Tous les articles par Laurent Bayart

IL FAUDRA BIEN REINVENTER DES PONTS !

                                             Sur une photo d’Alain Tigoulet,

             Le monde se délite indubitablement, les liens s’effilochent, se distendent dans le jeu des menaces et des tourments, des poings tendus et des torses bombés. La corde s’use et s’effiloche. Elle va bientôt lâcher et nous entraîner dans son irrémédiable chute ! Les missiles en érection dressent le bout de leur pointe tels des crayons à la mine bien taillée. Les êtres humains ne cessent de jouer avec le feu (atomique), d’attiser cette haine qui vient des temps primaires et ancestraux. Se brûlent et se consument dans l’adagio des allumettes qui craquent, faisant jaillir l’étincelle de leur poudre pour devenir fulgurance de flammes.  Le frêle et minuscule bâton se fait torche pour devenir torchère…

Il faudra de toute urgence réinventer ponts et passerelles avant que l’être humain devienne un incendie, un brûlot à lui tout seul, se propageant sur la planète et répandant une concerto de feux, puis une immense étendue de cendres.

L’ivresse de vivre doit faire chanter le cœur des hommes. Nous en avions fait la promesse à nos enfants ! Félix Leclerc, en précurseur, éclaireur et baladin, le chantait si bien : Quand les hommes vivront d’amour, il n’y aura plus de misère, les soldats seront troubadours…

S’il reste une flamme que ce soit celle de l’amour, ce brasier ardent qui fera de nous de lumineuses étoiles pulsant et tendant leurs ailes de gaze et de nébulosité comme des passerelles…

Quelques ponts pour continuer à s’émerveiller encore et toujours de la vie. Poursuivre le chemin pour me rendre jusqu’à toi, mon ami, mon frère…

Des traits d’union pour relier l’impossible à l’improbable. Et continuer d’espérer en regardant le ciel.

Un soleil tel un sourire tatoué sur un nuage.

                                                               © Laurent BAYART

                                           30 octobre 2024

LIVRE/ « NOS RESILIENCES » UN LIVRE D’UNE BEAUTE EXTREME EN LIGNE DE FRACTURE.

       Je ne connaissais pas cette auteure contemporaine à succès, Agnès Martin-Lugand qui semble enfiler les best-sellers comme des perles sur un collier, et j’ai été subjugué par cette histoire simple mais immensément belle !

L’histoire ou plutôt la dramaturgie : Une famille harmonieuse, un couple bienheureux. Elle est galeriste et s’occupe de la promotion de « ses » artistes et lui, Xavier exerce l’empathique profession de vétérinaire, dévoué à ses animaux. Puis, tout bascule et sombre dans le chaos ou le K.O., avec l’accident de moto du mari. Terribles instants où l’homme se retrouve fracassé et meurtri en mille morceaux. Vie en pointillé, angoisse de la famille et d’Ava, l’héroïne de ce livre. Le couple part – lui aussi- en morceaux car Xavier refuse cette ligne de fracture et d’être entrainé dans cette irrémédiable chute. Où était passé le père aimant, drôle et attentionné ? Avait-il disparu dans l’accident ? Constance, La personne, qu’il a renversée se trouve dans le même hôpital dans un état très grave, violoniste, on ne sait pas si elle pourra à nouveau exercer sa profession…Un jeu de destruction et de haine aussi car le couple de protagonistes : Sacha, le mari de la victime et Ava se retrouvent dans les couloirs de l’hôpital pour d’improbables dialogues…Situations où les corps finissent par s’acoquiner en mal d’amour pour des instants à se rabibocher. Les extrêmes se touchant dangereusement…

Parfois, il nous arrive des épreuves dont nous n’avions pas idée mais qui nous redonnent, par un étrange jeu de « hasard », foi en la vie, en l’amour et nous remettent sur les « rails » : On s’est perdus tous les deux, on a oublié qui nous étions…On voulait juste survivre, même si on en paie le prix aujourd’hui…

Ce n’est -certes – pas écrit d’une manière littéraire et, souvent, parsemé de répétitions, mais les mots sonnent justes et vrais, nous touchent et nous émeuvent parce que l’amour y est toujours présent, comme un fil rouge. N’est-ce finalement pas l’essentiel, non ?

                                                   © Laurent BAYART

  • Nos résiliences, roman, d’Agnès Martin-Lugand, Michel Lafon, 2020.

LE SITE DE LAURENT BAYART AFFICHE SA CINQUANTE MILLIEME VUE DEPUIS SA CREATION !

Cocorico ! Mon site d’écrivain m’a annoncé hier qu’il a passé le cap des 50.000 vues ! Une belle fréquentation pour cette « maison » virtuelle qui présente mes activités de littérateur et de poète. Ce site existe depuis quelques années déjà et présente mes animations, activités, textes, coups de coeur, projets, livres, bibliographie etc…

Merci à Thibaud, mon fiston, le webmaster, qui l’a créé et conçu ! Une belle entrée et fenêtre sur le monde qui me permet de partager au quotidien mes activités d’écrivain et cette passion qui m’habite depuis 49 ans !

Et n’hésitez pas à vous abonner et à me suivre, c’est gratuit !

LIVRE / BERNARD CLAVEL LE CONTEUR ET RACONTEUR D’HISTOIRES.

       Bernard Clavel (1923-2010), écrivain et conteur hors-pair, nous manque cruellement aujourd’hui. Ce raconteur d’histoires, comme l’étaient Henri Troyat ou Gilbert Cesbron, par exemple, nous enchantait par son art de la narration. Là, où aujourd’hui nos littérateurs sont souvent des professeurs ou journalistes, ceux de jadis avaient exercé de nombreux métiers, de fonctionnaire au départ, il se fit journaliste, apprenti boulanger (La maison des autres),chroniqueur mais aussi « hercule » de foire comme il l’a décrit dans un de ses ouvrages.

J’ai toujours – pour ma part – un immense plaisir à lire et relire cet écrivain jurassien et notamment « Bernard Clavel, qui êtes-vous ? », entretien écrit avec la journaliste Adeline Rivard. Passionnant et instructif à souhait. Lui qui était né dans « une maison sans livres » adorait raconter des histoires : Simplement, lorsque je suis las de marcher, je m’assieds un moment devant une page, et je raconte avec la main au lieu que ce soit avec les lèvres. Il fut un antimilitariste viscéral : Ancien officier, mon oncle avait consacré le plus clair de son existence à se battre pour des frontières. Préserver les nôtres ou les reporter jusqu’au Rhin, en établir d’autres en Afrique ou en Asie, bref guerroyer et se faire trouer la peau pour un trait de carte.

Homme de la terre et des humanités, précurseur aussi, il ne cessait d’affirmer : que le progrès n’est qu’un moyen qu’il doit se soumettre aux hommes et non les soumettre. A l’heure de l’Intelligence Artificielle, il convient de méditer face aux dangers qui menacent désormais l’être humain ! 

Les messages et les écrits de Bernard Clavel demeurent d’une incroyable lucidité et modernité. Écrivain du labeur et de la vie qui prétendait -fort justement- que l’art est un domaine où l’apprentissage ne s’achève qu’au tombeau.

                                                   © Laurent Bayart

  • Bernard Clavel, qui êtes-vous ? propos recueillis par Adeline Rivard, Éditions J’ai lu, 1985.

LES ANGES GLISSENT LEURS PAROLES ET PARABOLES DANS LA CONQUE DE NOS OREILLES.

                                    Sur une photo d’Alain Tigoulet,

      

Ils sont là, dans l’ineffable silence de l’instant et glissent, en inaudibles chuchotements, leurs paroles qui nous racontent ce qui se passe derrière les cloisons de l’invisible. Sourde présence où l’on perçoit le battement de leurs ailes qui sont comme des voiles se gonflant sous le souffle des étoiles du cosmos où chaque novae représente un sanctuaire qui chante l’éternité ; ode à la vie éternelle. 

La voie lactée est une cathédrale, un sanctuaire et un repère pour les anges devenus cosmonautes de la foi. Ces ombres fécondes se glissent derrière la conque de nos oreilles pour nous parler de transcendance et de Dieu. 

Voler d’une plume légère et allègre pour féconder le temps qui devient éternité.

Anges et gardiens qui restent à nos côtés et chantent l’amour qui nous vient de très loin, derrière l’infini du cosmos.

                                          © Laurent BAYART

                                            24 octobre 2024

LE FILET DES EPREUVES ACCOMPAGNE NOTRE CHEMIN.

                                            Sur une photo de Marie Bayart, avec la complicité de Gustave.

         Petiot, tu l’apprendras – hélas- bien vite, les épreuves sont des filets qui essaient de nous entrainer dans leurs mailles, rets de gladiateurs pour nous faire plonger… Il nous faut apprendre la patience et le temps des apaisements intérieurs afin de faire chanter la jubilation qui se trouve en nous. Notre âme est en quête de ces instants d’apaisement. Vivre n’est pas un long fleuve tranquille, tu le comprendras bien plus tard! La sente est souvent escarpée, semée d’épines et de chardons…Mais l’aventure mérite largement son odyssée ! 

Traverser les ronces et continuer, coûte que coûte, car la vie reste belle malgré toutes ses chausse-trapes et autres crocs en jambes.

Au bout du chemin t’attend toujours le filin d’or d’un rayon de soleil.

Et, pérégrins, nous sommes un peu de ces orpailleurs du quotidien à chercher de l’or dans chaque instant qui passe…

                                                                        © Laurent BAYART

                                                                           17 octobre 2024

LA LUMIERE DANSE AU BOUT DU TUNNEL

          Sur une photo de Marie Bayart,

Chemins escarpés parsemés de chardons et de ronces qui viennent écorcher nos corps meurtris. L’existence n’est pas toujours un long fleuve tranquille ! Qu’on se le dise ! Les ombres de la grande noirceur nous menacent à chaque instant. Les fourches de l’orage se trouvent au-dessus de nos têtes. Marcher, encore et toujours, pour parvenir enfin au bout de ce long tunnel où jaillit la lumière comme un serment de plénitude. Le soleil et sa luminosité apaisante ne se trouvent pas très loin…Marcher, encore et toujours, en écoutant la musique de son âme qui joue en sourdine un adagio de plénitude. N’écouter que sa foi et la certitude que de la sente jaillira un sanctuaire.

Croire que ce chemin de croix nous illuminera et nous fera parvenir à une cathédrale, comme celle de Compostelle, qui sait ?

La lumière au bout de ce tunnel est comme la parole d’un ami ou d’un frère, la promesse d’une main qui se tend en une fraternelle rencontre.

Au bout, il y a toujours une étoile pour vous attendre.

                                                         © Laurent BAYART

                                                             14 octobre 2024

UN OISEAU NOIR TRAVERSE LE CIEL BLEU…

                                             Sur une photo de Nemorin, 

         Il faudra, un jour, réapprendre la grâce de croire encore aux chemins de l’ineffable. A se surprendre à lever la tête pour y admirer l’arpège du ciel et le majestueux cantique des étoiles. De blanche, la colombe a revêtu la soutane noire du pasteur. Mais le divin volatile n’en scande pas moins son chant d’espérance en mille trilles devant les drapeaux des patchworks de tous les pays de la planète. Tissus colorés qui portent en eux l’aiguillon des barbelés et le trait d’une barrière douanière. L’oiseau vole harmonieusement et traverse les nuées en proposant sa litanie de soleil à la cantonade. Il faudra bien se remettre à chanter au diapason de nos espérances disparues.

Croire toujours et encore en des lendemains meilleurs, voilà bien la destinée des hommes ! Les ailes des oiseaux sont des pages de livres qui battent comme des tambours sur le vélin-peau tendue de l’azur. 

Ils écrivent sur le drap du ciel ce qu’il reste d’amour à imaginer pour s’émerveiller de cette jubilation d’exister qui nous pousse à creuser des sentes dans les nuées.

Et s’enivrer d’azur afin d’ériger des cathédrales avec les briques légères des plumes de nuages.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                    12 octobre 2024

LA GIROUETTE DES CHAMPS ET  TOURNE TOURNE LE SOLEIL…

                                                     Sur une photo de René Roesch,

              Le soleil fait des circonvolutions autour de sa plante fétiche qui tourne autour de lui, comme une ballerine fait des entrechats avec son partenaire. L’hélianthe, ou autrement dit le tournesol, ne cesse de s’acoquiner à l’astre du jour dans un ballet naturel et champêtre qui émerveille le badaud. Chorégraphie des pâturages où les plantes deviennent danseuses en tutus aurifères, sur la pointe des pieds ou plutôt des tiges ! Symphonie de rayons qui glissent sur les tournesols en goguette et les ensemencent d’énergie ensoleillée. Ivresse de cet andante de couleurs où l’or glisse et dégouline sur ses pétales et sa fleur. 

Ainsi, le ciel devient orfèvre-jardinier en bichonnant cette plante emblématique, disciple inconditionnel du soleil. Culte à ras de terre voué à ce Dieu campé dans l’azur.

Le ciel devient ainsi un jardin et le soleil, un immense arrosoir à rayons vivifiants qui envoient à sa plante fétiche des graminées de vitamines.

Le tournesol lui adresse un clin d’œil de connivences, comme des gens d’une même fratrie.

Le tournesol est une succursale du soleil dans les champs.

                                                               © Laurent BAYART

                                                                    7 octobre 2024

EQUILIBRE MINERAL Posé SUR LE CIEL.

                                     Sur une photo de Rémi Picand,

          Le minéral jongle avec l’équilibre précaire du monde, cariatide qui semble porter le fardeau du ciel. La pierre possède l’éternité que le végétal n’a pas. Figée dans la cire fondue avec ses minéraux et cristallins, comme de l’hémoglobine qui se serait fossilisée. Elle porte en elle l’ADN du cosmos. Mémoire de l’univers et poussières d’étoiles déposés dans ce sarcophage rigide. L’astre du soleil s’est caché dans ce réceptacle sacré. Un cairn sur le chemin caillouteux se trouve comme un cantique scandé au milieu des stalles d’une cathédrale. Bannière de tissu, drapeau de prière en menhirs de toiles. Cierge minéral qui renferme encore cette flamme vive, foyer originel brûlant depuis les temps ancestraux et la nuit des temps. 

Le passant/pèlerin dépose l’étoile de sa foi avant de continuer son irrésistible ascension.

La sente monte comme une échelle sans barreau ni échelon. 

Invisibles pas telles des étincelles d’anges qui montent dans une échappée de lumière.

                                                                        © Laurent BAYART

                                                                        3 octobre 2024