Archives de catégorie : Blog-Notes

BILLET D’HUMEUR / ACTE 114 / LES LIVRES QUI TOURNENT A L’INFINI DANS LA BIBLIOTHEQUE DU COSMOS…

photo prise à l’abbaye d’Hérival, Le Val d’Ajol.

Comme un cyclone alphabétique, Hurricane syntaxique dans ma tête, les mots tournent tournent sans cesse, m’offrant chaque jour une échappée belle dans l’imaginaire de l’instant. J’aime cette folle profusion qui me fait parsemer d’étoiles noires les pages qui s’offrent à moi. J’écris depuis tant d’années, volubile, comme d’autres besognent le limon de la terre pour en faire naître fruits et légumes. Les feuilles/humus se métamorphosent en compost qui deviennent livres qui tourbillonnent dans ma bibliothèque.

Je me retrouve dans l’écriture tel un rendez-vous qui me rapproche sans cesse de ma naissance. Spirale créatrice me réconciliant avec l’univers et sa genèse. Façon de voie lactée dans laquelle, quelques planètes tournent autour d’un grand soleil, noyau du créateur. Dieu est peut-être une voyelle et une consonne au centre de ce Tout où chacun se retrouvera ? L’embryon se reforme dans la matrice originelle. L’être humain s’effaçant lentement…

Pour ma part, je ne sais toujours pas ce qui se cache derrière ce mystère. Celui qui me fait écrire, jour après jour, et depuis tant d’années.

La mort, c’est peut-être un livre qui ne se refermera jamais et dont la narration fait des pirouettes avec ses personnages. 

Le temps n’existe plus. C’est déjà l’éternité avant le point final.

                                                      Copyright : Laurent BAYART

                                                                      28 juin 2020

                        Photo prise à l’abbaye d’Hérival, Le Val d’Ajol.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 113 /NOS OREILLES N’ENTENDENT PLUS LE MELODIEUX CHANT DU MONDE…

         Nous sommes devenus sourds à ne plus entendre psalmodier la romance des oiseaux qui nous implorent de respecter leur terrain de jeu : la nature que nous côtoyons avec nos frères à quatre pattes ou à élytres, du domaine de l’insignifiant et du tout petit. Le respect de la vie si cher à Albert Schweitzer et la grâce de l’instant qui ont fait de nous des êtres majuscules. Debout sur le fil tendu de l’horizon à scruter le ciel.

Liturgie de la dévastation qui martèle notre enclume de son marteau-piqueur assourdissant. O nos tympans épuisés par cette discordante cacophonie ! Des forêts amazoniennes en luxuriance verte qui nous échappent, un peu plus, à chaque seconde. Le bruit des bulldozers atrophie la coquille/choux fleur de nos oreilles. Nous ne percevons plus la détresse de ceux que nous croisons. Les voyants sont devenus rouges et clignotent. Ils flambent dans leur réceptacle en plastique. Marque-pages lumineux qui nous guident dans l’errance des cahiers perdus et des bibliothèques incendiées. Sens dessus sens dessous, en immense tohu-bohu, il est grand temps de retrouver le goût de l’essentiel et de l’absolu. Et de cette quête du divin qui constituait l’essence même de nos existences. Ecouter le chuchotement et le bruissement des feuilles des arbres qui nous exhortent à la sagesse. 

Mais, nous sommes devenus sourds, les paroles et les mots ne nous touchent plus. Les sons arrivent sans les ondes qui les accompagnaient, les images sont devenues aveugles, nos caresses sont rendues atones. 

Dans les décharges publiques et autres déchetteries, rebuts des mondes éteints, traînent des enceintes acoustiques qui ont perdu leur son.

L’ouïe a pris la poudre d’escampette et il ne s’agit pas là, du simple prénom d’une personne.

Comment désormais écouter ce que nous ne sommes déjà plus capable d’entendre ?

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                                24 juin 202-

BILLET D’HUMEUR / ACTE 112/ BARATIN ET JARGON SPECIAL COVID 19

          Les médias nous inondent, jusqu’à la noyade (faut se doter d’un masque avec option tuba !), d’une littérature spéciale virus, covid 19èmedu nom. Les billettistes et autres palefreniers du verbe y allant allègrement avec leurs gestes barrières et autres rapports « distanciels » ! Oups. Le monde est devenu froid comme une solution hydro-alcoolique. Et surtout, ne vous avisez pas à vouloir serrer une paluche, faire la bise et vous rapprocher d’un visage pour un chuchotis dans l’oreille, vous risqueriez une cuisante rebuffade ! 

Bienvenue dans une société de visioconférence, via Google Meet,ou pour vivre heureux, il convient de garder ses distances ! Aujourd’hui, celui qui reste à la maison, faisant fi de la bourlingue voyagiste, n’est plus considéré comme un sédentaire mais un confiné ! Et, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit…  Désormais, on ne se rend plus au bureau mais dans son salon ou chambre à coucher afin de s’adonner au télétravail (prière, tout de même, de ranger vos caleçons qui trainent, svp…). Fini les blagues vaseuses devant la machine à café et les longues conversations avec les collègues dans les couloirs, sous l’œil courroucé du chef ou de la cheftaine. Le monde a désormais basculé dans l’infinie platitude de la distance tout azimut. Exit la fraternité et l’amour. Vous vous livrerez à vos effusions amoureuses via les réseaux sociaux interposés. Avec un solide anti-virus sur votre ordinateur ! Le préservatif dématérialisé, en quelque sorte !  Vous ne vous en porterez que mieux.

Nous voilà, en mode déshumanisé à notre corps défendant. Que nenni, nous appliquons tout simplement la « distanciation sociale ».

Dormez sur vos deux oreilles, votre écran de veille (sur vous !) vous observe dans le bleu des yeux, malgré le port du masque…

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                       16 juin 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 111 / VOYAGE EN TRAIN DE MON JARDIN POTAGER…

         Comment expliquer cet extraordinaire attrait des adultes et des enfants pour les voyages et ces longues fusées qui filent sur des chemins de fer que sont les trains ? Résidant en face d’une voie ferrée, mes petits enfants ont littéralement les yeux et le regard scotchés au passage des trains, que ce soient le long lamento des wagons de marchandise et de ses conteneurs venus d’Asie, des TER (Transport Express Régional) en forme de longues pilules, des trains régionaux ou des puissants TGV (Train à Grande Vitesse). Ce monde magique du voyage horizontal les hypnotise et les fascine. Bonheur de l’instant qui passe. Peut-être est-ce l’imaginaire du partir et de la bourlingue, de ces gens anonymes qui passent, qui pour se rendre à leur travail, qui pour s’en aller vagabonder dans d’autres villes ou filer, vers des aéroports afin d’aller jongler sur les méridiens, cette fois-ci en voyages verticaux.

Chaque fois qu’un train passe, les enfants s’arrêtent sur leur toboggan, s’immobilisent dans le sable des jeux, se figent dans leur petite cabane ou sur leur balançoire en… train de s’encorder dans le ciel, effleurant quelques branches de pêchers…

Comment expliquer cette ivresse du déplacement en train qui fait rêver enfants et adultes ?

Même le sédentaire/jardinier, que je suis, reste obnubilé par ces voies qui nous emmènent vers l’imaginaire où tout demeure possible. Arriver dans une autre gare, une autre agglomération ou mégapole, vers une plage de sable fin… tel un rêve en destination d’un bout du quai. Je laisse un instant ma fourche-bêche  plantée dans la terre, pour faire un petit coucou à ces silhouettes. Inconnus qui fusent/filent derrière leurs vitres opaques.

Le monde est si beau, quand ceux qui restent et ceux qui partent se rejoignent quelques secondes en d’invisibles connivences et complicités, comme des trapézistes jouant les funambules sur le fil tendu de la ligne d’horizon et qui se retrouvent en plein milieu de la corde pour échanger un impalpable sourire.

                                                      Copyright :      Laurent BAYART

                                                                       13 juin 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 110 / LE MONDE DISTANT DE NOS BAISERS PERDUS ET AUTRES EFFLEUREMENTS.

         Ce fichu virus aura finalement gagné la partie ! Même si, au jour d’aujourd’hui, tout semble s’être apaisé et calmé, cette ivraie et autre chiendent de coronavirus auront réussi à détruire – d’une certaine manière – une forme de vie sociale et la chaleur de nos rapports humains, en mettant de la distance à nos existences. Non contente d’avoir décimé de nombreuses vies humaines, cette pandémie a éloigné nos baisers si tendres et chaleureux de nos joues, banni ces poignées de mains qui faisaient palpiter nos âmes de la joie des rencontres et autres retrouvailles, jeté aux orties ces bourrades et attentions charnelles que nous nous adressions en guise de fraternité et d’affection, sans cesse renouvelées. Toutes ces tendresses qui constituaient les ivresses  et l’ambroisie de nos cœurs. 

Ce virus a masqué les visages, ôté toutes expressions et tous sourires. Dérobé les jolis minois, enlevé les rictus et autres grimaces. Même les rires sont devenus aveugles. Echappés de ce qui faisait la partition de nos sentiments. Nous voilà tous dissimulés derrière un rideau de tissu, cagoulé à moitié, tel des bandits de grands chemins.

Et ces vieilles personnes qui ne reçoivent plus l’aubade d’une visite, la caresse d’une main bienveillante et attentive sur leurs bras ou leurs figures. Leurs rides se creusent encore plus de cette solitude qui les éloigne et les sépare de leurs enfants et petits enfants.

Où est-elle donc passée cette humanité, bousculée par la perversité de ce virus venu du chaos de l’invisible et de l’infinitésimal ?

Voici venu le temps des mondes distants de nos baisers perdus et autres effleurements. 

Ces bisous et autres manifestations d’affection qui manquent à jamais au grand boulier de nos existences. 

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                                5 juin 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 109 / CAMILLE COMME UNE CHANSON D’HENRI DES.

(magnifique) photo de Marie Bayart

Camille, chaque fois que je te vois, j’entends Jules, ton frérot chantonner la merveilleuse et si tendre chanson d’Henri Dès : « Ma petite sœur est jolie ». Sais-tu que son nom, c’est Camille ? C-A, ca, M-I, mille/ elle a trois cheveux sur la tête et pas une dent/ on dirait une pâquerette avec un ruban…Impétueux torrent, rivière qui déborde d’énergie et ratisse ses berges, ruisseau qui gigote et frétille dans la nervosité de l’instant et l’intensité de ses gestes en bouquet de mouvements…Et, pourtant, petite fée électrique, scotchée sur ta feuille de papier, tu t’appliques – méticuleusement – à mettre de la couleur dans les traits des dessins comme si tu voulais ré-enchanter le monde de demain…Déjà petite élève appliquée qui joue à faire ses classes avec les crayons magiques du dessin. Tu apprends ainsi à mesurer le temps et à canaliser ton inépuisable énergie de petite fille. Pâquerette d’Henri Dès qui illumine les jours de ceux qui te suivent et te regardent. Elle a deux petites menottes/ Ainsi-si font-font/ Gigoti, elles gigotent/ Comme des poissons…

Peut-être que toi aussi, Camille, demain tu écriras des chansons, des textes et des poèmes, tu peindras et dessineras, offriras quelques étoiles à ceux qui n’ont plus rien dans leur cosmos. Balanceras de la lumière sur la noirceur, en cécité de papiers trop sombres pour offrir quelque espoir aux êtres humains en mal d’espérance.

Et, comme Henri Dès, tu poseras délicatement le velours de la tendresse sur la barbarie du monde. Les doigts sur les cordes d’une guitare ? Sais-tu que son nom, c’est Camille ? chantera Jules qui veillera sur sa petite sœur, comme le bon lait sous la flamme qui chante.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                       31 mai 2020

LIVRE / UNE JOYEUSE HALTE (EN JAUNE !) DANS UNE PETITE CHAUME VOSGIENNE…

          On pourrait presque intituler ce livre de forme atypique, huis clos dans une petite chaume, l’auteur Grégoire Gauchet, que je ne connaissais pas, nous entraîne dans une folle virée abracadabrantesque dans un coin paumé des Vosges, avec trois « quarantenaires » vététistes, poussant la chanson de leur pédalier et se livrant –sans réserve – à un retour sur expérience de vie commune pas piqué des vers ! L’écrivain ayant déjà commis un certain nombre de polars dont on retrouve – par moments – la dramaturgique trame…

Une joyeuseté littéraire et sportive dans laquelle nos gais lurons et larrons deviseront de l’amour et aussi du… désamour avec, en  toile de fond, les fantômes de Marco Pantani et du moins connu  René Pottier, le premier héros du Grand Ballon aux temps héroïques de la Grande Boucle. Nos trois bonshommes (dont l’un est journaliste sportif !) nous régalent avec leurs dialogues truculents et philosophiques en mode petite reine : L’amour, c’est comme la descente à vélo, ça ne dure jamais toujours…Et leurs procrastinations de continuer allègrement, à la manière du grand Hugo : On se trompe, vieillir, ce n’est pas aller vers l’automne, c’est espérer un nouveau printemps…

Nos amis, pourtant dûment bagués, souhaiteront avec foi et dévotion la venue de randonneuses suédoises, venant réclamer gîte et couvert ! Miracle qui surviendra mais à leur risque et péril ! Forcément, puisque leurs épouses arriveront –elles aussi -aussi (faut pas rêver !), comme de furibondes statues de commandeurs.  La bicyclette « Icare sur des roulettes » se terminera, tout comme leur virée, en mode Mike Tyson et Cassius Clay dans un cabanon transformé en ring…

Voilà un livre marrant et bien revigorant, truffé de mots d’esprit et de philosophie qui nous régale d’une goinfrerie de bonne humeur.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

Le Maillot jaune flotte sur la Petite Chaume »,roman, de Grégoire Gauchet, Le Verger Editeur, 2014.

BILLET D’HUMEUR / ACTE 108/ L’APPEL DE LA FORET OU LA JUBILATION DE L’IVRESSE VEGETALE.

Photo de Marie Bayart

                                                      A Jules, Alphonse et Camille,

          A vous de jouer, désormais, les enfants puisque, adultes, nous avons lamentablement échoués à respecter le monde végétal et tout ce qui nous entoure. Nous n’avons pas compris que ce décor – tout en verdure – fait partie intégrante de notre corps d’être humain. Même particule, même molécule, même globule, même tissu… de cet infiniment grand et infiniment petit qui se rejoignent pour ne former qu’un même corps, celui de notre planète. Nous avons oublié que les arbres sont les artères grandiloquentes et majestueuses de nos vies d’où s’écoule la semence de l’essentiel qui constitue l’essence même de nos instants. Oxygène en chlorophylle qui égaie nos poumons et nous enivre de cette jubilation de liberté et de cette soif d’aller jusqu’à demain. 

Vous filez, les petits, sur la sente qui mène vers des jours verdoyants et prenez votre envol à l’horizontal, moinillons qui portent nos espérances en bouquets de fougères, de jacinthes et de jonquilles.

N’écoutez que votre allégresse à vivre heureux dans un monde apaisé et réconcilié. Soyez sourds à l’incantation des urubus et autres oiseaux de mauvais augures.

Vous êtes vous-mêmes le chemin et l’exemple qu’il nous faudra désormais suivre pour être dignes de votre confiance.

Et nous mettrons, ensemble, des majuscules à nos rêves de monde meilleur car nous n’avons que l’espérance comme unique choix et horizon.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                                21 mai 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 107 / L’HOMME NEW VEAU EST Né OU SALE TEMPS DE COCHON !

Après ce cauchemar science-fictionneste de cette pandémie qui s’est propagée comme une trainée de poudre sur la planète, et ces épisodes affligeants comico-dramatico-burlesques de nos contemporains, écumant les allées des supermarchés, avec leurs caddies abondamment approvisionnés en montagnes de p.q., ou ceux qui se ruaient vers les soupes en sachet à l’hydroxychloroquine, très en vogue,  on s’est dit qu’il serait (largement) temps de ré-inventer le monde et de le ré-enchanter un chouia ! Y mettre enfin un zest de poésie ! Bref, nous élever, nous faire prendre de la hauteur et nous faire rêver un peu…

Et puis, on pensait que les « incivilités » (quel terme élégant pour identifier l’imbécilité !) de nos contemporains allaient se tasser devant l’utopie de l’essentiel et le sens retrouvé de nos existences, et puis, pfutt….le monde d’aujourd’hui, déconfiné/ déconfit, s’est mis à rassembler  pathétiquement à celui d’hier. Les autoroutes à nouveau bourrées comme des colliers de perles hydrocarburées autour de nos cous, à nous asphyxier, nous plomber les bronches…Et puis, nos techniciens de surface n’en finissant plus de balayer et de ramasser (avec des gants) les masques chirurgicaux et autres que nos contemporains abandonnent à la discrétion des trottoirs et du macadam….L’homme nouveau serait-il né ? Apparemment, il continue allègrement à souiller tout ce qu’il touche…En mode erectus détritus.

Fini, les embrassades énamourées, les bourrades fraternelles, les poignées de mains chaleureuses, il faudra désormais se résigner à vivre masqués, en attendant que toute cette agitation se calme. Sale temps pour la convivialité et les rapprochements humains. Ce fichu virus a phagocyté l’humanisme des échanges et inventé des « gestes barrières », sinon en mode barbelés et palissades, mais il ne s’agit pas ici d’une… lapalissade ! 

Et surtout, ne vous avisez pas à éternuer en public, mal vous en prendrait ! Vous seriez menacé de bannissement dans une libraire désaffectée ! (Sinon désinfectée !).

Voici venir le temps des cochons. Nous voilà devenus des têtes de lard, cachés sous nos rideaux de tissu. Et si tout cela se terminait finalementen queue de poisson, euh, pardon, je voulais dire en tire-bouchon…L’expédition étant en porc compris ! Le cachet de la poste faisant évidemment foie de génisse.

                                                           Copyright : Laurent BAYART

                                                                          20 mai 2020

BILLET D’HUMEUR / ACTE 106 / LE TEMPS DU VELO OU LA CHAMBRE PREND L’AIR !

         On l’a constaté durant ces semaines de « confinement », jamais le ciel ne fut aussi dégagé, les autoroutes muettes ont rendu l’oxygène doux comme…l’air ! La nature ayant repris ses droits sur l’omnipotent roi de la création, pollueur en série, prince du réchauffement dit climatique. Dehors, on n’arrêtait plus d’entendre le concerto mélodieux en flûtes à bec des oiseaux ! Bref, l’hurluberlu qui a mis le monde sens dessus, sens dessous s’est retrouvé entre quatre murs « encagé »…pour le plus grand bien de l’humanité. Qui l’eut cru ? 

Et dans ce marasme ambiant, on a redécouvert les bienfaits de celle qu’on appelle la Petite Reine, autrement dit la bicyclette qui pourrait (mais on le savait déjà !) être la solution à tous nos maux ! Transport écologique, sport et santé, rencontres humaines et sens de la découverte, en mode « lecture du paysage » comme on dit, et donc acteur et non plus spectateur furax, fiché dans l’habitacle de sa bagnole à insulter tout le monde et faire des doigts d’honneur à son contemporain. La planète sera plus belle (et pas poubelle !) en chambre à air ! On le savait. Maintenant, on en a définitivement la confirmation. Mieux vaut couler quelques minces bandes de goudron, dans le paysage, qu’on appelle des pistes cyclables, que de grands et larges tapis qui balaient, malaxent et écrabouillent arbres et champs sous son mascara noir.

L’être humain devenant un erectus bicyclotus. Assis sur sa selle, il ne sera plus un simple erectus en mode debout ou plutôt garde-boue…mais, de manière assise comme le bon vieux Saint-François ! Tiens, justement, celui qui parlait aux oiseaux… Le vélo comme on l’aime, c’est à dire l’anagramme de love…

Oui, voici venu le temps de la vélorution. Le monde sera plus beau et bon en chambre à air. La planète gonflée à bloc comme un pneu qui aurait pris un bon coup de pompe ou plutôt de bar !

                                                          Copyright : Laurent BAYART

                                                                                15 mai 2020