais avec Meinau, mais en version Marc…
En symphonie de verdure, les vignes sont les ballerines des coteaux. Les grappes de raisin attendent (imp)patiemment la chorégraphie des hottes des pères Noël vendangeurs (vents d’ange). Les tonneaux et les fûts s’apprêtent à les recevoir dans l’abri douillet de leurs caves. Doux serments en sarments fabuleux (bulleux). Les divins ciseaux sont à l’affût, tels des Figaro un peu titubants. L’ancestrale fête de la céleste cueillette va pouvoir commencer. On attend les trois coups et le lever de rideau. Une armada d’hommes de main va venir faire chanter et dépouiller les vignes de leurs porte-monnaie qui regorge de suc et de sucre liquides. Ivresse des futures bombances et des réjouissances de Bacchus en cette fastueuse dramaturgie.
Plus loin, une bouteille attend son liège, tandis qu’un tire-bouchon rêve de lever les bras en signe de victoire.
Le vin, ambroisie des dieux, comme une hémoglobine blanche ou rouge va venir enchanter la voie lactée des humaines destinées.
En attendant, les collines enchantées de treilles se languissent de l’andante des pianistes vendangeurs. Que la musique des sécateurs commence enfin !
Eternelle question : faut-il avoir peur de la Chine ? Force est de constater que ce pays-continent semble avoir pris le leadership d’un monde où la géopolitique a été bien malmenée ces dernières années, notamment avec la pandémie qui a mis les économies mondiales sens dessus sens dessous. Jean-Pierre Raffarin, ancien premier ministre, représentant spécial du ministre des Affaires étrangères pour la Chine, nous offre sa vision et sa connaissance de ce pays monumental qui continue à attiser les peurs et les fantasmes par la démesure qui l’habite dans tous les domaines. Il cite le proverbe allemand : La peur rend le loup plus gros qu’il n’est et nous rappelle que, jusqu’à la moitié du XIXème siècle, la Chine était le centre du monde asiatique. Zhongguo, son nom en chinois – qui signifie « le pays du milieu ».
Ainsi, l’auteur nous confie qu’au cours de ma bonne centaine de voyages en Chine, j’ai toujours noté que les Chinois nous connaissaient mieux que nous ne les connaissions. Jean-Pierre Raffarin nous livre les fruits de son analyse et fustige la lourdeur/pesanteur de nos institutions, voire notre immobilisme, en prônant un « principe d’initiative » face à notre sacro-saint « principe de précaution ». Notre mandarin rappelant aux lecteurs sceptiques que selon la Banque mondiale, elle a enregistré l’expansion soutenue la plus rapide de l’histoire et a sorti plus de 800 millions de personnes de la pauvreté. L’image de la foultitude de bicyclettes qui encombraient les rues de Pékin s’est transformée en cylindrées automobiles !
Cet ouvrage est tout simplement passionnant et nous offre une autre vision d’une Chine que – occidentaux – nous ne comprenons pas. Sans tomber dans l’angélisme, l’homme politique nous livre une espèce de dictionnaire amoureux de ce pays, en affirmant ne pas être « pandaïsé » mais soutient que les Chinois ont besoin d’une Europe forte pour contrebalancer l’antagonisme avec l’Amérique, afin de dessiner un nouveau monde et poser nos pas dans une espèce de singulière route de la soie qui fera – au vingt deuxième siècle ? Qui sait ?- le tour de la planète…
Allez, je ne suis pas un fan de chien, plutôt aficionado des chats, mais force est de constater que le border collie de Marie est vraiment hyper sympa ! Pour les ignares dont je suis, ce chien tire son nom (et pas sa laisse !) de la région des Scottish Borders, frontière qui sépare l’Ecosse de l’Angleterre, un peu de culture s’il vous plaît ! Robin, le nom du chien de ma fille, est le chien le plus intelligent au monde mais également très énergique, agile et athlétique…. Chien de troupeau et de « travail », il ramène, comme un bon pasteur, les brebis égarées dans la meute. C’est vrai que Robin (des bois car il fait une balade quotidienne d’une heure dans les forêts aux alentours de Haguenau et non pas de Nottingham !) nous a tous conquis (enfants compris) par ses affectueuses léchouilles et flèches de câlins. Petit hommage rendu donc à ce chien auquel j’offre un peu de postérité.
Ah, si j’avais su que j’allais, un jour, écrire un texte sur un toutou ! Mais, avouons qu’il a vraiment un « cœur de lion » et nous enchantent, avec sa copine de même race Naïa, frère Tuck, membre des « joyeux compagnons » ? Mon texte littéraire se veut être un joyeux aboiement lyrique dédié à ce compère à quatre pattes, dénommé Robin.
Même si chat n’veut pas dire que je préfère les chiens…Celui-ci a mis une majuscule sur le mot Affection et ce n’est pas rien/ foi de chien.
Petit livre croustillant signé par Jean Alessandrini, illustrateur talentueux et typographe emblématique, auteur de policier et de science-fiction qui nous régale avec trois récits déjantés de l’enquêteur à la pipe, sortis de la tabatière de Conan Doyle et du smog londonien de Baker Street !
Le lecteur suit les traces du fin limier et de son compère à Strasbourg sous (l’unique) flèche de la cathédrale puis à Paris, où l’on trucide et provoque un carnage –excusez du peu ! – à coups de défense de narval et canine de smilodon dans une grande salle de paléontologie du Muséum d’histoire naturelle, ressuscitant le Dracula du Venator, chaînon manquant entre l’Homo Erectus et l’Homo Faber. Un saut de chaîne meurtrier et dévastateur, et nous ne nous trouvons pas au royaume de la bicyclette ! Notre enquêteur loupant sa remise de la Légion d’honneur des mains du président Sadi Carnot, tout juste assassiné…Ah décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! On appréciera le petit croquis d’un palais en ébullition :…va-et-vient de dignitaires en jaquette et haut-de-forme qu’une sarabande d’huissiers hagards venaient prendre en charge et tentaient de calmer. Extrême agitation sous l’œil de l’ennemie légendaire : le professeur James Moriarty.
On terminera cette courte épopée en 2045 avec Sébastien Holmes, arrière-petit-fils du plus illustre détective de tous les temps et le vol du cerveau de Napoléon. Décidément ! Récit (élémentaire, mon cher…) raconté par le mythique docteur Watson resté définitivement dans l’histoire grâce à la célébrissime formule de Holmes. Même si l’auteur avoue, en fin de volume :…je restais un instant à me demander pourquoi je ne l’avais jamais placée dans sa bouche au cours de mes précédents récits. Etant donné le secret qui, en l’occurrence, m’était imposé, j’ai le regret de dire que ce ne sera pas encore dans celui-ci.
Nom d’une pipe en bois et volute de tabac ! Ce bon mot aura été remisé dans le cendrier. Dont acte.
On dirait que le temps s’accélère et joue au ventilateur sur les flammes de mes bougies. Eviter qu’elles ne s’éteignent et me plongent dans la grande noirceur des étoiles et de sa cosmogonie. Partir pour les confins, je ne me bouscule pas pour ce voyage dans les extrêmes ! Pas si pressé que ça… Les années passent et filent, mais la lumière m’habite encore, même si la rouille a posé son lierre sur mes cartilages et mes os. Garder la ligne d’horizon comme l’étoile du berger pour me tracer la route avec ses catadioptres de lumignons. Marcher en brinquebalant mais avancer toujours, avec un rêve d’amour fiché encore dans les pupilles. Regarder la lumière et la laisser entrer en moi comme une offrande de soleil.
Et demain, s’inventer encore des rendez-vous. Confettis de miracles au quotidien. Regarder passer les trains sur le quai de la gare. Avec vous, les petits-enfants, complices de l’instant que l’on égrène lentement…Trains qui tricotent leurs inexorables voyages.
Et ne pas s’en aller avec eux, pas encore…
Les bougies attendent le soufflet de ma bouche pour fêter mes futures pérégrinations. Mon chemin de Compostelle à moi.
Curieux hiéroglyphe et étrange scarification d’encre aperçus sur le banc des quais de la gare. Mystérieuse écriture contemporaine comme un sibyllin message à l’endroit de chaque séant. Qui donc pour mettre des mots sur la surface en bois de ces longues chaises reposoirs ? Décidément, la litanie des tags ne respecte aucun terrain, aucune surface! Un appel au secours, un help laconique rédigé le long du pin de ces lattes/écritoires ? Drôle de poésie glissée sur le feuillet du bois. S’asseoir, c’est se reposer et lire avec son postérieur. Bizarre, vous avez dire bizarre…
L’esprit complètement taggueur/ailleurs en surprenante rêverie littéraire. Echappée vers un ciel renversé où les mots deviennent des étoiles qui s’affichent sur ce qui fut – jadis – un arbre.
Comme on trace au canif un cœur fléché sur la pelure d’une écorce.
Moi, je voudrais y mettre tout simplement un Je t’aime ! à l’image d’un adolescent éperdument amoureux.